[Test] Wasteland 3 : un TRPG à l’écriture soignée

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : InXile Entertainment
  • Editeur : Deep Silver
  • Date de sortie : 28 août 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Wasteland 3 mise beaucoup sur une écriture de belle qualité

image wasteland 3
Wasteland 3 s’appuie notamment sur une super ambiance.

Si ce troisième opus de la licence Wasteland sort de manière relativement anonyme pour le grand public, il faut pourtant rappeler à quel point cette série est importante dans l’histoire du jeu vidéo. Pour retrouver la trace du tout premier opus, il faut remonter à 1988, alors qu’Interplay, l’Apple 2 et le Commodore 64 existaient encore. C’était une véritable révolution, non seulement du côté du gameplay, mais aussi de la manière de raconter un univers post-apocalyptique. On retrouvait une personnalité assez typique de ce que Brian Fargo, directeur du jeu, savait faire. Oui, celui qui, neuf ans plus tard, allait encore frapper un grand coup avec Fallout, ce qui explique d’ailleurs les traits communs des deux licences. Après un Wasteland 2 reçu positivement pas les fans, et un Torment : Tides of Numenera bavard mais ultra soigné dans son écriture, le voilà qui revient avec un Wasteland 3 en forme d’adieu au multi-plateforme. Car rappelons que le développeur InXile Entertainment, ici encore acoquiné avec l’éditeur Deep Silver, appartient désormais à Microsoft.

Wasteland 3 vient prendre la suite logique du second opus. Il faut comprendre par là que l’univers pourra réserver quelques clins d’œil scénaristiques aux précédents jeux. Les nouveaux venus ne sont pas abandonnés sur le bord du chemin, car l’introduction résume dans les grandes lignes ce qui a pu transformer l’aride Colorado en terres gelées dignes du Grand Silence. On est en plein hiver nucléaire, et les survivants à peu près sains d’esprit doivent s’organiser pour ne pas se faire trucider par les premiers tarés sanguinaires venus. Seulement voilà, il ne faut pas non plus attendre trop de la nature humaine, et bien vite des factions vont se former. Toutes ne sont pas très recommandables, mais l’une d’entre elles fait tout pour venir en aide à la population : les Rangers du Désert. Ceux-ci ont besoin de l’aide du patriarche Buchanan, lequel offre le financement nécessaire contre des services ponctuels. C’est au cours de l’une de ces missions que le duo que l’on incarne va, avec toute une équipe, tomber dans une embuscade meurtrière. Ce qui signe le début d’un cheminement mouvementé, et d’histoires aussi sombres que méchamment drôles.

Le scénario de Wasteland 3 tient une place très importante dans l’expérience et, bonne nouvelle, les sous-titres français sont à la hauteur. C’est une précision à ne surtout pas prendre à la légère, tant on se souvient du résultat contrasté, à ce niveau, de Wasteland 2. Aussi , pour continuer la comparaison entre les deux suites, on est plus séduit par la narration de ce troisième opus que du précédent. On a toujours beaucoup de dialogues, avec des répliques qui ne seront disponibles que selon vos spécialisations, mais globalement on est tout de même moins noyé sous les textes. Tant mieux. Le cœur de cette itération se situe dans le roleplay. Qu’on soit clair, vous passeriez à côté d’une grande partie des forces de Wasteland 3 si vous ne vous prenez pas au jeu du choix et de la conséquence en fonction de la morale que vous décidez d’appliquer aux avatars. Pour ne pas vous spoiler de moment trop avancé dans le soft, prenons la situation du tout début. Vous allez tomber sur un ranger survivant pris en otage par un fou furieux. Quelques options s’offrent à vous : l’abattre en condamnant l’innocent à une mort certaine, ou le convaincre de filer en le terrorisant tout en sachant qu’il ira prévenir ses collègues. Les deux possibilités provoquent autant de contrecoups, car dans les deux cas le sang coulera. Cette scène est là, finalement, pour vous prévenir qu’il va falloir réfléchir dans tout ce que vous entreprendrez dans cette aventure à l’ambiance décidément très cruelle, aidée par une écriture soignée du début à la fin qui nous donne l’impression d’être vraiment maître de notre avatar, de son avenir. Clairement le gros point fort de ce titre.

Des combats solides mais un peu trop classiques

image gameplay wasteland 3
Les combats sont solides, mais manquent d’originalité.

Pour le gameplay, Wasteland 3 s’inscrit dans un classicisme de bon aloi, même si selon nous il manque l’idée qui ferait sortir le résultat du lot. Pourtant, tout commence par une surprise : notre expérience débute par la formation de deux rangers, et non d’un seul. Vous pourrez opter pour l’un des couples pré-enregistrés (ils sont d’ailleurs assez bons pour couvrir l’ensemble des possibilités), mais les fous de builds personnalisés seront aussi en capacité de construire leurs deux personnages de A à Z. On conseille tout de même aux débutants, lesquels pourront choir le plus bas des modes de difficulté proposés, de choisir des avatars spécialisés dans les armes à feu, car rester à distance se fait plus récompensé, moins dangereux, que le corps-à-corps. Privilégiez aussi le charisme, tant cela permet de désamorcer des situations tendues, et le crochetage. Oui, tout cela sonne très RPG occidental classique. Et à raison : le jeu l’est, indubitablement.

Wasteland 3 est un RPG tactique, comprendre par là que les mécaniques de combat se rapproche beaucoup d’un XCOM, voire d’un Warhammer 40000 Mechanicus, pour prendre un exemple tout récent. À terme, quatre autres rangers rejoindront le groupe, tous avec leur histoire, leurs missions dédiées, leurs capacités propres. Et tout ce beau monde pourra donc déclencher les hostilités. Là, l’action se fait au tour par tour, et le terrain devient un damier. Vous l’aurez compris, il faudra alors dépenser des points d’action pour se déplacer, tirer, utiliser une capacité. Oui, c’est déjà-vu (et plus particulièrement depuis quelques années, c’est à la mode), mais force est de constater que ça fonctionne malgré une relative faiblesse dans l’attaque en toute discrétion, moins encouragée. Par contre, il est vrai qu’InXile Entertainment a encore du mal à trouver l’équilibre entre batailles et phases d’exploration. Cette fois, la balance penche nettement pour les premières, alors que la grande force du soft se trouve dans son écriture. Dommage. De plus on regrettera aussi un inventaire trop fouillis sur console, qui donne l’impression d’une ergonomie datée.

Wasteland 3, c’est donc avant tout un trip à vivre en roleplay, et l’on se doit de noter une durée de vie assez solide pour qu’on ait bien le temps de s’imprégner de cet univers. Il vous faudra une bonne grosse quarantaine d’heures de jeu pour à peu près tout voir. Il n’y a pas de endgame au programme, par contre sachez que la rejouabilité est excellente tant les choix et conséquences sont nombreux. Techniquement, le soft a quand même du mal à rester stable, tout du moins sur une PlayStation 4 standard. Pas que le titre soit moche, loin de là : la direction artistique figure dans les bons points de l’expérience, avec ces panoramas enneigés du plus bel effet. Par contre, on a relevé pas mal de chutes de framerate (voir même du micro-freeze), les temps de chargement se font parfois trop longs, et on a eu droit à quelques bugs d’affichage. Espérons que des mises à jour viendront soigner tout ça. Côté musiques, on retrouve Mark Morgan, qui officiait déjà sur Wasteland 2. Là encore, on reconnait un style très axé sur les plages atmosphériques qui rappelleront beaucoup Fallout 1 et 2. Et pour cause : le compositeur en signait aussi les bandes originales.

Note : 15/20

Wasteland 3 est meilleur que le précédent opus, surtout dans une écriture qu’il soigne du début à la fin. On est assez impressionné par le nombre de choix provoquant des conséquences parfois douloureuses, et l’ambiance du soft sait trouver l’équilibre entre un humour très noir et une violence cruelle. On note tout de même des combats vraiment classiques, on est dans un RPG tactique qui réutilise des mécaniques trop vues et revues ces derniers temps. Aussi, la technique pourra parfois faire des siennes, avec quelques soucis de framerate et des temps de chargement trop longs. Reste que la durée de vie, l’ambiance, l’écriture, tout cela va plaire aux amateurs de jeux de rôle accrocheurs.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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