Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Nintendo Switch
- Développeur : Taito, M2
- Editeur : ININ Games
- Date de sortie : 16 juin 2020
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Darius s’offre aux nostalgiques, et aux fans de shmup
Après RPG Maker MV et Super Mario 3D All-Stars, l’on continue avec notre série de titres qui font naitre la nostalgie chez les joueurs que l’on qualifiera gentiment d’expérimentés. Et pas n’importe comment, mais avec l’une des licences shmup (pour shoot’em up) les plus cultes de tous les temps. Ah, Darius. Peu de gamers quasi-quarantenaires ne vous expliqueront pas à quel point ils ont aimé se rendre dans des salles d’arcade, ou dans des bars (c’est le cas de votre dévoué serviteur) pour jouer à l’un des épisodes. Le tout premier ou pas, là n’est pas la question, mais un Darius, c’est tout ce qui compte. Petit à petit, la série a disparu, en même temps que le genre tout entier. Aujourd’hui, ce dernier revient, comme on a pu le voir avec les sorties dédiées à Psikyo, et Taito ne pouvait décemment pas rester silencieux.
Ah, Taito. Rien que l’évocation de cette entreprise fait naitre une chair de poule provoquée par un intense plaisir. On parle tout de même de l’un des plus anciens développeurs de jeux vidéo japonais, dont les premiers softs remontent à 1973. Space Invaders, Arkanoid, ou encore Bubble Bobble, c’était eux ! Et pareil pour Darius, donc. Après une longue, trop longue période de silence, notamment depuis l’acquisition par Square Enix, voilà que l’entité revient aux affaires, ici avec deux compilations : Darius Cozmic Collection Console, et Darius Cozmic Collection Arcade. Vous l’aurez compris, nous allons ici aborder ce duo, et pour une bonne raison : si les jeux diffèrent grandement, la qualité des portages est égale. Pour une meilleure visibilité, voici la liste des softs embarqués.
Darius Cozmic Collection Console
- Darius II (Mega Drive, version JP)
- SAGAIA (Genesis, version américaine)
- SAGAIA (Master System, version UE)
- Darius Twin (Super Famicom, version JP)
- Darius Twin (Super NES, version américaine)
- Darius Force (Super Famicom, version JP)
- Super Nova (Super NES, version américaine)
- Darius Alpha (PC Engine, version JP)
- Darius Plus (PC Engine, version JP)
Darius Cozmic Collection Arcade
- Darius (Arcade, version originale)
- Darius (Arcade, nouvelle version)
- Darius (Arcade, version supplémentaire)
- Darius II (Arcade, version double écran)
- SAGAIA (Arcade, ver.1)
- SAGAIA (Arcade, ver.2)
- Darius Gaiden (Arcade version)
Si vous êtes passionnés par la saga, ce seul casting devrait faire naitre deux remarques. Tout d’abord, la présence des différentes versions, japonaises et occidentales. C’est important, car des différences sont notables. Ensuite, et surtout, c’est l’esprit jusqu’au-boutiste qui anime ce programme. Si l’on pense évidemment que Darius Cozmic Collection Arcade reste la plus à même à faire prendre votre pied, la partie Console brille par la rareté de certains titres. On pensera surtout à Darius Alpha (en fait, un Boss mode), une version ultra limitée parue uniquement au Japon, uniquement pour les premiers acheteurs de Darius Plus.
Une licence à la fois exigeante et impressionnante
Rappelons que Darius est une série de shmup à scrolling horizontal. Comprendre par là que le vaisseau est en vue de profil, et non du dessus. Pour bien capter la forme, pensez tout simplement à R-Type. Vous incarnez le pilote du Silver Hawke, et il est question d’invasions extraterrestres, dont les machines sont très portées sur l’univers marin. Entre nous, les histoires sont de l’ordre de l’ultra-secondaire. Si la licence est rapidement devenue culte, c’est pour d’autres raisons. Tout d’abord, son challenge mémorable, qui a fait perdre des fortunes à bon nombre de fondus d’arcade. Si vous vouliez inscrire votre nom au palmarès de la borne, il fallait retenir toutes les vagues d’ennemis, et elles étaient pour le moins nombreuses. Aussi, la série était continuellement à la pointe de ce que pouvait proposer les technologies de l’époque, faisant de chaque nouvelle parution un véritable événement. Rappelons que le tout premier Darius, né en 1986, faisait appel à trois écrans pour mieux nous immerger. La folie, d’ailleurs moins compréhensible avec une simple télévision.
L’éditeur de ces deux compilation, ININ Games, a pris soin de nous proposer des versions en tous points fidèles à celles d’origine. Ainsi, c’est évidemment Darius Cozmic Collection Arcade qui, visuellement, emporte notre adhésion. C’est ici que l’on sent au mieux l’évolution de a licence, jusqu’à un Darius Gaiden complètement dingo. On a aussi une passion particulière pour Darius II, peut-être l’itération la plus populaire de la série, notamment pour ses multiples versions parues sur consoles. Le vaisseau s’y trouve hyper mobile, se retournant pour des phases de boss qui, aujourd’hui encore, ont valeur d’exemplarité. Côté Darius Cozmic Collection Console, on est plus dans la curiosité. Par exemple, le SEGAIA sorti sur Master System, s’il n’est pas des plus funs, nous était inconnu au bataillon. On vous prévient aussi : les titres de cette seconde compilation restent très difficiles, vous allez hurler dès les premiers niveaux de Darius Twin…
Venons-en, enfin, à l’enrobage de ces deux titres. Comme annoncé plus haut, Darius Cozmic Collection Arcade et Darius Cozmic Collection Console ont fait l’objet d’un soin identique. Signalons ici que M2 a participé à ces portages, gage de grande qualité étant donné leur pédigrée (les récentes compilations Collection of Mana, Mega Man X, Contra et Castlevania, c’était eux). On a droit à un mode entrainement pour chaque jeu, plusieurs niveaux de difficulté (ça va en soulager certains, pour les softs arcade !), un système de sauvegarde. On a aussi de la reconfiguration des touches, des classements de score, et pas mal d’infos sur l’ATH ajoutées pour vous aider à comprendre votre progression. Bien sûr, il est aussi question de changer les fonds d’écran, ajouter des filtres, mais les possibilités restent peu nombreuses. Le seul véritable regret que nous émettons concerne l’absence d’un véritable musée. L’un des intérêts des compilations rétro, de notre point de vue, est de découvrir plus profondément les titres, parfois par le biais d’éléments à débloquer. Cela fait un moment que ce genre de bonus disparaît, on pense notamment à ce qu’a produit Sega ou SNK, et l’on trouve ça dommage. Reste que les softs sont tout de même remis dans leur contexte, grâce à des textes courts mais bien suffisants. Notons ici que des versions physiques est parue chez Strictly Limited Games.
Note : 15/20
Darius Cozmic Collection Arcade et Console se doivent de figurer dans la ludothèque de tout joueur rétro, ou des amateurs de shmup. Il s’agit d’une page importante de l’histoire du jeu vidéo, et d’une époque d’or pour l’industrie japonaise. Difficiles, beaux et cultes, les jeux ont aussi droit à un traitement idéal par un M2 toujours aussi fortiche quand il s’agit de respecter les travaux d’origine. On regrette juste l’absence d’un véritable musée, mais cela ne devrait pas trop marquer les collectionneurs.