Caractéristiques
- Titre : Le garçon et le héron
- Titre original : Kimitachi wa dô ikiru ka
- Réalisateur(s) : Hayao Miyazaki
- Scénariste(s) : Hayao Miyazaki
- Distributeur : Wild Bunch Distribution
- Genre : Animation, Aventure
- Pays : Japon
- Durée : 2h03
- Date de sortie : 1er novembre 2023
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- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Le dernier dernier film d’Hayao Miyazaki
En 2013, Le vent se lève avait été annoncé comme étant le dernier film d’Hayao Miyazaki, qui avait alors 72 ans. Une décision sur laquelle il est finalement revenu en 2017 en se lançant dans la production de ce nouveau film qui dura 7 ans en compagnie d’une équipe de jeunes artistes. Le garçon et le héron, sorti cet automne et toujours en salles dans nos cinémas, devrait cette fois-ci être véritablement le tout dernier film de l’œuvre du cinéaste japonais.
Une œuvre baroque en diable, qui décline beaucoup des thèmes et motifs de sa filmographie, ce qui en fait en quelque sorte un film-somme, tout en s’interrogeant sur le vieillissement, le passage du temps, la mort et la manière d’y échapper, notamment par les livres et l’imagination. Le film est également très librement inspiré, par certains de ses thèmes philosophiques, par le roman initiatique réaliste Et vous, comment vivrez-vous ? de Genzaburo Yoshino, qui avait marqué le cinéaste dans sa jeunesse, sans en être une adaptation pour autant.
Des images superbes pour un film qui manque de force
Sur le papier, Le garçon et le héron avait tous les attributs pour faire partie des chefs d’œuvre de Miyazaki et du studio Ghibli. Malheureusement, malgré d’évidentes qualités, cet ultime métrage nous a quelque peu laissés sur notre faim…
En effet, malgré des ressemblances avec Le voyage de Chihiro dans son exploration d’un monde merveilleux auquel le héro, Mahito, accède par un passage secret à la manière d’Alice au pays des merveilles, ce nouveau film est loin d’en avoir la force et s’avère redondant par certains aspects, même s’il y a toujours de très belles images, comme toujours avec Ghibli qui, de ce côté-là, est toujours 2 à 3 têtes au-dessus du tout venant. On regrettera ainsi que beaucoup des aventures du héros dans le monde merveilleux ne fassent pas véritablement avancer l’action.
Parmi les motifs et thèmes récurrents qui sont ici repris, on peut citer pêle-mêle les transformations de personnages, les références aux contes, la présence de personnages féminins de différents âges incarnant les différents stades de la vie (un trait typique des contes), mais aussi la dimension écologique, toujours présente, bien que de manière moins prégnante que dans d’autres films.
Une mythologie inutilement complexe, des personnages trop peu développés
Le film propose une belle galerie de personnages en terme de chara design et sur le papier, mais ceux-ci sont trop peu exploités et développés pour la plupart. C’est notamment le cas du personnage du grand-oncle, qui apparaît à la fin et a une grande importance pour le récit. Le dialogue entre le héros et le vieil homme révèle plus ou moins le sens de ce monde merveilleux (échapper à la mort, au temps qui passe, au chaos du monde), et il est dommage que leur relation soit si peu travaillée et si tardivement amenée au sein du récit.
Une autre réserve importante est que la mythologie de cet univers merveilleux est inutilement compliquée au sens où la force dramaturgique n’est pas au rendez-vous et que le film aurait globalement pu raconter la même chose bien plus simplement… Ce qui n’est pas le cas dans Chihiro ou encore Mononoke, où la mythologie permettait vraiment d’explorer les différents thèmes avec force. Ici, le récit s’en retrouve dilué et embrouillé.
En revanche, les différents passages oniriques sont très beaux, comme les retrouvailles dans le monde merveilleux avec Satsuko, la belle-mère du héros. On regrette du coup d’autant plus ce sentiment de film répétitif, parfois brouillon et en partie inabouti.
Certaines des images du Garçon et le héron sont absolument magnifiques, notamment sur la fin. On ne peut alors s’empêcher de rêver à ce que ce dernier film du maître du cinéma d’animation aurait pu être s’il avait su dégager une véritable émotion et si le reste du récit avait suivi et avait été mieux géré. Il s’agit cependant d’un film tout à fait honorable pour une fin de carrière.
