[Test] Neo Atlas 1469 : pour en finir avec la Terre plate

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Nintendo Switch
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
  • Développeur : Artdink
  • Editeur : NIS America
  • Date de sortie : 12 avril 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Pour le Vasco de Gama qui  sommeille en vous

image gameplay neo atlas
Envoyez vos troupes explorer le monde.

Neo Atlas 1469, c’est une double découverte pour votre humble serviteur. Bien sûr, celle du soft que nous abordons, jeu de gestion qui propose de nous plonger dans la peau d’un véritable cartographe. Disponible depuis deux ans sur PC, le soft s’est fait une petite réputation, et ses mécaniques paraissaient idéales pour un portage sur Nintendo Switch. D’où la bonne nouvelle quand ce dernier fut annoncé. Désormais édité par NIS America (Ys VIII : Lacrimosa of DanaDanganronpa Trilogy), en lieu et place d’Arc System Works, le titre est aussi la dernière itération en date d’une licence japonaise obscure, débutée en 1991 sur Nec PC-98. Obscure car, même si The Atlas s’est attiré, à l’époque, une petite fanbase, occasionnant par la même deux suites, la série est en hibernation depuis longtemps. Ce retour est donc surprenant et, donc, du genre important pour la culture vidéoludique. Surtout que le studio en charge du développement est toujours Artdink.

Neo Atlas 1469 est certes un jeu de gestion assez sommaire dans ses représentations, comme nous le verrons plus bas, cela ne l’empêche absolument pas de prendre le temps de nous proposer un scénario. Avertissons de suite : les premières minutes sont longues, utilisent le dialogue pour installer aussi bien les personnages que les problématiques. C’est très bavard sur le début, et pendant les beaucoup trop loquaces quêtes secondaires, on pourrait même penser à du Visual Novel, mais le rythme de l’écriture se calme finalement. Tout en restant tout de même généreux en textes, c’est à souligner. On doit aussi signaler que ces passages verbeux sont dans l’intérêt de la suite des événements. Le joueur incarne le boss d’un groupe d’explorateurs portugais. Votre but sera de découvrir ce qui est aujourd’hui connu de tous (sauf des hystériques complotistes, parmi les plus cinglés) : la Terre est ronde. À l’époque où l’intrigue prend place, ce sera une véritable révolution, et pour ce faire il faut atteindre un domaine lointain, très lointain, les côtes d’un pays qui nous rappelle beaucoup le Japon. Et ce sous trente ans, maximum.

The Neo Atlas 1469 présente toute une gamme de personnages, mais on ne va pas se mentir : c’est surtout l’aspect de gestion qui retient l’attention. Le jeu s’appuie sur un concept assez intéressant, car il pousse à l’investissement de l’aventurier qui sommeille sûrement en vous. À partir d’un monde qui se limite aux connaissances que notre civilisation maitrisait en 1469, il va falloir croître, gagner du terrain, faire avec les spécificités des pays rencontrés, le tout afin de faire évoluer vos moyens. Sur le papier, cela peut faire un peu peur mais n’ayez crainte, vous ne faites pas face à un 4X comme Endless Space 2. Les mécaniques sont beaucoup plus simples d’accès, et vous n’aurez pas à vous soucier de l’aspect politique des choses. Ainsi, on peut plutôt rapprocher le soft d’un Civilisation, mais en allégé. Ce qui en fait, d’ailleurs, l’occasion idéale pour aborder ce genre. Dommage, dès lors, que l’éditeur n’ait pas opté pour des sous-titres en français : ils sont uniquement en anglais.

La cartographie, un plaisir monomaniaque

image neo atlas 1469
La gestion est aussi une composante importante de Neo Atlas 1469.

Vous l’aurez compris, Neo Atlas 1469 cherche à vous faire ressentir le frisson de la découverte, par le biais d’une carte qui se dévoile au fur et à mesure. Mais rien ne sera possible sans le nerf de la guerre : l’argent. Le commerce rentre donc en ligne de compte, d’où la nécessité de bien étudier les forces des territoires connus. Récupérer des matières premières de qualité, en les échangeant à votre avantage, cela constituera l’une de vos premières prérogatives. Oui, on peut comparer cette phase comme une proto-bourse, et elle est de grande importance. Car les façons de dépenser votre livret A d’aventurier ne vont pas manquer, vous poussant à chercher les meilleurs plans possible. Acheter des bateaux, constituer un groupe de marins expérimentés, ça ne se fait pas avec des cacahouètes. D’ailleurs, il va falloir faire attention à tous les cas de figure, et opter pour des navires de stockage, et d’autres de combat. Car certaines rencontres, en mer, ne seront pas amicales. Chacun de vos capitaine sera recruté par vous-même, et là aussi les caractéristiques sont importantes. Tout cela étant soutenu par des menus certes austères, mais bien organisés et facilement compréhensibles. La Nintendo Switch n’est pas notre console préférée pour tout un tas de raison, dont la qualité des sticks et la miniaturisation des boutons, mais ici on n’a jamais été dérangé par ces spécificités.

Les bateaux sont prêts, et les capitaine sur le pont ? The Neo Atlas 1469 peut alors lancer les grandes opérations de l’exploration. On le répète ici, car c’est de prime importance : le jeu s’adresse aux joueurs curieux, qui verront ce trait de caractère récompensé. Le but est d’envoyer les navires en reconnaissance, vers des lieux inconnus, puis de réceptionner le témoignage des valeureux marins. Ceux-ci permettront au gamer de cartographier la planète, et d’enfin en terminer avec la théorie de la Terre plate. Cette partie du titre est sans aucun doute ce qui en fait un jeu chronophage, qui pourrait bien vous passionner pendant bien du temps : une partie se complète en une petite dizaine d’heures, et la rejouabilité s’avère bonne. On ressent l’excitation de la découverte, mais aussi de la décision. Car, si l’un des témoignages de notre main d’œuvre s’avère pour le moins limite (et sachez que certains vous donneront des sueurs froides), il est de votre devoir de boss de le refuser, et de renvoyer une équipe en reconnaissance. D’où l’importance du recrutement, encore une fois. Chaque partie peut donc se faire différente, d’autant plus qu’Artdink a prévu quelques événements aléatoires. Pas assez, cependant, pour éviter un sentiment de répétition.

Neo Atlas 1469 aurait pu viser encore plus haut avec une technique à la hauteur de ce concept. Malheureusement, sur ce point précis le jeu trouve ses limites. Les textures trouvent le moyen d’être pauvres et rébarbatives, faisant passer le monde entier pour un territoire trop identique. Heureusement, le résultat à l’écran reste fluide tout du long. Même la direction artistique est, à nos yeux, une déception, avec un style trop classique, surtout chez les personnages. Dommage. Quant à la bande son, elle, est bien plus convaincante. Si elle ne prend aucun risque, on apprécie ses thème associés à des régions que l’on connaît bien, assurant un peu de dépaysement.

Note : 14/20

Neo Atlas 1469 a su nous passionner pendant pas mal de soirées, et ce n’est pas un hasard. Si vous êtes un aventurier dans l’âme, et si vous êtes du genre à vouloir savoir ce que le moindre recoin d’une carte peut cacher, alors ce titre devrait retenir votre attention. Les mécaniques sont simples, efficaces, et ce même s’il faudra évidemment passer par un temps d’apprentissage assez long, à cause d’un tutoriel justifié mais interminable. Aussi, certains dialogues sont trop étendus, et la technique aurait dû faire l’objet de plus de soin. Pas de quoi décourager les plus curieux d’entre vous, mais cela doit tout de même être retenu.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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