Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- Développeur : OSome Studio
- Editeur : OSome Studio
- Date de sortie : Microids
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 6/10 par 1 critique
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Ces romains sont-ils toujours aussi fous ?
Un an après sa sortie, et quelques semaines avant celle du troisième opus, il était grand temps d’aborder le remaster d’Astérix et Obélix XXL 2. Tout d’abord parce que votre humble serviteur est un fan du gaulois, et ce depuis la plus tendre enfance. Si vous êtes trentenaires, vous aussi avez dû être bercés non seulement par les bandes dessinées cultes, mais aussi les dessins animés, longtemps rediffusés en cette période si magique de la pré-Noël. Nos souvenirs vidéoludiques avec cette bande d’irréductibles sont moins agréables (qui se souvient de la catastrophe Astérix et Obélix contre César ?), même si quelques exceptions sont à signaler. La plus mémorable, c’est l’excellente borne d’arcade signée Konami. Que de souvenirs, que d’argent de poche dilapidé ! Le premier Astérix développé par Infogrammes, sur Super Nintendo, n’était pas trop mal non plus, même si bourré de bugs en tous genres. Moins connu, mais on vous le conseille : Astérix sur la trace d’Idéfix sur Game Boy Color, jeu de plateforme parmi les plus étonnants de la console portable de Nintendo. Et les deux premiers Astérix et Obélix XXL rejoignent ces réussites.
Astérix et Obélix XXL, sorti en 2003 (ça ne nous rajeunit pas, surtout qu’on a l’impression que c’était hier…), était une véritable promesse : on allait enfin pouvoir découvrir le monde de Goscinny et Uderzo tout en 3D, dans un jeu mixant l’action et la plateforme. C’était une belle surprise, répétitive mais pleine de charme, notamment dans les décors. D’ailleurs, pourquoi ne pas avoir lancé un remaster de cet épisode, qui le mérite tout autant que sa suite ? Cela nous emmène directement à Astérix et Obélix XXL 2 : Mission Las Vegum. Dès le sous-titre, on sentait venir une ambiance plus délirante, et c’est ce qu’on obtient. Le remaster ne touche pas une ligne du réjouissant scénario signé Nicolas Pothier, auteur de BD et notamment des Nouvelles Aventures de Sarkozix (tout un programme). On retrouve nos deux gaulois préférés, accompagnés d’Idéfix. Le joueur est à la poursuite d’un Panoramix qui agit bien étrangement, en intelligence avec César pour le rendre plus puissant. Le druide, que l’on imagine plus trop maître de lui-même (et cette fois-ci sans avoir reçu un menhir sur la tête), va se terrer à Las Vegum, un gigantesque parc d’attraction.
En 2005, l’année de sortie de la première version d’Astérix et Obélix XXL 2, le scénario était déjà bien perché. Ce remaster a pour effet de mettre en exergue cet état de fait : le soft reste totalement barré. Alors que le premier mettait un point d’honneur à respecter l’univers visuel de la série, cette suite prend le parti d’une direction artistique plus anachronique. Et pas de souci dans cette figure de style, car la BD multiplie ce genre d’exercice. Las Vegum s’agence comme un monde en 3D à base de secteurs à découvrir, comme la plupart des jeux de plateforme de l’époque. Ainsi, on a droit notamment au quartier de Paris Lutèce, avec ce qu’il faut de Notre-Dame (encore debout, eh oui) et de Tour Eiffel, ou encore l’égyptienne Louxor. Ce sont en tout six niveaux qui sont au programme (divisés en sous-zones), et tous bourrés de clins d’œil au monde du jeu vidéo. Bien des licences cultes sont citées : Splinter Cell, Tomb Raider, Mario (et particulièrement l’opus Sunshine), Donkey Kong, Sonic et une foule d’autres qu’on vous laisse découvrir. On met l’accent sur cet univers, car il s’agit de l’une des forces du soft.
Quelques nouveautés pas si anodines
On commence à trouver quelques nouveautés quand on aborde le gameplay de ce remaster d’Astérix et Obélix XXL 2. Alors certes, ce n’est pas une grande révolution. Mais tout de même, il y a assez de matière pour capter une différence avec le soft d’origine. Tout d’abord, on a désormais droit à des modes de difficulté, notamment pour celles et ceux qui désireraient ne pas trop se prendre la tête. Très bonne nouvelle, un système de voyage rapide a fait son apparition. Terminés les longs allers et retours afin de trouver les objets à collecter, et c’est une bonne chose. Des compétences inédites font aussi leur apparition, ainsi que des défis, dans lesquels il faudra rosser un maximum de romains dans un temps limité. On souligne l’effort d’OSome Studio (au développement) et de Microids (à l’édition) pour rendre l’expérience moins abrupte qu’en 2005, plus gamer-friendly comme disent les anglois. Même si, évidemment, le cœur de la prise en mains reste celui d’un titre vieux de presque quinze ans.
Astérix et Obélix XXL 2 Remaster ne cherche pas à cacher la poussière sous le tapis. Ainsi, il faut s’attendre à une certaine raideur chez les personnages, même si on a plutôt été agréablement surpris par le feeling. Oui, ça fait très beat’em all bien rêche sur certains aspect, et les énigmes ont tendance à se répéter dans un level design old school… mais c’est le but de l’expérience ma pauvre Lucette ! Si vous voulez du Battle royale, de la grimpette automatisée et pleine de scripts, ou du FPS pan-pan cul-cul, par ici la sortie. Le jeu se savoure notamment en sachant que les combats répètent la même routine, même si les différentes patterns des ennemis apportent un peu de diversité. Il faudra, par exemple, briser le bouclier de certains, ou encore déjouer le lance-eau de ce fichu clone de Mario épisode Sunshine. Aussi, faites attention à bien fouiller les décors : il se peut que vous tombiez sur de la potion magique, et là Astérix verra ses capacités décuplées. Non, pas Obélix : puisqu’on vous dit qu’il est tombé dedans quand il était petit ! Le tout en amassant des casques de romains, histoire de se payer de nouvelles attaques, des améliorations d’énergie ou des figurines à collectionner.
Techniquement, Astérix et Obélix XXL 2 Remaster se contente de bien lisser l’image, et de forcer le trait de certaines textures. Du reste, on peut regretter que le résultat ne dépasse jamais les trente images par seconde, par contre le soft reste fluide en toutes circonstances. La caméra, elle, reste aussi problématique qu’à l’époque, principalement dans les passages les plus étroits. Reste que la direction artistique s’avère satisfaisante (sauf pour Venezia, dont on trouve les couleurs beaucoup trop chaudes), et l’on apprécie d’avoir le choix entre les modèles 3D de nos deux héros : mis à jour, donc plus agressifs, ou totalement fidèles à l’esprit de la bande dessinée. Impossible de se quitter sans avoir réglé notre compte avec la bande originale que l’on estime catastrophique de bout en bout. Elle n’est jamais dans l’esprit, et nous fait l’impression d’un kamoulox parfois à la limite du supportable. Heureusement, les doublages de nos héros sont assurés par les acteurs d’origine, les légendaires Pierre Tornade (malheureusement décédé en 2012) et Roger Carel. Et ça, c’est classe par Toutatis !
Note : 13/20
Le remaster d’Astérix et Obélix XXL 2 est une bonne aubaine pour les fans de cet univers si populaire, mais aussi pour les amateurs de jeux en 3D à l’ancienne. OSome Studio et Microids ne se sont pas contentés de lisser les textures. Ils ont ajouté quelques petits éléments qui, mis côte à côte, rendent l’expérience plus abordable aujourd’hui. Et ce sans dénaturer le soft, qui reste assez rêche dans certaines mécaniques, voire brouillon. Cela fait partie du trip, lequel reste à nos yeux assez agréable pour y passer du temps. Il est seulement dommage de ne pas avoir réglé ces soucis de caméra et de musiques…