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[Critique] The Tortured Poets Department : Taylor Swift, la rage et le chagrin

Caractéristiques

  • Titre : The Tortured Poets Department
  • Artiste(s) : Taylor Swift
  • Maison de disque/label : Republic Record
  • Date de sortie : 19 avril 2024
  • Format utilisé pour la critique : CD, vinyle et streaming
  • Autres formats disponibles : K7 audio
  • Site officiel de l'artiste : https://taylorswift-store.fr
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 9/10

Un disque peut en cacher un autre…

Le 19 avril dernier, après un peu plus de deux mois d’attente depuis l’annonce officielle lors des Grammy Awards, sortait le 11ème album studio de Taylor Swift, The Tortured Poets Department. Un album dans une veine confessionnelle rempli de références littéraires et poétiques sorti en version simple en format physique (16 chansons et 1 titre bonus sur les éditions spéciales) et en double album en streaming (The Anthology, soit 31 titres en tout).

Un gros morceau que la presse musicale s’est empressée de chroniquer dès le jour de sa sortie, soit en l’adoubant (Rolling Stone US, qui parle d’un « classique instantané »), soit en en disant que cela n’était pas son meilleur et que, en dépit de ses qualités, l’artiste ne s’y réinventait pas forcément. Bien que l’on suppose que certains médias aient pu recevoir l’album principal un peu en amont de sa sortie (au contraire des 15 titres supplémentaires, publiés par surprise à 2h du matin), on voit assez mal comment il est possible de « digérer » et analyser correctement autant de chansons en quelques heures…

Un album de rupture intimiste et brut de décoffrage

Quoi qu’il en soit, The Tortured Poets Department est un album plus surprenant qu’il n’y paraît, sorte de chaînon manquant entre Folklore (2020) et Midnights (2022) qui poursuit la voie plus alternative empruntée par l’artiste ces dernières années, et dans lequel elle se montre souvent brute de décoffrage et bien plus crue que d’habitude – et pas uniquement en raison de la présence d’un nombre important de « fuck » dans les paroles.

Album de rupture et de dépression suite à une histoire d’amour avortée et à la fin d’une longue relation, ce nouvel opus est souvent introspectif et douloureux, mature, avec également une colère brute qui se manifeste par moments de manière ô combien cathartique. Musicalement, l’album physique est principalement synth pop, avec des influences hip hop de-ci de-là (« Down Bad », notamment) quelques titres intimistes, tandis que The Anthology comporte un grand nombre de titres au son plus acoustique et épuré en piano-voix – dont plusieurs (« The Albatross », « Peter », « Chloe or Sam or Sophia or Marcus » , « How Did It End? ») font partie des meilleurs de son répertoire dans ce genre.

Un album plutôt low-key, mais qui se révèle plus subtil, dans ses compositions et sa production, que ce que l’on pourrait croire, même si l’artiste n’y amorce pas de grand virage par rapport à son précédent album, lui aussi assez épuré et aux ambiances feutrées. En réalité, TTPD réunit des influences de l’ensemble de la discographie de l’artiste et pourrait presque passer pour un album bilan ou un disque de transition, avant d’aborder la suite de sa carrière après la tournée monstre The Eras Tour, qui lui aura permis d’acquérir une gloire et une influence quasi-inégalées pour une artiste féminine.

Comme dans Reputation, les titres aux beats répétés et dont les couplets pourraient sembler les plus monocordes véhiculent une tristesse, voire un désespoir contenu qui leur donnent beaucoup de force. « Fortnight » et son très beau featuring (au chant comme dans le clip vidéo) de Post Malone est assez représentatif de cela. On trouve bien entendu des morceaux plus entraînants voire catharthiques comme « I Can Do It with a Broken Heart » ou « Florida ! » (un duo mémorable avec Florence + the Machine, bien plus affirmé vocalement que celui avec Lana Del Rey sur Midnights), mais dont l’entrain repose toujours sur la volonté de se sortir d’une situation douloureuse.

Le but ici pour l’auteure-compositrice-interprète n’est pas d’épater la galerie, mais d’être au plus proche des émotions et sentiments évoqués, autant dans le chant, la mélodie que la production globale. L’épure de l’ensemble renforce l’attention sur les paroles.

En termes de collaborations, Taylor Swift continue sa collaboration fructueuse avec Jack Antonoff et Aaron Dessner, qui signent et produisent avec elle la plupart des morceaux. L’artiste signe seule 5 des 31 morceaux : « My Boy Only Breaks His Favorite Toys », « Who’s Afraid of Little Old Me? », « The Black Dog », « Peter » et « The Manuscript ».

Et, pour introduire ce nouveau disque, quel meilleur choix que Stevie Nicks, autrice-compositrice-interprète folk iconique et chanteuse du groupe Fleetwood Mac ? Celle-ci a écrit un poème (que l’on retrouve dans les copies physiques) au sujet de Taylor Swift et de ce que lui inspirait l’histoire racontée à travers ce nouvel album. A ce sujet, pour une meilleure mise en contexte, précisons que, contrairement à ce à quoi les fans s’attendaient, une partie assez importante de The Tortured Poets Department semble évoquer sa courte relation, au printemps 2023, avec le chanteur du groupe de rock anglais The 1975, Matty Healy, qui fit polémique parmi les fans, le musicien, volontiers sarcastique et provocateur, ayant une réputation idéologiquement controversée – ce qui témoigne surtout d’une certaine tendance à la moralisation à outrance et d’un manque d’analyse d’une partie des millenials. Une histoire visiblement très intense, et qui se termina abruptement.

Des paroles cruelles et puissantes sur une histoire avortée

Du coup, à part une poignée de chansons (importantes) visiblement dédiées à sa rupture d’avec Joe Alwyn (les poignants « So Long, London », »loml » ou « Black Dog »), son compagnon pendant plus de 6 ans, TTPD comporte toute une section de morceaux décrivant ce que les anglo-saxons appellent une situationship, c’est-à-dire une relation compliquée et ambiguë entre deux personnes qui n’est pas pleinement vécue ni assumée comme une histoire d’amour en raison des hésitations de l’un des partenaires et reste en zone grise, occasionnant souvent pas mal de souffrance. C’est le cas notamment du très sensuel « Guilty As Sin » (la seule véritablement positive à 100 % sur la question), « My Boy Only Breaks His Favorite Toys », « I Can Fix Him (No Really I Can) », « Peter », « Chloe or Sam or Sophia or Marcus », « Fortnight », « The Smallest Man Who Ever Lived », « The Prophecy », sans oublier le titre éponyme.

Tous ces titres parlent d’une relation intense où l’artiste et l’homme qu’elle aime ont un lien très fort (notamment à travers l’art et l’écriture – ce qui se retrouve dans le magnifique clip victorien de « Fortnight »), mais où les peurs de l’homme dominent vis-à-vis de ce que pourrait devenir leur relation si celle-ci allait plus loin et devenait concrète d’un point de vue sexuel et amoureux au lieu que cette possibilité soit simplement fantasmée et sacralisée. La femme qui s’exprime à travers les chansons désespère car, à chaque fois qu’elle a l’impression que les barrières vont tomber, l’homme s’écarte, recule, évite, avant de se retirer définitivement sans un mot après un pic au sein de leur relation.


Les métaphores que l’artiste trouve autour de cette attente toujours déçue sont à la fois simples et d’une grande force. Elle se compare ainsi à une statue (« même les statues s’écroulent si on les fait attendre », chante-t-elle – en traduisant – dans « The Prophecy ») ou encore à une poupée abîmée abandonnée par son propriétaire sur une étagère dans « My Boy Only Breaks His Favorite Toys » : « Il y a tout un tas de raisons pour lesquelles nous aurions pu jouer aux prolongations cette fois/Je sais que je ne fais que me répéter/Reposez-moi sur mon étagère/Mais d’abord, tirez ma ficelle et je vous dirai que s’il fuit c’est parce qu’il m’aime/Car vous auriez dû le voir lorsqu’il m’a vue la première fois ». Certains passages, ô combien cruels, sont d’une très grande justesse et à fendre le cœur pour qui a déjà vécu ce genre de situation : « Dis-moi juste quand et je jouerai de nouveau/C’était mon meilleur ami de bac à sable/Je ressentais bien plus de choses quand nous jouions à faire semblant/qu’avec tous ces Ken/Car lui il m’a retirée de ma boîte/pour voler mon cœur torturé/en laissant de côté mes parties brisées/et en me disant que j’étais bien mieux sans elles/Mais ce n’est pas vrai ».

Dans « Peter », hommage à l’œuvre de James L. Barrie, elle prend le point de vue de Wendy et illustre l’une des très belles paroles de sa chanson « Cardigan » (« Peter losing Wendy » , « Peter qui perd Wendy »), ce moment où la femme aimante, patiente, compatissante et protectrice finit par abandonner la partie. « Je n’avouerai pas que j’ai attendu, mais disons que j’ai laissé la lampe brûler/Pendant que les hommes chahutaient/J’espérais ton retour/Les pieds fermement ancrés au sol/Que tu me dirais tout ce que tu as appris/Car l’amour n’est jamais perdu/quand on gagne en perspective/Et tu as dit que tu reviendrais me chercher/mais tu avais 25 ans/et ces fantasmes ont atteint leur date d’expiration/coupée du chapitre des garçons perdus de ta vie/Pardonne-moi Peter/mais sache que j’ai essayé/de m’accrocher à l’époque où tu étais mien/Mais la femme assise à la fenêtre a éteint la lumière ». Par cette dernière phrase, cette chanson apparaît comme la fin logique de la chanson « Superman » (encore un homme qui n’a pas franchement les pieds sur terre !) qu’elle avait écrite en 2010 et faisait partie des B-Side de Speak Now.

Dans ce précédent titre, l’alter ego de la chanteuse voyait l’homme dont elle était amoureuse comme un super-héros, toujours occupé à « sauver le monde » grâce à son travail et donc jamais disponible pour vivre une histoire d’amour avec elle. La fin de la chanson était quelque peu sarcastique, révélant que la jeune femme passait sa vie à attendre sans que jamais rien ne se produise : « Et pendant que tu es occupé à sauver le monde/j’espère que tu n’en profite pas pour sauver une autre fille ». Dans « Peter », l’amour, la tendresse et même l’admiration pour cet homme-enfant sont toujours présents et il n’y a aucune animosité chez cette Wendy adulte, mais de la lassitude et de la tristesse face à cet évitement car elle a conscience du lien qu’il y avait entre eux et de ce que cela aurait pu donner si lui avait osé assumer.

Taylor, amoureuse et femme maudite ?

Dans « The Prophecy » et « The Albatross », la narratrice a le sentiment d’avoir été maudite et d’être vue comme une femme-sorcière diabolisée, dont le statut ou la nature font qu’elle ne pourra jamais vivre une histoire d’amour concrète ou stable avec l’homme qu’elle aime et qui l’aime car d’autres personnes lui feront peur et le convaincront qu’il gâchera sa vie en s’approchant d’elle.

Pour la dimension autobiographique, c’est bien sûr du statut imposant de star planétaire de Taylor Swift dont il est question ici, qui fait d’elle une « Elue », dont le revers de la médaille est d’être maudite par une prophétie l’empêchant de rencontrer le bonheur d’un point de vue sentimental – toute référence pop à Buffy contre les vampires (saison 1) et au film Les ensorceleuses n’est pas fortuite… La question de la célébrité et de la diabolisation/stigmatisation de l’artiste féminine est également au centre de « Who’s Afraid of Little Old Me? », qui est clairement l’un des morceaux phare du disque.

Mais, au-delà de la question de la célébrité, des perceptions extérieures qui sont liées à celle-ci, des désagréments que cela apporte et de la manière dont les pontes de l’industrie musicale considèrent l’artiste qu’ils tentent d’exploiter, « Who’s Afraid… » et « The Albatross » ont aussi en commun de pouvoir parler intimement aux auditeurs qui ont l’impression de ne pas « rentrer dans les cases » et d’être « puni(e)s » à cause de cela, que ce soit par la société (d’un point de vue professionnel ou social, notamment) ou dans leur vie amoureuse.

Un disque à l’imagerie victorienne

Sur scène (la tournée européenne du Eras Tour a débuté le mois dernier à Paris), la scénographie et la mise en scène de la section dédiée à l’album, qui reprend en partie celle du clip de « Fortnight » (mais pas que) emprunte à l’imagerie de la fin du XIXème siècle entre le côté M. Loyal victorien et la vision d’un asile fantasmagorique où les « hystériques » de Charcot auraient pu être internées et au sein duquel l’écriture et le lien créatif et artistique avec l’être aimé, même absent/présent juste en pensée, permet de rester en vie, de s’évader et de survivre un tant soit peu psychologiquement… Alors même que la fin de cette histoire, contre laquelle tous se sont ligués (« The Albatross », « But Daddy I Love Him »), est la cause de l’état de l’artiste, déshabillée et poussée sur scène chancelante après sa défaite façon Waterloo dans « The Smallest Man… », micro en main pour l’exutoire très accrocheur de « I Can Do it With a Broken Heart » qui évoquait le début de la tournée mondiale de l’artiste l’année dernière alors qu’elle se sentait anéantie par cette histoire d’amour passionnée avortée.

Cette idée/référence à l’époque victorienne et aux hystériques, claire dans l’imagerie de cette partie du show comme dans celle du clip du premier single (réalisé par Taylor Swift elle-même), apparaît d’autant plus clairement comme assumée lorsque l’on sait que la popstar l’a présenté pour la toute première fois au public parisien en le surnommant « Female Rage : The Musical » (rage féminine : la comédie musicale). Dans la continuité de « Mad Woman » sur Folklore, ce que cela nous dit est que la société patriarcale a toujours tendance à pathologiser la colère féminine, quand bien même celle-ci est tout à fait légitime.

« Clara Bow » : le sort des artistes féminines au sein de l’industrie du divertissement

« Clara Bow », par le destin tragique de l’actrice du muet en question évoquée dans les paroles (accès à la gloire, chute injuste pour des raisons misogynes indépendantes du talent, oubli cruel) apparaît très lynchien. Comme dans Mulholland Drive où les deux actrices principales possèdent une multitude de quasi-sosies qui apparaissent d’un bout à l’autre de cette ode désenchantée à la beauté tragique du cinéma et aux destins brisés de l’Usine à Rêves hollywoodienne, les artistes féminines (blondes) sont ici vues comme interchangeables par une industrie qui tente de les séduire en leur vendant du rêve.

Dans cette dernière chanson (sans compter le titre bonus de certaines éditions, ni le second disque disponible en streaming) de TTPD, Taylor Swift raconte ce que les pontes des studios ont dit à la jeune Clara éblouie par les lumières de la Cité des Anges… Des mots que les pontes des maisons de disques ont réutilisés avec Stevie Nicks à ses débuts en la comparant à Clara Bow et sa beauté diaphane et solaire… avant de charmer la jeune Taylor quelques décennies plus tard en la comparant à Stevie Nicks… Dans la fin cauchemardée (ou tristement lucide sur le comportement dans ce milieu ?) de la chanson, l’artiste imagine une jeune artiste que les pontes d’un label comparent à elle avant d’asséner ce couperet hypocrite : « Tu ressembles à Taylor Swift/Tu as du style/Elle n’en a jamais eu ».

Ici, rien ne dit que Taylor a été « oubliée » (après tout, comme Clara et Stevie, elle est unique, et Stevie Nicks reste aujourd’hui une icône indétrônable pour des générations), mais la chanson montre bien comment l’industrie, qu’elle soit cinématographique ou musicale, tend à considérer les artistes féminines comme des machines à fric, de simples marchandises destinées à vendre en vendant du rêve avant de les remplacer lorsqu’elles ne sont plus assez « fraîches ». Le tout en les mettant en concurrence les unes contre les autres par le jeu incessant des comparaisons. Ce dernier couplet pose aussi la question de l’héritage laissé par l’artiste et, surtout, de la légitimité que lui accordera l’industrie elle-même en fin de compte.

Le pire cauchemar de l’artiste, finalement, est qu’après avoir utilisé le filon jusqu’au bout en s’engraissant sur son dos, on ne la considère que comme une popstar superficielle, niant tout ce qu’elle a pourtant apporté artistiquement. Le sentiment de la trahison de son ancien mentor Scott Borchetta, qui avait revendu ses premiers albums dans son dos en 2019, est toujours très présent sur cet album. En creux, dans « Clara Bow », la reproduction du même schéma semble inexorable : une jeune artiste idéaliste vient en remplacer une autre, chacune étant exploitée avant d’être vilipendée publiquement sur son comportement et sa vie privée lorsqu’elle ne se conforme plus à ce qu’on attend d’elle… après avoir fait mine de vanter sa personnalité et son culot. Ce qui est précisément ce qui est arrivé à Clara Bow, qui a été vilipendée en raison de son style de vie trop libre de manière assez hypocrite puisque le service publicitaire de la Paramount a, durant des années, surfé sur sa réputation « scandaleuse » et ses aventures (réelles ou inventées de toutes pièces) pour attirer le public en salles.

Une oeuvre musicale foisonnante qui se dévoile d’écoute en écoute

Musicalement, on a reproché à l’album d’être plus « sobre », mais ce serait oublier sa force, présente dès le départ et qui ne cesse de se dévoiler au fil des écoutes. Le fait d’associer des paroles introspectives parfois cruelles et très mélancoliques avec des mélodies en mode majeur leur donne, comme souvent chez Taylor Swift, un aspect cathartique, mais ici, elle ne cherche jamais à nous épater et il y a quelque chose de plus triste et mature qui se dégage et, en même temps, on y devine une artiste et une femme plus sûre d’elle que jamais, qui ose s’assumer dans toutes ses forces et ses faiblesses.

L’avant-dernier titre, « The Smallest Man Who Ever Lived », avec sa retenue initiale qui débouche sur une explosion cathartique avec rythmique militaire en fond, est l’un des meilleurs exemples de la force que peuvent avoir les compositions de Taylor Swift derrière une apparente simplicité. Les commentaires rageurs sur l’homme qui disparaît lâchement resteront sans doute au panthéon côté métaphores bien senties. « Etais-tu là pour écrire un livre ?/Etais-tu l’agent dormant d’une cellule top-secrète ?/Dans 50 ans, le dossier sera-t-il déclassifié ?/Et tu révéleras alors pourquoi tu l’as fait/Et je dirai alors « Bon débarras »/car ce n’était plus sexy à partir du moment où ça n’était plus interdit/Et j’étais prête à mourir pour tes péchés/Au lieu de ça je me suis contentée de mourir de l’intérieur/Et tu mérites la prison, mais tu n’effectueras jamais ta peine… »

Au final, The Tortured Poets Department est un album à tiroirs foisonnant dont on pourrait parler encore plus longuement. Mais il s’agit surtout de l’œuvre d’une artiste qui n’a plus grand-chose à prouver si ce n’est à elle-même, et qui a avant tout décidé de se faire plaisir en livrant un disque hautement personnel… et qui n’en résonne que d’autant plus intimement auprès de ses auditeurs.

Article écrit par

Cécile Desbrun est une auteure spécialisée dans la culture et plus particulièrement le cinéma, la musique, la littérature et les figures féminines au sein des œuvres de fiction. Elle crée Culturellement Vôtre en 2009 et participe à plusieurs publications en ligne au fil des ans. Elle achève actuellement l'écriture d'un livre sur la femme fatale dans l'œuvre de David Lynch. Elle est également la créatrice du site Tori's Maze, dédié à l'artiste américaine Tori Amos, sur laquelle elle mène un travail de recherche approfondi.

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