Imaginary : Qui a peur de son ami imaginaire?

Caractéristiques

  • Titre : Imaginary
  • Réalisateur(s) : Jeff Wadlow
  • Avec : DeWanda Wise, Betty Buckley, Taegen Burns, Pyper Braun et Tom Payne.
  • Distributeur : Metropolitan FilmExport
  • Genre : Epouvante-horreur, Thriller
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 105 minutes
  • Date de sortie : 6 mars 2024
  • Acheter ou réserver des places : Cliquez ici
  • Note du critique : 4/10

Nouveau long-métrage produit par le studio Blumhouse (Five Nights at Freddy’s, L’Exorciste : Devotion) et nouveau film réalisé par Jeff Wadlow (Kick-Ass 2, Nightmare Island, Action ou Vérité), Imaginary raconte l’histoire de Jessica, qui retourne dans sa maison d’enfance avec sa famille. Sa plus jeune belle-fille, Alice, développe un attachement étrange pour un ours en peluche qu’elle a trouvé dans le sous-sol et nommé Chauncey. Tout commence par des jeux innocents, mais le comportement d’Alice devient de plus en plus inquiétant. Jessica comprend alors que Chauncey est bien plus qu’un simple jouet… Un ami imaginaire qui fait peur ?

Un film d’horreur qui ne fait pas peur

Malheureusement, Imaginary ne vous fera pas frémir une seule seconde. Pourtant, il y avait du potentiel dans l’histoire racontée. Jessica (DeWanda Wise, vue dans Jurassic World : Le Monde d’Après, qui fait de son mieux) fait des cauchemars récurrents qu’elle retranscrit dans des livres pour enfants. On comprend vite que cela vient d’un traumatisme d’enfance refoulé. Son mari (Tom Payne, alias Jesus dans The Walkind Dead), musicien, va vite partir en tournée, laissant sa femme avec ses filles. Mais les belles filles de Jessica, Taylor (Taegen Burns, qui interprète parfaitement l’adolescente de 15 ans) et la petite Alice (la très jeune Pyper Braun, qui s’en sort vraiment bien). Pendant ce temps, l’ami imaginaire créé par Alice après la découverte d’une peluche dans le sous-sol de la maison va prendre de plus en plus de place…

image dewanda wise imaginary
Copyright Leonine

Des thèmes et des personnages pourtant bien développés

Evidemment, on va plonger dans le fantastique au fur et à mesure de la progression de l’histoire. La dernière partie, bien que bien pensée par son concept, nous fera pouffer de rire par les décors, ce qui est l’inverse de l’effet recherché. Et c’est bien là le problème. Imaginary veut nous faire peur, mais n’y arrive pas. Que ce soit l’installation d’une ambiance, l’utilisation d’une peluche pour faire peur ou des jumpscare prévisibles, rien ne fonctionne. Le long-métrage aurait pu nous apporter son lot de sang mais, là aussi, il rate le coche, avec juste un plan véritablement sanglant. En même temps, quand on voit le CV du réalisateur, nous ne sommes pas surpris par le résultat final.

Le concept de l’ami imaginaire qui est un méchant démon (ou quelque chose du genre) aurait pu être une bonne idée, mais elle s’avère mal exploitée. L’explication de l’ancienne babysitter de Jessica n’y fera rien car elle justifie bien trop tard une histoire dont nous savons dès le départ comment elle va finir. Et c’est aussi l’un des problèmes d’Imaginary : plus on avance dans l’histoire, plus elle devient prévisible. Si nous avons aimé l’immersion dans le fantastique, même si elle s’avère plutôt ridicule au final, c’est parce que l’histoire entre Jessica et ses belles filles est plutôt bien exploitée. De plus, les personnages n’ont pas de réactions débiles comme c’est souvent le cas dans les films du genre. Mais cela ne compense pas le manque de frissons. Du coup, l’ennui se fait sentir.

image taegen burn imaginary
Copyright Leonine

De bonnes idées qui ne sauvent pas le film

Tout ça fait que Imaginary ne saurait être considéré comme un bon film. Et c’est dommage, car il y a quelques bonne idées qui émergent parfois. Que ce soit  l’utilisation de certains sons ou encore l’ami imaginaire tapi dans le noir pour montrer qu’il est là depuis le début… Même les quelques effets spéciaux numériques sont bien placés. Le thème de la famille recomposée qui va devoir se souder avec la belle-mère qui fait ce qu’elle peut, l’adolescente qui la traite mal et la jeune enfant qui porte aussi un trauma est bien  développé, tout autant que le trauma enfantin refoulé par Jessica. Mais ces quelques sursauts ne sauvent pas le film.

image pyperbraun imaginary
Copyright Leonine

Une réalisation moyenne

Du côté de la réalisation, c’est un peu la même chose. La direction photo est plutôt intéressante lorsqu’on plonge dans le sous sol pour laisser vaguement paraitre le démon ou encore en ce qui concerne l’utilisation de la peluche lors d’une scène dans le lit, mais cela reste assez peu. Jeff Wadlow a peu de véritables idées de mise en scène et gère assez mal les scènes « d’horreur ». On pourra sauver, en partie, la composition musicale de Bear McCreary (Le Dernier Voyage du Demeter) mais, là aussi, c’est en-deçà de ce à quoi le compositeur nous avait habitués.

Il y a donc peu à dire sur Imaginary. Si le concept de départ est plutôt bien trouvé, que les personnages et les thèmes sont bien développés, le long-métrage échoue du côté de l’horreur. Dommage.

Article écrit par

Adore le cinéma en général, que ce soit les gros blockbusters ou les plus petits films, les séries TV et les jeux vidéo. Il réalise de nombreux tests de blu-ray et films en UHD 4K et couvre l'actualité cinématographique en salles.

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