Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- Développeur : Square Enix
- Editeur : Square Enix
- Date de sortie : 13 novembre 2020
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Kingdom Hearts au sommet du jeu de rythme
Récemment, nous vous proposions notre preview de Kingdom Hearts : Melody Of Memory, spin off évidemment très attendu par les fans de la licence. Et on peut les comprendre : après avoir goûté à l’excellent Kingdom Hearts 3, ils n’avaient pas spécialement envie de revoir leur série favorite partir dans les cruelles méandres du development hell. Qu’ils se rassurent : Square Enix les a attendu, et l’on est persuadé qu’il faudra de plus en plus compter sur Sora et ses amis dans les prochaines années. Cette consolidation débute par la parution du jeu de rythme qui nous intéresse aujourd’hui, et dont la qualité se fait indéniable.
On se demandait si Kingdom Hearts : Melody Of Memory allait proposer un récit digne de ce nom, car Tetsuya Nomura laissait penser que l’on pourrait y trouver quelques indices concernant le futur de la licence. Dans les faits, oui, le jeu est habité par un scénario, mais il ne faut pas non plus en attendre autant de consistance que pour un épisode canonique. Comme le suggère intelligemment le titre, la teneur de ce qui est raconté s’oriente vers la nostalgie, l’émotion des souvenirs. C’est d’ailleurs assez pertinent, car le soft se fait si complet en terme de musiques (on y reviendra) que l’on ne peut que se remémorer tout le chemin parcouru. Il s’agit donc de jeter un regard sur ce qui a été accompli, sous la narration de Kairi et par le biais de cinématiques. Mais ce n’est pas tout : le dernier quart du mode scénarisé nous offre aussi quelques éléments concernant la fin cachée de Kingdom Hearts 3. Tout cela fait que l’on pourra recommander le soft aux non-initiés, ils pourront trouver là une bonne porter d’entrée. Et signalons que l’entièreté est sous-titrée en français.
Kingdom Hearts : Melody Of Memory se veut donc un jeu de rythme, dans la plus pure tradition formelle du genre. Par contre, l’équipe de développement a fait preuve d’intelligence et, sur la base du concept de commandes à enclencher au bon moment (plus vous êtes précis, plus la note est bien évaluée, classique), ils se sont attelés à trouver de quoi drastiquement relever la recette. Tout d’abord dans la prise en mains : elle est excellente. Les notes sont remplacées par des ennemis, et les trois héros parcours le cheminement automatiquement. Il faut donc attaquer, avec un seul bouton quand un seul adversaire fait face. Les deux gâchettes peuvent être ajoutées, car jusqu’à trois monstres sont en capacité de s’opposer à vous sur une même ligne. Parfois, on pourra briser un cristal magique avec Triangle, ce qui jettera in sort. Rond sert à sauter, et le maintenir à voler.
Le simple fait que Kingdom Hearts : Melody Of Memory ne pense pas en notes mais en ennemis change drastiquement la donne. Le bestiaire de la licence se fait bien représenté, et certains opposants sont plus résistants que d’autres. Les deux seules retenues concernent certaines bestioles volantes, que l’on a parfois du mal à évaluer sur la partition (sont-ils au sol, ou dans les airs ?). Et les phase de boss, moins lisibles que les autres. Mais avec de la pratique, donc du skill, c’est le genre d’interrogation qu’on ne se pose pas trop longtemps. On évite les tirs ennemis, on compose avec des enchainements de plus en plus difficiles, bref du bien bon. Sachez d’ailleurs que si le mode Facile porte à peu près bien son nom, encore que le challenge devient parfois corsé, les deux autres vont carrément vous opposer un énorme challenge. C’est une constante dans la licence : le jeu est certes difficile, mais on prend un pied monstre à venir à bout de chaque épreuve.
Un hommage à l’excellente Yoko Shimomura
Tout ce socle fonctionne déjà bien, mais c’est surtout dans son côté RPG que Kingdom Hearts : Melody Of Memory pourra le plus surprendre. Le mode scénarisé nous fait voyager de monde en monde, au volant du fameux Gummi. Pour venir à bout des partitions, il faut ne pas perdre toute son énergie, laquelle diminue quand vous loupez une action. Aussi, on a droit à trois objectifs annexes, tout cela afin d’ouvrir d’autres chemins, donc d’autres mondes et d’autres musiques qui les habitent. En fin de morceau, les personnages gagnent en expérience et peuvent passer des niveaux. Plus ils sont élevés, plus les avatars voient leurs statistiques se parfaire, ce qui pourra vous pousser à revenir sur vos pas afin de retenter des musiques auparavant très difficiles. On peut aussi compter sur l’utilisation d’objets à usage unique, et l’on a même une partie craft non négligeable par le biais des récompenses. Les développeurs sont donc parvenus à sauvegarder la saveur JRPG autant qu’ils le pouvaient dans un genre pourtant très éloigné, et c’est fait avec un tel talent qu’on considère l’osmose obtenue comme un exploit.
Kingdom Hearts : Melody Of Memory impressionne aussi de par son contenu. Avec plus de cent quarante musiques, la playlist est absolument incroyable. Bien entendu, tous les opus sont ici représentés, qu’ils soient originaux ou des reprises des classiques Disney. La durée de vie se fait donc très satisfaisante : à la douzaine d’heures nécessaire afin de terminer le mode histoire une première fois, il faut ajouter la possibilité de les rejouer tous indépendamment dans le menu Morceaux au choix, lequel se complète au fur et à mesure de vos victoires dans le scénario. On peut aussi compter sur du mode multijoueur, en local ou en ligne. C’est online qu’on s’amuse le plus, avec des duels qui nous font nous envoyer des embûches parfois bien vicieuses. Enfin, les jusqu’au-boutistes seront ravis dans la quête à la complétion de la galerie, et un jukebox permet d’écouter toutes les musiques dans le plus grand des calmes.
Techniquement, Kingdom Hearts : Melody Of Memory n’est pas une grande production comme l’est Kingdom Hearts 3. On sent que tout a été fait pour pouvoir être rapidement porté vers la Nintendo Switch. Et le thème du souvenir implique aussi l’importation de moments directement issus des anciens jeux. Certes, on ne se prend pas de grosses claques, mais cela reste propre, et parfaitement fluide. Quelques effets pourront parfois venir jouer contre le tempo, mais ça reste rare. Enfin, et c’était attendu, les musiques se révèlent toutes de qualité optimale. Le jeu est avant tout un gros hommage aux travaux merveilleux de l’excellente compositrice Yoko Shimomura (mais si vous la connaissez, les thèmes de Street Fighter 2 étaient aussi d’elle). Alors, au-delà même de la belle qualité du jeu, posez-vous avec un bon casque, et profitez du jukebox…
Note : 16/20
Après la découverte de la démo, nous étions persuadé du potentiel de Kingdom Hearts : Melody Of Memory. La version complète du titre de Square Enix nous démontre que nous n’avions pas tort : le jeu atteint le haut du panier du jeu de rythme. Avec plus de cent quarante morceaux, un mode scénarisé assez long, et un gameplay qui privilégie le skill, ce spin off mérite toute votre attention. On regrettera peut-être un scénario léger pendant ses trois-quarts, avant une très bonne dernière ligne droite, et une technique un peu chiche. Mais rien qui puisse ,nous faire penser autrement : il s’agit d’une belle réussite.