Caractéristiques
- Titre : Morbius
- Réalisateur(s) : Daniel Espinosa
- Avec : Jared Leto, Matt Smith, Adria Arjona, Jared Harris, Al Madrigal, Tyrese Gibson et Michael Keaton.
- Distributeur : Sony Pictures France
- Genre : Action , Fantastique , Aventure
- Pays : Américain
- Durée : 104 minutes
- Date de sortie : 30 mars 2022
- Note du critique : 5/10 par 1 critique
Un anti-héros sympathique
Nouveau long-métrage de Daniel Espinosa (Life – Origine Inconnue) et second spin-off, après Venom et Venom : Let The Be Carnage de l’univers de Spider-Man de Sony, Morbius raconte l’histoire du Docteur Michael Morbius. Gravement atteint d’une rare maladie sanguine et déterminé à sauver toutes les victimes de cette pathologie, le Dr Morbius tente un pari désespéré. Alors que son expérience semble être un succès, le remède déclenche un effet sinistre. Le bien vaincra-t-il le mal – ou Morbius succombera t-il à ses nouvelles pulsions ?
Après Venom et Venom : Let There Be Carnage, nous étions dubitatifs vis-à-vis de ce que Sony nous proposait mais, avec Morbius, il semble que le studio améliore légèrement la recette. Ce n’est pas encore ça, mais c’est déjà mieux. Côté scénario, on est sur du classique avec l’origine de l’anti-héros. On découvre son enfance et sa maladie, puis en quelques scènes, son évolution en tant que médecin, pour mieux nous convaincre que l’homme est bon et qu’il ne veut faire que le bien. Son expérience et sa transformation en vampire vont le changer.
De ce côté-là, l’évolution se fait assez bien et de façon rythmée. Morbius découvre peu à peu ses pouvoirs et ne veut tuer personne malgré son appétit certain pour le sang. On sent bien que le personnage a des difficultés à se maîtriser et c’est plutôt bien. Pour les personnages secondaires, c’est autre chose. Si Milo est bien développé et prend une autre direction que son ami, malheureusement, pour les autres il n’y a pas grand chose de substantiel à retenir. Comme le rôle de Martine, qui n’est là que pour être l’intérêt amoureux de Morbius et pour nous teaser une suite. Il en est de même pour les personnages d’Emil Nikos et Simon Stroud.
Un héros et un univers bien développés, mais des seconds rôles anecdotiques
Pour le reste, l’univers est bien celui de Venom, ce qui prouve que Sony veut son propre univers partagé, même s’il reste quelques connections avec le MCU qui se font durant les scènes du générique. On appréciera aussi que ce film soit plus sanglant, à l’inverse des deux volets de Venom. En même temps, il s’agit là d’un vampire et ne pas montrer de sang aurait été complètement illogique. Alors oui, le film n’est pas horrifique et gore, mais la dépiction de cet univers est plus sombre et ce n’est pas plus mal.
Autre point positif : le film n’a pas d’humour. Fini les blagues de Marvel, on sent que là, c’est un peu plus sérieux. Du côté négatif, nous n’avons pas l’impression d’avoir vu un film complet. Morbius se termine directement à la fin du climax, sans vraiment de conclusion. On dirait que cette fin a été rushée pour faire le film le plus court possible. Donc, on ressort de celui-ci avec le sentiment qu’il n’est pas terminé, ce qui est bien dommage.
La réalisation de Daniel Espinosa est plutôt plaisante la plupart du temps. Il arrive à donner un ton au film assez sombre visuellement parlant, mais le problème vient de certaines scènes d’action, surtout dans le final. Parfois, c’est tellement brouillon qu’on ne comprend pas ce qu’il se passe à l’écran. C’est bien dommage, car certaines scènes d’action de début et de milieu de métrage sont assez sympathiques, avec des effets pratiques, mais quand c’est full CGI, ça devient un peu le grand n’importe quoi.
Le rythme du film est bon. Morbius est court (1h44, générique compris), et on n’a pas le temps de s’ennuyer. On sent que le studio veut faire des films en dessous des deux heures, et ce n’est pas plus mal, contrairement à la concurrence, qui fait des long-métrages de quasiment 2h30. Les effets spéciaux sont d’assez bonne facture, malgré quelques ratés quand il faut montrer la transformation de Morbius en vampire. D’ailleurs, il y a quelques références aux univers des vampires qui sont disséminés de part et d’autre du film.
Jared Leto est Morbius
Du côté des acteurs, Jared Leto (House of Gucci) a toujours voulu incarner Morbius et cela se voit à l’écran. Il fait de son mieux pour l’interpréter et c’est clairement le point fort du film. Matt Smith (Last Night in Soho) s’implique dans le rôle de Milo et cela passe bien – surtout les scènes entre lui et Leto. On voit clairement que l’entente entre les deux acteurs est bonne. Adria Arjona fait de son mieux mais, malgré son charme, elle n’arrive pas à être assez intéressante dans son interprétation, qui est un peu à côté de la plaque. Jared Harris est venu toucher son petit chèque et fait le minimum. Al Madrigal et Tyrese Gibson (Fast and Furious 9) font le minimum en agents du FBI. Enfin, Michael Keaton (Spider-man: Homecoming) est de retour dans le rôle du Vautour. Il n’a que peu de scènes mais s’il y a suite, cela risque d’être intéressant de le revoir.
Morbius est une légère amélioration par rapport à ce que nous avons déjà vu de l’univers de Spider-Man de Sony : plus sombre, mieux réalisé, avec un Jared Leto impliqué, mais de facture assez classique et avec quelques défauts. Le film divertira très certainement les spectateurs durant un peu plus d’1h30.