Caractéristiques
- Titre : Gemini Man
- Réalisateur(s) : Ang Lee
- Avec : Will Smith, Mary Elizabeth Winstead, Clive Owen, Benedict Wong...
- Distributeur : Paramount Pictures France
- Genre : Action, Science-fiction
- Pays : Etats-Unis, Chinois
- Durée : 117 minutes
- Date de sortie : 2 Octobre 2019
- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Du déjà vu côté scénario
Nouveau long-métrage d’Ang Lee (L’Odyssée de Pie, Un Jour dans la Vie de Billy Lynn), Gemini Man raconte l’histoire d’Henry Brogan, un tueur professionnel qui est soudainement pris pour cible et poursuivi par un mystérieux et jeune agent qui peut prédire chacun de ses mouvements. Evidemment, si vous avez vu la bande-annonce du film ou les différentes affiches, vous savez qu’Henry va affronter un clone de lui-même, plus jeune. Mais la vraie question est : est-ce qu’Ang Lee a fait de nouveau mouche ?
S’il y a bien un problème avec le long-métrage, c’est le scénario. Beaucoup de films ont déjà abordé le sujet des clones (Oblivion, The Island, etc…) et celui-ci n’apporte rien de plus. Quand on voit que le scénario est écrit par David Benioff (Game of Thrones), Billy Ray (Overlord) et Darren Lemke (Chair de Poule 1 et 2), on se dit qu’on sera sur un blockbuster tout ce qu’il y a de plus basique, et c’est le cas. Même si celui-ci aborde quelques sujets existentiels — est-ce qu’un clone a une âme ? Est-il la réplique exacte de celui dont il vient ? Doit-il avoir le même avenir ? — tout ceci est survolé au profit de l’action. Et c’est bien dommage !
Quand on voit la filmographie d’Ang Lee, on était en droit de s’attendre à plus. D’ailleurs, on regrettera aussi que le film mette un peu plus de 45 minutes avant de faire apparaître le clone. On rajoutera aussi que la promesse de voir la confrontation entre un Will Smith de 50 ans et un autre de 25 est vite éclipsée pour amener le film dans une direction à laquelle on s’attend dès les premières minutes. Un scénario sans surprise donc; qui survole ses thèmes et questions alors qu’il y avait mieux à faire…
Une démo technique
Si côté scénario la déception est là, côté technique il faut dire que c’est tout autre chose. Nous avons pu visionner le long-métrage en 120 FPS et avec la nouvelle 3D+ comme il doit être vu en salles. La normalité étant que les films soient projetés en 24 images par seconde. Ici on est à 120 ! Et le résultat est tout simplement époustouflant.
L’image est d’une fluidité sans pareille, réaliste avec une superbe profondeur de champ. Avec la nouvelle 3D+, l’immersion est encore plus belle, le tout sans faire mal aux yeux. Dès les premières images, nous sommes conquis et il paraît évident que le 120 FPS est l’avenir du cinéma (coucou les suites de Avatar). Techniquement, on sent que cette technologie en est encore à son balbutiement et qu’Ang Lee n’a pas voulu prendre trop de risques côté mise en scène.
Si celle-ci reste clairement très correcte, avec quelques bons passages et plans séquences, on sent aussi que cette technologie n’est pas faite pour le shaky cam ou les films ultra découpés. D’ailleurs, vu que cette technologie pousse le réalisme, il faut souligner la photo réaliste qui convient de Dion Beebe (13 Hours, Le Retour de Mary Poppins). On soulignera aussi la composition musicale de Lorne Balfe (Mission: Impossible – Fallout) qui accompagne parfaitement le long-métrage. Enfin, il faut dire aussi que cette technologie pousse tellement le réalisme que les effets-spéciaux vont devoir passer un nouveau palier, car sinon ils passeront très mal. Cela se voit déjà sur ce film. Certains effets sont bien visibles (le remplacement du visage de Will Smith sur sa doublure et son rajeunissement).
Côté casting, Will Smith (Aladdin) fait le job en incarnant un tueur vieillissant et son double jeune. Il apporte une vraie différence de caractère pour les deux personnages et se révèle, parfois, émouvant. Mary Elizabeth Winstead (10 Cloverfield Lane) apporte une prestation solide dans le rôle de Danny. Elle est aussi solide lors des scènes d’action. Une belle performance. Dommage qu’on ne la voit pas trop au cinéma ! Clive Owen (Les Fils de L’homme) joue un méchant lambda d’un blockbuster. Dommage, car avec sa relation avec le clone d’Henry, il y avait quelque chose à travailler. Enfin, Benedict Wong (Avengers: Endgame) apporte un peu d’humour à l’ensemble.
Au final, Gemini Man s’appuie sur un scénario déjà vu, sans surprise. Un blockbuster lambda, bien interprété et assez bien réalisé, qui a surtout le mérite de montrer l’avenir technologique du cinéma.