[Critique] Queer : Luca Guadagnino s’enfonce…

Caractéristiques

  • Titre : Queer
  • Réalisateur(s) : Luca Guadagnino
  • Avec : Daniel Craig, Drew Starkey, Jason Schwartzman, Henrique Zaga, Colin Bates, Lesley Manville...
  • Distributeur : Pan Distribution
  • Genre : Comédie Dramatique
  • Pays : Etats-Unis, Italie
  • Durée : 136 minutes
  • Date de sortie : 26 février 2025
  • Acheter ou réserver des places : Cliquez ici
  • Note du critique : 3/10

Nouveau long-métrage réalisé par Luca Guadagnino (Bones and All, Call me by Your Name) et adaptation du roman éponyme de William S. Burroughs, Queer se déroule dans le Mexico des années 50. Lee, un Américain, mène une vie désabusée au sein d’une communauté d’expatriés. L’arrivée du jeune Allerton va bouleverser son existence et faire renaître en lui des sentiments oubliés.

Une première partie trop longue et ennuyante

Si nous avions été convaincus par Call Me By Your Name en 2018, il faut dire que la suite de la carrière de Luca Guadagnino nous a moins convaincus. Suspiria était un remake correct, Bones and All manquait de mordant et Challengers manquait de piment. Vu qu’avec Queer, le réalisateur revenait à une histoire qui lui ressemble plus (Guadagnino est homosexuel), nous avions un espoir que le qualité soit de nouveau au rendez vous. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Et ce pour plusieurs raisons. Le film se découpe en trois gros chapitres.  Le premier se déroule au Mexique, dans les années 50. Nous y suivons donc Lee, auteur homosexuel d’une cinquantaine d’années qui écume les bars et enchaîne les relations d’une nuit.

Un jour, il rencontre Allerton. Lee va tomber amoureux de lui, mais il ne sait pas si celui-ci est également homosexuel. Même si la relation entre les deux hommes va devenir intime, l’ambiguïté restera tout du long. Cette première partie marque donc le début de leur relation. Alors oui, il y a quelques moments amusants avec Lee (Daniel Craig, qui peut autant superbement jouer que surjouer à mort) qui cherche à obtenir l’attention du jeune homme. Mais qu’est-ce que c’est laborieux ! Sur une durée de 2h16, cette partie dure quasiment une heure, et le rythme n’est clairement pas bon. On s’ennuie devant le début de cette relation, qui va quasiment tout nous montrer de leurs rapports sexuels. Et si le rythme n’est pas bon, on pourrait penser que le réalisateur se rattrape sur le thème (la redécouverte de l’amour) de cette première partie mais, là encore, c’est laborieux. Alors certes, la relation est plutôt bien développée, mais cela ne suffit pas.

image daniel craig queer
Copyright Yannis Drakoulidis

Une seconde partie intéressante

Du coup, cela plombe les seconde et troisième parties. Le second acte du film prend la forme d’un road trip en Amérique du Sud pour trouver une plante (la Yagé) qui aurait des vertus télépathiques. Lee ne sachant toujours pas si Allerton (Drew Starkey, tout en nuances, autant dans sa façon de parler que dans sa gestuelle) est vraiment homosexuel, cela le travaille, sachant qu’il en est amoureux. Ils partent donc ensemble. Cette partie est aussi là pour parler de l’addiction de Lee aux drogues (l’héroïne et la coke). Et, de ce côté-là, c’est mieux maîtrisé. Si le sujet était légèrement effleuré (voire occulté, ce qui est dommage) dans la première partie, ici on plonge complètement dedans. Et c’est intéressant. Cette deuxième partie est ce que le long-métrage propose de mieux.

La troisième part quant à elle dans un délire psychédélique. Alors que Lee et Allerton on trouvé une doctoresse (Lesley Manville, qui prend son pied à jouer une personne assez perchée) qui fait des recherches en pleine jungle. On change donc complètement d’environnement.  Et le rythme retombe malheureusement… Lee et Allerton vont tester, avec la chercheuse et son mari, le Yagé. La fameuse plante donc. On part donc en pleine hallucination. Ce qui permet à Lee d’obtenir la réponse à sa question. Le reste de cette troisième partie est dédié au retour de Lee au Mexique ainsi qu’à sa mort. Le problème ici, c’est que la fin s’étire. Quand on pense que Queer se termine car le film n’a plus rien à raconter, le long-métrage continue artificiellement sa narration jusqu’à l’ennui.

image lesley manville queer
Copyright Yannis Drakoulidis

Un troisième partie psychédélique mais de nouveau ennuyante

Et c’est dommage car, techniquement, Luca Guadagnino fait du bon travail, que ce soit dans le choix de ses plans ou dans les mouvements de caméra. Même le travail de certaines lumières est intéressant. Toute la direction artistique pour recréer les années 50 du Mexique, les différents pays visités ou encore la jungle est bonne. L’utilisation de chansons aurait pu être plus intéressante. Queer commence avec une reprise de « All Apologies » de Nirvana et il utilise une autre chanson du même groupe juste après – qui fait sens avec la narration. Cela aurait pu être une bonne idée de n’utiliser que des chansons du groupe grunge pour illustrer tout le propos film ou dans quel état est le personnage de Lee. Mais ce n’est pas le cas – ce qui est bien dommage. De plus, la composition musicale de Trent Reznor et Atticus Ross est assez minimaliste la plupart du temps, sauf pour deux ou trois scènes fortes.

Queer est donc une vraie déception : un film qui manque de maîtrise dans sa narration, avec des longueurs qui nous plongent dans l’ennui. Un casting qui fait de son mieux, ainsi que quelques qualités formelles ne suffisent pas à en faire un bon film. Dommage, car Luca Guadagnino avait là un sujet et une histoire qui étaient clairement faits pour lui ! On attendait un sursaut du réalisateur, mais c’est peine perdue. 

Article écrit par

Adore le cinéma en général, que ce soit les gros blockbusters ou les plus petits films, les séries TV et les jeux vidéo. Il réalise de nombreux tests de blu-ray et films en UHD 4K et couvre l'actualité cinématographique en salles.

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