[Test] Little Town Hero : plutôt bon si vous vous investissez

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Game Freak
  • Editeur : NIS America
  • Date de sortie : 30 juin 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Little Town Hero va vous mettre à l’épreuve

image big idea edition little town hero
Little Big Hero est disponible dans une très belle édition physique.

La sortie de Little Town Hero est intéressante à plus d’un titre. Notamment afin de rappeler certains faits autour de Game Freak, boîte japonaise parmi les plus en vue depuis des années : développer tous les Pokémon depuis le début de cette licence culte, ce n’est pas rien. Seulement, on a tous  tendance à oublier que cette entité n’appartient pas à Nintendo, d’où l’étonnement que l’on peut éprouver à voir arriver chez nous le soft ici testé, édité par NIS America. Mieux, saviez-vous que GF est si libre qu’il s’est aussi fait édité par Sega, avec le bien sympathique Tembo The Badass Elephant ? Loin, donc, de vouloir se laisser enfermer chez Pikachu et ses amis, le studio tente parfois de reprendre son souffle, et c’est le cas avec un Little Town Hero qui se démarque par un certain courage.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, sachez que Little Town Hero est disponible en format physique, sous-titré Big Idea Edition. Ce n’est pas un hasard si nous débutons par cette information : le distributeur Koch Media a encore fait les choses en grand. Dans la boîte collector en carton (un peu fragile, prenez-en soin), vous trouverez évidemment le jeu, mais aussi quatre bonus précieux. Tout d’abord, un artbook intitulé Life In The Village. Épais de quarante pages, dont certaines apportent de véritables informations (en anglais) au sujet des personnages principaux, ce petit livre fait son effet. On peut aussi compter sur Town Tunes, le CD de l’excellente bande originale composée par Toby Fox et Hitomi Sato comprenant vingt-huit pistes. On a aussi un set de deux pins assez classouilles, et un poster. On ne le répétera jamais assez : les versions physiques sont les amis du collectionneurs, et quand elles sont de qualité il faut le souligner. Voilà qui est fait.

Little Town Hero était donc attendu avec une grande curiosité par les amateurs de JRPG, notamment pour son univers. Malgré les retours pas toujours folichons du Japon, les différentes images et trailers nous semblaient alléchants, et l’on espérait que l’histoire soit à l’avenant. Le résultat se fait en tout cas plutôt classique : on incarne le tout jeune Axe, enfant qui vit dans une petite bourgade tranquille appelée Little Town. Seulement, cette tranquillité se paie au prix de la liberté. En effet, ce village est coupé du monde par un château rempli de soldat. Pourquoi une telle disposition ? Car, au-delà de cette protection s’étend un territoire où la sécurité n’est plus assurée, où les monstres rôdent. Seulement voilà, cela ne fait pas peur à Axe et son ami Nelz, qui sont poussés par une curiosité bien compréhensible pour des enfants de leur âge. Alors, les voilà qu’ils se lancent dans l’infiltration de la forteresse, une opération vite déjouée par un chevalier déchu. Celui-ci va tout de même leur apprendre les bases du système de combat (bon moyen de justifier le tutoriel), histoire d’aider les gamins, dont le rival Matock, à devenir soldats, et à aller voir le monde de dehors.

Le système de combat au centre de cette expérience

image test little town hero
Le système de combat va vous opposer un gros challenge.

Les toutes premières heures de Little Town Hero posent très bien les forces et faiblesses du jeu. Si l’on vous conseille de vous accrocher, le tutoriel regorgeant d’informations pour un système de combat moins complexe et plus grisant qu’il n’y parait, on ne peut passer outre une certaine maladresse dans son exécution. Tout vient trop vite, et de manière trop abrupte, par le biais de l’entrainement par le soldat. Il aurait peut-être fallu lisser la courbe d’apprentissage sur plus de batailles, afin d’assurer une meilleure digestion. Aussi, les deux autres regrets, les principaux, interviennent rapidement : les sous-titres sont uniquement disponibles en anglais, ce qui gâche un peu l’ambiance. C’est, depuis longtemps et particulièrement après la sortie de Persona 5 Royal, devenu une évidence pour nous : un JRPG se savoure mieux quand on lui doit le moins d’effort possible pour en comprendre les subtilités. Et il y en aura, dans le système de combat. L’autre retenue, c’est la caméra. On vous conseille fortement d’aller de suite faire un tour dans les options afin de régler la caméra en mode manuel, vous gagnerez ainsi grandement en lisibilité de l’action.

Si l’on a un peu pris notre temps pour vous proposer ce test de Little Town Hero, c’est parce qu’on a bien senti que derrière une première impression pas des plus heureuses se cachent des mécaniques intéressantes, et une aventure prenante. Bien nous en a pris : c’est effectivement le cas. Le système de combat reste certainement l’élément le plus parlant à ce propos : il révèle son caractère profond au fil du temps. Ici, il est question de jouer avec les idées du héros, qui se traduisent par deux formes : l’Izzit et le Dazzit. La première est une idée naissante, elle s’offre à vous comme une solution d’attaque (ou de défense et de magie, toutes représentées par un code couleur), mais vous n’en connaissez pas encore le véritable effet. Pour ce faire, il faut dépenser son coût d’utilisation pour la faire devenir Dazzit. Dans cet état, l’idée se voit complétée par des informations non seulement au sujet des effets, mais aussi du niveau d’attaque et de défense. En fait, on fait face à un combat de deck qui ne dit pas son nom, et agrémenté d’autres subtilités.

Afin de remporter un combat, qui se déroule en un contre un avec autant de tours qu’il le faut pour pulvériser l’adversaire, il faut notamment viser le All Breaks, qui permet d’attaquer directement l’ennemi et son ses Dazzit. Pour ce faire, il faut briser ces dernières, par l’utilisation des vôtres, tout en cherchant à conserver au moins une attaque. Voilà qui donne aux combats une saveur étonnamment tactique. Autre pilier important des joutes : le terrain. À chaque fin de tour s’effectue un jet de dé, et l’on se déplace d’autant de cases sur la carte de la ville. Bien entendu, ce jeu de l’oie s’accompagne d’un intérêt en terme d’objets, et même de renforts de la part de vos amis qui vous attendent à un endroit précis. Vous l’aurez compris, Little Town Hero ajoute à son concept une grosse dose de… hasard. C’est ici un sentiment qui pourra surprendre, et même parfois un peu faire bougonner, tant on est souvent trop redevable de la chance. Si vous n’êtes pas en veine, il se peut qu’aucune Izzit ne vous pousse à l’investissement, du coup on agit un peu au pif. Cela, ajouté à une difficulté qui va vous surprendre, termine de construire un challenge loin d’être aussi mignonnet que la direction artistique le laisse croire : chaque combat dure longtemps, très longtemps, et l’échec est loin d’être rare.

Artistiquement très plaisant

image gameplay little town hero
La direction artistique nous pousse à l’aventure.

Si les combats de Little Town Hero sont longs, c’est aussi parce qu’ils sont finalement peu nombreux et, surtout ils n’ont aucune incidence sur la partie RPG du jeu. En effet, il n’est nulle question, ici, de gagner de l’XP afin de passer des niveaux. Par contre, les batailles et autres quêtes vous vaudront d’empocher des Eureka Point, lesquels seront très utiles pour renforcer la puissance de vos Izzit. On a donc bel et bien une courbe de progression de l’avatar, mais elle ne vient pas au-dessus de celle du joueur : comprendre par là que c’est vous et vos talents (combinés à la chance, donc), qui pourront venir à bout de cette aventure. Celle-ci se terminera en une vingtaine d’heures, voire un peu moins si vous ne vous acquittez pas de la plupart des quêtes annexes, parfois certes assez Fedex dans l’esprit, mais importantes pour votre survie. On pourra aussi louer le rythme de la découverte du monde extérieur, bien maitrisé par Game Freak qui repousse les horizons assez finement, à l’occasion de chaque nouveau chapitre. Aussi, nous vous conseillons de beaucoup parler aux habitants de la bourgade : outre leurs anecdotes, ils vous confieront parfois des idées.

Côté visuel, Little Town Hero souffle le chaud et le froid. On regrette surtout le framerate toussotant, surtout en ville. On a aussi croisé quelques petits bugs pendant les cinématiques. Ce n’est donc pas parfait techniquement, par contre c’est artistiquement très nettement plus efficace. Les environnements s’avèrent ravissants, colorés, ils imprègnent l’écran d’un sentiment nous poussant à l’aventure, la découverte, la curiosité, tout en adéquation avec nos jeunes héros. Les textures ne sont certes pas des plus précises, loin de là, mais il s’en dégage un côté naïf séduisant. Le character design n’est pas en reste, avec cet aspect crayonné et cartoon du plus bel effet. Un plaisir des yeux qui s’accompagne d’un délice pour les oreilles : la bande originale se révèle carrément sublime. Elle est signée par Toby Fox et Hitomi Sato, deux noms très connus mais dans des styles pourtant assez différents. Pourtant, le tout est d’une grande unité, avec des mélodies qui, là encore, cherchent et réussissent à bien accompagner l’envie de péripéties de notre avatar.

Note : 14/20

Ne vous fiez pas à sa personnalité visuelle, Little Town Hero n’est pas pour les petits enfants ! Si ceux-ci pourront évidemment jouer sans craindre le moindre excès de violence, c’est surtout dans la difficulté du soft que l’on a été très surpris. Le système de combat, au centre de cette expérience, propose un mélange de gestion de deck, de tactique et de chance, lequel vous vaudra des joutes non seulement redoutables, mais aussi assez longues. Il faudra clairement digérer ces mécaniques, mais sachez que le résultat vaut l’investissement. L’expérience n’est pas très longue, mais assez concentrée pour qu’on en sorte avec tout de même pas mal de bons souvenirs. Par contre, il faudra composer avec une technique moyenne, et des sous-titres uniquement disponibles en anglais. Cela ne doit cependant pas faire oublier l’étonnant courage qui caractérise ce titre.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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