Caractéristiques
- Titre : Twisters
- Réalisateur(s) : Lee Isaac Chung
- Avec : Daisy Edgar-Jones, Glen Powell, Anthony Ramos, Brandon Perea, Maura Tierney, Sasha Lane, Kiernan Shipka...
- Distributeur : Warner Bros France
- Genre : Action, Aventure, Thriller
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 122 minutes
- Date de sortie : 17 juillet 2024
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- Note du critique : 5/10 par 1 critique
Nouveau long-métrage réalisé par Lee Isaac Chung (Minari) et suite de Twister sorti en 1996, Twisters raconte l’histoire de Kate, ancienne chasseuse de tornades. Elle est encore traumatisée par sa confrontation avec une tornade lorsqu’elle était étudiante. Désormais, elle préfère étudier le comportement des tempêtes en toute sécurité depuis New York. Mais lorsque son ami Javi lui demande de tester un nouveau détecteur de tornades, elle accepte de retourner au cœur de l’action. Elle rencontre alors le charmant et téméraire Tyler Owens, célèbre pour ses vidéos de chasse aux tornades postées sur les réseaux sociaux. Alors que la saison des tempêtes atteint son paroxysme, des tornades d’une ampleur sans précédent mettent leurs vies en péril. Une bonne suite ?
Un scénario trop prévisible
En fait, Twisters n’est pas vraiment une suite au film de 1996, et ce n’est même pas ce que l’on pourrait qualifier de legacy sequel. Le scénario ne fait pas mention de l’histoire ou des personnage du premier film. Alors oui, il y a quelques rappels. Que ce soit les allusions au Magicien d’Oz, déjà présentes dans le film original avec le dispositif Dorothy, ou encore certains vêtements que portent Kate et qui rappellent le personnage de Helen Hunt dans Twister. Le scénario est également sensiblement le même. Dans le long-métrage de 1996, il fallait lancer un dispositif dans la tornade pour essayer de comprendre le phénomène. Ici, c’est le même principe, sauf que le dispositif est ici censé la détruire !
Outre ces ressemblances, le scénario s’avère trop prévisible. La scène d’introduction est là pour expliquer comment le personnage de Kate (la toujours plaisante Daisy Edgar-Jones) a subi un traumatisme. Ceci, évidemment, afin qu’elle puisse y faire face et le surmonter au cours de l’histoire. Javi (Anthony Ramos, qui fait de son mieux), un ami de longue date, est là pour l’entraîner dans cette aventure. Lui aussi va avoir son petit arc narratif puisqu’il est financé par un magnat de l’immobilier local de l’Oklahoma, qui veut profiter de personnes dévastées par les tornades. Javi a convaincu Kate de revenir car il possède un dispositif qui pourrait permettre d’en apprendre encore plus sur le fonctionnement des tornades. Mais l’équipe de Javi et Kate est suivie par celle de Tyler Owens, sorte de cow-boy de la tornade. Un youtubeur qui, au premier abord, semble être un crétin fini mais qui, évidemment, va s’avérer plus que ça.
Un manque d’empathie pour les personnages…
Et, donc, l’histoire s’avère trop attendue. On voit venir les rebondissements à des kilomètres mais, pire que ça, nous ne ressentons aucune empathie pour les personnages. Comme on sait où tout va, même l’histoire d’amour, qui était clairement évitable, il est dur de s’accrocher. De plus, et contrairement à son prédécesseur, les personnages principaux et secondaires ont l’immunité du scénario. C’est à dire qu’on sait très bien qu’aucun d’entre eux ne peut mourir – ce qui aurait pu relancer un minimum l’intérêt de l’histoire. Du coup, comme tout est prévisible, on s’ennuie quelque peu. Seules les scènes chez la mère de Kate, Cathy (Maura Tierney, toujours au top) apportent un peu de fraîcheur et un sentiment de pause bienvenue. L’humour, qui fait mouche d’un bout à l’autre du film, fait aussi partie des points positifs.
Côté réalisation, on est aussi mi-figue mi-raisin. Lee Isaac Chung reste dans les clous et livre un travail propre pour nous montrer l’impact destructif des tornades ou même nous plonger au coeur de celles-ci. Idem pour ses choix de plans, le gros travail sur le son (assez impressionnant), ou encore les spéciaux (qu’ils soient numériques ou pratiques), qui sont de qualité. On trouve même quelques petits plans au drone sympathiques, mais on reste tout de même sur une réalisation de blockbuster classique. On notera aussi les superbes décors naturels de l’Oklahoma. Que ce soit les petites routes, petites villes ou encore les magnifiques champs, l’ensemble nous plonge bien dans l’Amérique profonde et rurale.
… mais un résultat tout de même spectaculaire
Le rythme est bon. Malgré un scénario prévisible, les rebondissements et le rythme des scènes d’action, qui sont assez nombreuses et généreuses, font que les deux heures passent tout de même assez vite. Enfin, la musique de Benjamin Wallfish est trop constante, ce qui est un problème. La musique d’un film est là pour appuyer certaines émotions – ce que le compositeur fait assez bien. On ressent bien le côté aventure, même si sa composition n’arrive pas à la cheville de celle de Mark Mancina sur le premier film. Mais c’est trop. On cesse de l’entendre uniquement lorsque le bruit des tornades se fait plus fort. Et, au final, Twisters manque tellement d’empathie pour ses personnages que la musique doit essayer de le faire à la place des images.
Malgré un casting sympathique et quelques qualités de divertissement estival assez spectaculaire, Twisters s’avère trop prévisible et ne prend pas de risques. Certains y trouveront leur compte avec des images impressionnantes. D’autres seront content d’être divertis durant deux heures, mais certains s’ennuieront clairement devant ce spectacle. On peut néanmoins reconnaître à ce film quelque chose : peut-être donnera-t-il envie aux nouvelles générations de découvrir le classique qu’est le long-métrage de 1996, qui a très bien vieilli. C’est toujours ça de pris.