article coup de coeur

[Test] No More Heroes 1 & 2 : quel plaisir de les redécouvrir !

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Nintendo Switch
  • Développeur : Grasshopper Manufacture
  • Editeur : Marvelous Europe
  • Date de sortie : 28 octobre 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

No More Heroes 1 & 2 enfin jouable sur une console actuelle

image test no more heroes
Les combats de boss de No More Heroes sont de grands moments.

Si, tout comme nous, vous chérissez le jeu vidéo japonais, et d’autant plus en ces temps où il se fait de plus en plus rare, alors vous connaissez obligatoirement l’atypique Goich Suda, alias Suda51. La tête pensante du studio Grasshopper Manufacture a lui aussi un peu disparu lors de la génération de console qui s’apprête à tirer sa révérence, et ce pour notre plus grand regret. Ce véritable auteur, dont les univers très pop s’allient à de véritables idées de gameplay (jouez, rejouez, et re-rejouez à Killer7 !), n’a livré qu’un free-to-play sans grande envergure (Let It Die) sur PlayStation 4, et le plus sympathique Travis Strikes Back sur Nintendo Switch. Cependant, Suda51 s’apprête à revenir en force avec un No More Heroes 3 qu’on n’en peut plus d’attendre. Et pour nous faire patienter, voilà que les deux premiers opus sont de sortie, édités par Marvelous Europe.

Ah, No More Heroes… Rien qu’à l’évocation de cette licence, c’est une foule de souvenirs précieux qui resurgissent des profondeurs de notre mémoire de gamer. Nous sommes en 2008, et la Wii de Nintendo n’en finit plus de draguer le public casual, à grand coup de sorties de jeux vraiment peu excitants. Les joueurs expérimentés perdaient patience, se dirigeaient vers la Xbox 360 ou la PlayStation 3, fuyant les improbables Wii Music et autres jeux de fitness peu engageants. Cependant, les plus courageux ne baissaient pas les bras malgré les railleries justifiées, et à raison : certaines pépites vidéoludiques ont tout de même un peu arrangé la situation. Parmi celles-ci, l’une des plus marquantes fut No More Heroes : on avait un avatar complètement barjot, roi du quatrième mur, un univers décomplexé, un gameplay efficace et surtout une tonalité adulte très agréable. Deux ans plus tard, Suda51 enfonçait le clou avec No More Heroes 2 : Desperate Struggle, qui n’était plus entouré par l’aura d’un effet de surprise, mais parvenait tout de même à nous embarquer dans un trip très référentiel. Il faut insister : ces deux softs ont durablement imprimé les esprits, ce ne sont pas deux petites parutions dont on parle aujourd’hui.

No More Heroes installe un univers plus riche qu’il n’y parait, il ne s’agit pas simplement d’un soft qui recherche la notion de cool. On y incarne Travis Touchdown, un otaku devenu tueur à gage après avoir gagné un grand sabre laser dans une enchère sur Internet. Ça commence bien. Mais le pire, c’est que le bonhomme n’est pas peu doué, et il se met en tête de participer au classement de l’UAA (l’association des assassins unis, tout un programme). Tout le prédestinait à se faire occire au plus vite, seulement quand on le découvre il approche de la dixième place. Plus on avancera dans le classement, et plus on découvrira la personnalité de Travis, avec bon nombre de rebondissements, et même de thèmes sociaux traités de manière légère. Surtout, la galerie de personnages est l’un des gros points forts du jeu, ce qui se prolongera dans un No More Heroes 2 : Desperate Struggle au récit peut-être un chouïa moins satisfaisant, mais toujours entrainant. Cela reste tout à fait délicieux entendons-nous bien, mais on y trouve aussi une saveur convenue. Travis revient aux affaires après le meurtre d’un de ses amis les plus proches, et c’est une raison afin de se relancer à l’assaut du classement. Tout cela est sous-titré dans un français soigné, même si l’on relève quelques défaillances de déclenchement.

Toujours aussi cool, et même plus agréable à jouer

image gameplay no more heroes
No More Heroes 2 varie bien les situations.

Côté gameplay, les deux jeux sont de pures œuvres de Grasshopper Manufacture, certainement celles qui définissent le mieux la folie créatrice de ce studio. No More Heroes installe les bases de la licence : on est dans un jeu d’action qui privilégie fortement les combats, et le skill. Travis utilise son sabre avec des coups hauts ou bas, selon la garde adverse. Il peut aussi avoir recours à des prises de catch (la signature de Suda51), un coup de pied, ou encore esquiver. Aussi, à l’image d’un OneeChanbara Origin, il est nécessaire de recharger l’arme, un sabre laser que l’avatar remue comme s’il était devant un site porno. Vous voyez l’image. Les batailles sont clairement le gros point fort du jeu : on adore terminer les ennemis avec des finish à effectuer au stick, lesquels enclenchent une sorte de tirage au sort. Si vous avez de la chance, cela peut se terminer par un bonus. Évidemment, ce sont les phases de boss qui marquent le plus, avec des patterns funs à contrer.

L’autre mamelle du premier No More Heroes, c’est le déplacement dans la ville de Santa Destroy, au volant d’une énorme bécane. Bon, c’est pas hyper fignolé à ce niveau, le monde ouvert fait très vide et superficiel. On a bien des éléments à collecter, mais ça reste peu motivant. D’ailleurs, l’open world ne revient pas dans No More Heroes 2 : Desperate Struggle, lequel fait le choix du voyage rapide par le biais d’une carte. C’est mieux, en effet. Entre deux missions afin de gagner de l’argent, on pourra revenir à la chambre d’hôtel afin de profiter de diverses options : choisir un nouveau sabre (on peut en acheter, dans un magasin en ville, de meilleurs que l’original), s’amuser avec le chat, avoir accès au frigo afin de gagner en énergie, regarder la télé pour apprendre de nouvelles prises de catch, changer de costume ou couler un bronze sauvegarder. La suite perfectionne tout ça, et offre des sensations encore plus poussées dans des combats qui n’en deviennent que plus jubilatoires. Jouer aux deux titres d’affilée, c’est aussi se rendre compte que Grasshopper Manufacture ne s’est pas contenté du minimum syndical. On retiendra aussi les mini-jeux très sympathiques, tous en 2D en hommage à des softs plus ou moins cultes.

No More Heroes et No More Heroes 2 : Desperate Struggle sont des remasters, il ne faut donc pas en attendre des nouveautés de contenu. De ce côté, les deux softs sont identiques à la version Wii, ce qui assure tout de même une durée de vie de quarante heures pour les deux expériences combinées. Et l’on remarque tout de même quelques améliorations à féliciter. Tout d’abord, No More Heroes est enfin proposé dans sa version telle qu’elle fut imaginée par Suda51 : avec des gerbes de sang un peu partout. Terminé le brouillard de l’édition 2008, ici ça gicle de partout, et ça ajoute à l’aspect pop du titre. Aussi, et surtout, les développeurs ont profité de cette aubaine afin de venir à bout de ce qui était notre principal grief contre les softs d’origine : les caméras insupportables. Grâce à la Switch et à ses deux sticks, c’est désormais du passé ! Et quel plaisir d’y jouer en nomade. En docké, on est moins fan des Joy-Con, décidément trop petits une fois détachés, mais cela permet tout de même de retrouver le motion gaming, par le biais d’une option. Techniquement, on n’a remarqué aucun véritable apport, alors qu’on aurait tout de même aimé une meilleure distance d’affichage dans l’open world du premier opus. Et les musiques de Masafumi Takada et du génial Akira Yamaoka restent toujours aussi savoureuses.

Note : 16/20

No More Heroes 1 et 2 sur Nintendo Switch, c’est un plaisir qui ne se refuse pas ! Si l’on pourra toujours trouver quelques regrets aux softs d’origine, notamment les phases d’open world dans le premier, on reste subjugué par bien d’autres points. L’univers très riche, le gameplay hyper agréable qui vise tout autant la patate que le skill, la générosité du contenu, la direction artistique très travaillée, les musiques savoureuses, tout nous pousse à penser que ces jeux ne pouvaient que bien vieillir. Ajoutons que ces remasters sont l’occasion, pour No More Heroes, d’enfin avoir droit aux geysers de sang qu’on nous avait censuré en 2008. Et la caméra des deux titres devient enfin maniable. De quoi se rassasier avant d’accueillir le troisième opus prévu pour 2021…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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