Caractéristiques
- Titre : Les Trois Mousquetaires - D'Artagnan
- Réalisateur(s) : Martin Bourboulon
- Avec : François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris, Pio Marmaï, Eva Green, Louis Garrel, Vicky Krieps et Lyna Khoudri.
- Distributeur : Pathé Distribution
- Genre : Aventure, Historique
- Pays : France, Allemagne, Espagne
- Durée : 121 minutes
- Date de sortie : 5 avril 2023
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- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Une bonne adaptation de l’œuvre d’Alexandre Dumas ?
Les Trois Mousquetaires est une nouvelle adaptation cinématographique du roman d’Alexandre Dumas par Martin Bourboulon sur un scénario de Matthieu Delaporte et d’Alexandre de la Patellière. Il s’agit en réalité d’un diptyque dont ce D’Artagnan constitue la première partie, avant la sortie de Milady en décembre prochain. Le film retrace l’arrivée du célèbre héros à Paris pour devenir mousquetaire comme son père. A peine est-il dans la capitale qu’il se fait des ennemis du nom de Athos, Porthos et Aramis. S’ensuit bien sûr une aventure émaillée de complots… L’action se déroule du Louvre au Palais de Buckingham, des bas-fonds de Paris au siège de La Rochelle… Dans un Royaume divisé par les guerres de religion et menacé d’invasion par l’Angleterre, une poignée d’hommes et de femmes vont croiser leurs épées et lier leur destin à celui de la France. Alors, s’agit-il d’une énième transposition classique ou bien cette nouvelle version apporte-t-elle quelque chose en plus ?
La narration imposée par les deux scénaristes est faite pour nous plonger dans l’aventure le plus vite possible. Cela se voit dès la scène d’ouverture, qui fait clairement référence au Pacte des Loups. On sent que l’action sera le principal moteur du film… cet c’est bel et bien le cas de cette première partie. La présentation des personnages est rapide, mais efficace : il en faut peu pour les caractériser, un geste ou un dialogue suffit. L’évolution de chacun est assez sympathique même si, évidemment, c’est à D’Artagnan qu’on s’intéresse le plus.
Une intrigue sympathique et bien écrite
De plus, le fait de séparer les personnages de Athos, Porthos et Aramis pour que chacun aient des interactions avec D’Artagnan est vraiment intéressant. Celui qui gagne le plus grâce à ce traitement ici est le personnage d’Athos. Ce qui est assez remarquable ici, c’est qu’il y a énormément de personnages, outre les trois mousquetaires, et pourtant, tout le monde a le droit à son moment, de sorte que l’on n’oublie personne en chemin…
Les dialogues sont assez simples, mais ils vont directement au but afin de ne pas perdre de temps. L’humour est également assez convaincant, que ce soit au niveau des dialogues ou encore grâce au personnage du roi Louis XIII, qui fait mouche sans pour autant désamorcer des situations dramatiques. L’intrigue en elle-même est bien sûr parsemée d’aventures, mystères et complots, dont certains assez sombres par moments, dans la veine de ce qu’a écrit Dumas. Et, même si l’histoire se suffit à elle-même, le long-métrage finit sur un cliffhanger afin de nous mettre en appétit pour la suite.
Une bonne reconstitution… mais réalisation en demi-teinte
Si, en ce qui concerne le scénario, nous n’avons pas grand chose à redire, il n’en va pas de même en ce qui concerne la réalisation. Si la reconstitution de l’époque est à louer, avec de superbes costumes, décors, et même des effets spéciaux de qualité, qui nous plongent bien dans les années 1620. En revanche, techniquement, Martin Bourboulon se révèle assez inégal. S’il gère assez bien les scènes de discussions, plusieurs scènes dans des décors naturels magnifiés par des plans au drone, ou même une scène de bal, les scènes d’action, et surtout les combats à l’épée déçoivent. Ces derniers sont brouillons dans leurs chorégraphies, mais surtout à peine lisibles, que ce soit lors d’un plan séquence, qui aurait pourtant pu être un grand moment, ou d’autres combats. Le côté trop shaky cam est présent, ce qui dessert ces scènes. Dommage !
D’ailleurs, le réalisateur ne sait toujours pas diriger ses acteurs et actrices, ce qui était déjà le cas dans Eiffel, son précédent long-métrage. On dirait qu’il laisse les acteurs faire alors que certains ont besoin d’être un minimum dirigés. Comme Emma Mackey précédemment, c’est ici Vicky Krieps qui en fera les frais, mais nous y reviendrons. Pour le reste, nous retiendrons la superbe photo de Nicolas Bolduc, qui magnifie les décors et les costumes avec un lumière assez naturelle qui correspond bien à l’ambiance du film. Et nous retiendrons aussi la composition musicale de Guillaume Roussel qui, en plus de bien accompagner Les Trois Mousquetaires – D’Artagnan, s’avère assez inspirée, même s’il manque un thème principal marquant qui n’aurait pas été de trop.
Un casting cinq étoiles qui aurait gagné à être mieux dirigé
Côté casting, François Civil étoffe son registre de jeu et se révèle assez surprenant en D’Artagnan. Vincent Cassel fait du Vincent Cassel et cela va bien au personnage d’Athos. Romain Duris (Coupez !) fait aussi du Romain Duris, utilisant ses charmes comme il faut dans le rôle d’Aramis. Pio Marmaï (Comment je suis devenu Super-Héros) est attachant dans le rôle de Porthos. Mais qui mieux qu’Eva Green pouvait incarner Milady? Personne et elle se révèle parfaite dans le rôle. Elle est clairement l’un des gros point forts du long-métrage. Louis Garrel est amusant en Louis XIII. Vicky Krieps (De nos frères blessés) est malheureusement sûrement l’élément le plus faible du casting. Comme nous le disions plus haut, Martin Bourboulon n’est pas un directeur d’acteurs, alors que l’actrice en avait besoin. Elle a déjà prouvé qu’elle était une bonne comédienne à condition d’être bien dirigée mais, ici, où elle incarne la Reine Anne d’Autriche, ce n’est visiblement pas le cas. Enfin, Lyna Khoudri (Novembre) apporte son charme naturel et ravageur au rôle de Constance.
Malgré des défauts techniques évidents et une non-direction d’acteurs flagrante, Les Trois Mousquetaires – D’Artagnan s’avère un long-métrage rythmé, populaire dans le bon sens du terme et divertissant, avec un casting cinq étoiles. Si les défauts sont gommés pour la seconde partie, alors nous aurons là une très bonne adaptation de l’œuvre d’Alexandre Dumas.
Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan est le premier volet d’un diptyque adapté du célèbre roman d’Alexandre Dumas.
Si, bien sûr, le protagoniste est toujours le jeune Gascon fougueux nommé D’Artagnan, qui s’en va à Paris pour devenir mousquetaire et qui, de par sa rencontre avec Athos, Porthos et Aramis va se lancer dans une quête épique où se jouera le destin de la France, il est à noter que cette énième incursion dans l’œuvre de Dumas s’avère pour le moment très (trop ?) respectueuse du matériel d’origine, que ce soit dans les costumes, les décors, voire même les personnages, qui bénéficient d’un casting plutôt bien choisi.
Cette première partie nous convainc majoritairement, à ceci près qu’il manque tout de même, dans la mise en scène et dans les péripéties, une certaine envolée épique.
La partition musicale est plutôt agréable, bien que peu transcendante et, comme nous l’avons dit, le casting et les décors sont au rendez-vous. Mais, pour le moment, nous attendons d’être vraiment bercés par une histoire dont il manque encore une compréhension claire des enjeux, voire même des antagonistes plus présents. Nous espérons que le second volet nous permettra de mieux évaluer l’ensemble de cette nouvelle adaptation.