Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Développeur : Tantalus, Paradox Development Studio
- Editeur : Paradox Interactive
- Date de sortie : 9 juin 2020
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Stellaris Console Edition tente d’adapter le 4X à nos salons
À l’occasion de la récente sortie de Warface : Breakout, nous abordions rapidement les genres peu représentés sur consoles. Si le hack ‘n’ slash est entrain de rattraper son retard, tout comme le jeu de stratégie en temps réel ou le FPS compétitif, le 4X reste encore loin d’avoir pu compter un grand représentant. Et pour cause, comment rendre compte des forces de ce genre, très complexe tant il multiplie les données, et ceci sur nos plateformes de salon ? Le courageux éditeur Paradox Interactive qui tente de répondre à cette inquiétante interrogation, avec un Stellaris Console Edition attendu au tournant.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut rappeler ce qu’est un 4X. Il se définit par le biais de quatre mots : exploration, expansion, exploitation et extermination. En d’autres termes, vous faites face à un jeu de gestion à dimension macro, le genre d’expérience qui titille le petit Napoléon qui sommeille en nous. Voilà la substantifique moelle de Stellaris Console Edition et, comme souvent dans ce genre si particulier, le jeu s’enrobe d’une science fiction d’une précision inouïe. Avant d’avoir une quelconque idée de la trame qui s’offre à vous, il va d’abord falloir opter pour l’une des races disponibles. Elles sont au nombre assez hallucinant de dix, toutes avec un background solide, et des spécificités de gameplay. Par exemple, certaines seront plus concentrées sur le commerce, tandis que d’autres n’existent que pour l’art de la guerre, voire pour l’invasion. Et si vous ne trouvez pas votre bonheur, il est tout à fait possible de créer votre propre clan. Ah, et sachez que les sous-titres sont entièrement disponibles en français. Voilà qui rassure, tant un 4X se repose sur les données textuelles.
Point commun à toutes les races : votre partie débute dans le système solaire qui lui est propre. Et ce avec une flotte spatiale pas encore assez puissante pour faire le kéké intergalactique. Stellaris Console Edition, ce n’est pas du tout Command & Conquer : il va falloir envoyer vos vaisseaux en reconnaissance afin d’étendre les connaissances territoriales, mais aussi, et le plus rapidement possible, dénicher les bonnes planètes afin d’exploiter les filons à matière première. Jusqu’ici, tout est plutôt sous contrôle, même si les non-habitués au genre pourront déjà se noyer sous la tonne d’onglets, de fenêtres, de données. Heureusement, un tutoriel est disponible, et l’on ne peut que conseiller de vous y plonger. Par contre, cela ne réglera pas le souci du nombre hallucinant d’informations à l’écran.
Attention à l’ergonomie…
Des matières premières, c’est bien, mais un empire ne peut tenir sans une grosse notion de diplomatie. Ici, Stellaris Console Edition fait moins compliqué que certains autres 4X. Attention, on croule tout de même sous les options, vous donnant l’occasion de choisir entre des intentions pacifiques (allant jusqu’à l’alliance entre deux empires), ou des réactions beaucoup plus belliqueuses. On doit tout de même noter que le soft cherche à maitriser, à mettre des bâtons dans les roues des tyrans en herbe, ici en incluant une mécanique de lassitude de la guerre. Plus vous combattez, moins vos ouailles auront à cœur de retourner sur le champ de bataille, ce que l’on trouve d’ailleurs assez bien vu (les soldats de la Première Guerre Mondiale n’ont pas sauté de joie à l’idée de combattre pendant la Seconde). Par contre, cela pourra forcer à plus d’attentisme qu’il n’en faudrait, du coup l’équilibre de certaines races s’en trouve quelque peu ébranlé.
Un empire qui se porte bien regarde vers l’extérieur, mais aussi ne cesse de faire attention à ce que l’intérieur ne déraille pas. Stellaris Console Edition propose une foule de mécaniques afin de bien maitriser les différents peuples, notamment par le biais de la promulgation de nouvelles lois. C’est l’une des belles réussites du jeu : il vous pousse à vous adapter à une situation en perpétuel mouvement. Les changements sociaux ne cesseront de se déclarer, les attentes peuvent parfois évoluer du tout au tout, et le système politique doit parfois se remettre en cause afin de ne pas troubler les idéaux des citoyens. Aussi, le jeu vous pousse à toujours avoir au moins un temps d’avance, c’est primordial. La moindre découverte d’une quelconque race peu développée peut servir dans vos objectifs. La victoire totale reste la principale, et elle peut s’atteindre de différente manière, mais toujours avec une notion de domination, qu’elle soit pacifique… ou tout le contraire.
Important aussi est le système de recherche et développement. Il s’étend sur trois domaines : Physique, Sciences sociale et Ingénierie. Ici, on aura tout de même un regret dans la manière d’en proposer les branches, de manière assez aveugle. On lance la mécanique, puis on obtient une technologie au petit bonheur la chance. Mouais. Mais la plus grosse retenue concernera évidemment l’ergonomie des menus. Soyons indulgents, Stellaris Console Edition s’inscrit dans un genre vraiment pas pensé pour la console. En tout cas, ce n’est pas Tantalus, le studio en charge de ce portage, qui a trouvé la solution pour rendre le résultat plus digeste, malgré quelques raccourcis qui rendent les commandes plus fluides. Outre cela, signalons tout de même une direction artistique sympathique, avec la possibilité de bien zoomer sur l’action. Enfin, signalons le très bon travail du compositeur Andreas Waldetoft, qui livre une bande originale très fournie en plage ambiante tout à fait dans le ton.
Note : 15/20
Globalement, on est agréablement surpris par Stellaris Console Edition. Le genre du 4X n’est clairement pas pensé pour être joué sur un écran de télévision, cela reste une évidence à la sortie de ce test, cependant le soft parvient tout de même à accrocher le connaisseur. Celui-ci pourra vite rentrer dans les souliers d’un Napoléon de l’espace, avec un focus particulier sur l’exploration, l’exploitation et la diplomatie. On regrettera tout de même une ergonomie qui pourra faire fuir les novices. Ceux-ci devront sans nul doute s’accrocher comme jamais sur la première dizaine d’heures, afin de digérer un nombre conséquent de mécaniques, et des menus à n’en plus finir. L’effort en vaut la chandelle…