[Test] Ion Fury : un hommage moderne au FPS rétro

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Voidpoint
  • Editeur : 3D Realms
  • Date de sortie : 19 juin 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Ion Fury nous replonge dans les années 1990

image ion fury
Ion Fury nous rappelle de bien bons souvenirs.

Il faudrait être un véritable ours des cavernes pour ne pas observer la flambée du rétro-gaming depuis quelques années. Les enfants d’hier on grandi et, désormais trentenaires, ils éprouvent parfois le besoin de retrouver l’ambiance visuelle qui les a tant charmé. Chez Culturellement Vôtre, on est du genre à comprendre cet engouement, voire même à l’encourager. Le retour du Rogue-like, sous une forme plus douce (le Roguelite, donc), a été déterminant. On voit aussi le succès de certains remasters et remakes, pourtant pas toujours très réussis. Avec Ion Fury, et grâce à Just For Games qui distribue ce titre, c’est l’occasion de se pencher sur un autre cas : le FPS des années 1990. Et là les cocos, c’est un genre des plus funs qui se voit invité à la résurgence.

Précisons d’emblée un fait qui va poser les ovaires sur la tables : Ion Fury est un jeu développé par des anciens de chez 3D Realms. Et là, normalement, ça doit faire tilt dans certaines caboche. Oui, le studio qui a pondu Duke Nukem 3D, en 1996, est toujours vivant. On le pensait fermé, suite à son abandon du très décevant Duke Nukem Forever, mais nous étions mal informés : il existe encore. En tout cas, revoilà de véritables esthètes du bon gros jeu bien énervé, au mauvais goût aussi assumé que délirant, mais surtout hyper agréable à prendre en mains. Ici, on abandonne la très drôle caricature du héros de film d’action hyper masculine, pour un avatar plus dans l’air de notre temps : une femme forte. Certes, on sent une tonalité un peu plus politiquement correcte, même si ça n’empêche certains de tout de même pousser des cris d’orfraie (ils se plaindront toujours, de toute manière), mais ça reste un minimum punchy.

Dans Ion Fury, le joueur incarne Shelly Harrison, une véritable bombe dans tous les sens : séduisante et du genre à mettre les pieds où elle veut. Et surtout dans le gueule, pour paraphraser l’éternel Chuck. Il va être question de contrer le gourou d’une secte transhumaniste, dans une Neo DC bourrée de belligérants cybernétiques. Globalement, on retrouve bien l’ambiance si plaisante des jeux 3D Realms, même si ça manque quand même de piquant, de strip-teaseuses et autres revues coquines. Aussi, sur la fin, on sent bien que le jeu tente de faire la liaison avec un autre titre du studio, Bombshell, que l’on n’a pas le plaisir de connaitre. Dommage, d’ailleurs, qu’il ne soit pas disponible sur nos consoles, car du coup on passe à côté de l’intérêt de certaines références appuyées. Signalons que le soft est sous-titré en français, un bon point.

Les sensations rappellent Duke Nukem 3D

image gameplay ion fury
On retrouve une ambiance typique des jeux de 3D Realms.

Ion Fury s’inscrit dans le pur FPS des années 1990. Plus précisément encore, on peut parler de fast FPS, ces jeux qui misent beaucoup sur la nervosité du gamer. C’est à la mode, voyez donc le succès de DOOM Eternal. Ici, les sensations sont tout de même plus épurées, on mise vraiment tout sur notre bonne compréhension d’un arsenal (assez classique, avec fusil à pompe, pistolet, mitrailleuses etc) et des patterns ennemies. Celles-ci s’avèrent très simples : vous tirer dessus depuis des lieux parfois improbables, ou vous foncer dessus bêtement. Le but n’est pas de nous faire croire que ce qu’on joue est réaliste, mais plutôt d’atteindre un certain niveau de challenge. De ce côté, c’est parfois déséquilibré : attendez-vous à souffrir sur certains passages, même dans les modes de difficulté les plus simples. Ah, et sachez que l’énergie ne revient que grâce à l’utilisation des medikits, et l’on pourra aussi récupérer de l’armure à la manière d’un Doom.

Ion Fury, c’est sept environnements conséquents, dans lesquels on peut compter sur une forte dose d’exploration. Qui a déjà joué à Duke Nukem 3D sait que 3D Realms est passé maitre dans l’art de la dissimulation de pièces secrète, et du placement improbable d’objets. C’est encore le cas ici, et il va vraiment falloir souvent se référer à la carte. C’est sur celle-ci que l’on détectera des endroits suspects, mais pas que : l’observation fait aussi partie de l’expérience. Pendant que les ennemis vous canardent, gardez quand même à l’esprit que le level design, très vertical et parfois labyrinthique, peut vous jouer des tours vicieux. Il nous est arrivé de tourner en rond pendant de longues minutes, sans parvenir à atteindre un objectif. C’est peut-être un regret : il aurait fallu une option radar, activable ou désactivable, pour les nouveaux venus qui ont pour habitude d’être pris par la main comme des gros assistés qu’ils peuvent être. Mais si, ne faites pas les innocents. On n’est pas dans un open world  à chemin tout tracé, vous êtes prévenus.

La durée de vie du titre est plus solide qu’espérée : comptez une dizaine d’heures pour boucler l’aventure, et doublez afin d’atteindre le 100%. Visuellement, Ion Fury est un véritable bonheur, du moins dans sa direction artistique. L’utilisation de l’increvable moteur Buid Engine nous plonge dans une ambiance évidemment très années 1990, mais nous rappelle aussi que ces jeux pouvaient parfois étonner en terme de détails de l’environnement. On reste à des années lumière de ce qu’on voit aujourd’hui, là n’est pas la question, mais on remarque un véritable soin apportés aux décors. Dans la pure technique, c’est un chouïa moins la fête, avec quelques petits ralentissements tous croisés dans la deuxième moitié de l’expérience. L’ambiance sonore, elle, se fait plutôt agréable, avec un doublage de l’avatar qui distribue les punchlines marrantes. Aussi, les thèmes musicaux de Jarkko Rotsten, qui usent parfois de sonorités industrielles, toujours dans un style très synthwave, surprend. Cela manque d’un morceau véritablement iconique, mais dans l’ensemble c’est de la bonne bande originale, nerveuse comme le gameplay.

Note : 15/20

Ion Fury a tout pour plaire aux joueurs trentenaires, ceux qui désirent retrouver un peu le style si mémorable des FPS nés dans les années 1990. Si les temps ont changé, un fait accouchant d’une ambiance moins jusqu’au-boutiste qu’un Duke Nukem, on retrouve tout de même une atmosphère à la fois fun, SF et référentielle. Le gameplay n’est pas en reste, avec un feeling à l’ancienne, ce qui pourra malmener les nouveaux venus, parfois trop habitués à des aides en tous genres. Encore un bon point : on a beaucoup apprécié le level design, très vertical et prompt à nous cacher bien des pièces secrètes. On regrette simplement le manque d’options pour faciliter la prise en mains des novices, une difficulté parfois étrangement déséquilibrée, et des ralentissements. Mais sinon, voilà qui devrait enjouer les amateurs de FPS à l’ancienne.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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