Monté, de l’excellente chaîne de linguistique Linguisticae, s’attaque à un sujet de polémique récurrent ces derniers mois : le pronom neutre iel (troisième personne du singulier). Pensez donc, Le Robert a inclus le pronom iel dans son dictionnaire ! Scandale (ou pas)…
Rappelons pourquoi ce pronom a été créé : pour compenser l’absence de pronom neutre relatif (le plus souvent) à un individu ne se reconnaissant comme relevant ni du genre (grammatical) féminin, ni du genre masculin. Le pronom de la troisième personne du singulier on est certes neutre, mais il ne permet pas de désigner explicitement le groupe du nom qu’il remplace, du moins pas d’une manière aussi directe et sans ambiguïté comme il ou elle. D’où la condensation de il et elle pour aboutir au pronom iel, qui pourrait tout aussi bien désigner une entité divine (ou extraterrestre) sans genre défini.
Avec un ton toujours provocateur, mais avec des arguments étayés par la recherche en linguistique, Monté évacue du débat ce qui relève de l’idéologie politique pour étudier la pertinence de l’invention du pronom iel ainsi que sa place dans la langue française. Avec cette question : son inclusion dans un dictionnaire annonce-t-il le déclin de la langue de Molière comme cela est dit sur de nombreux plateaux de télé?… Monté revient bien sûr sur la fonction des dictionnaires, descriptive et non prescriptive. Il analyse les implications idéologiques et politiques d’une telle polémique.