Caractéristiques
- Titre : Wolf Man
- Réalisateur(s) : Leigh Whannell
- Avec : Christopher Abbott, Julia Garner, Matilda Firth...
- Distributeur : Universal Pictures International France
- Genre : Epouvante-horreur, Thriller
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 103 minutes
- Date de sortie : 15 janvier 2025
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- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Nouveau long-métrage co-écrit et réalisé par Leigh Whannell (Invisible Man) et remake du film de 1941, Wolf Man raconte l’histoire de Blake, un père de famille et mari à San Francisco. Il hérite de la maison isolée de son enfance dans une région rurale de l’Oregon après la disparition de son père, présumé mort. Alors que son mariage avec sa femme ambitieuse, Charlotte, se délite, Blake convainc Charlotte de quitter la ville pour un moment et de visiter la propriété avec leur jeune fille, Ginger. Mais, en arrivant à la ferme au milieu de la nuit, la famille est attaquée par un animal invisible et, dans une fuite désespérée, se barricade à l’intérieur de la maison tandis que la créature rôde à l’extérieur…
Au fil de la nuit, cependant, Blake commence à se comporter étrangement, se transformant en quelque chose de méconnaissable, et Charlotte devra décider si la terreur à l’intérieur de leur maison est plus mortelle que le danger qui les menace dehors.
Un drame familial
Wolf Man commence par une scène d’ouverture qui se déroule dans les années 90 et qui rappellera légèrement Les Dents de la Mer dans son concept. Avec une tension qui monte sans que l’on voit la créature et une mise en scène maîtrisée, cette scène mise sur l’atmosphère d’une forêt, sans musique et avec un bruitage sonore immersif. Trente ans plus tard, nous découvrons Blake, un écrivain qui s’occupe actuellement de sa fille Ginger. Marié à Charlotte, une journaliste, leur couple bat un peu de l’aile. Quand Blake hérite de la maison de son père, disparu depuis des années, la famille part donc dans l’Oregon pour la vider, mais aussi pour se recentrer afin de resserrer les liens entre eux. A peine arrivés, ils sont attaqués. S’ensuit une nuit de cauchemar.
Alors oui, nous plongeons dans l’horreur au bout de quarante minutes. Avant, nous découvrons les personnages, les liens entre eux et leurs problèmes. Cette mise en place peut sembler un peu longue pour un long-métrage de seulement 1h40, mais elle est nécessaire pour une chose particulière et normale : l’empathie. Tout au long de cette histoire, grâce à cette première partie, nous allons ressentir de l’empathie pour cette famille et ce qui lui arrive. Vous vous en doutez, mais la créature va égratigner Blake, le père, et donc ce dernier va se transformer peu à peu en loup-garou. Et c’est là que se produit le drame familial. Comment cette famille va se comporter alors que le danger est autant à l’extérieur de la maison qu’à l’intérieur ? Comment chacun va réagir alors que Blake se transforme peu à peu ?
Une bonne modernisation du mythe du Loup-Garou
C’est la partie la plus intéressante du film. Alors que pendant une bonne grosse partie de celui-ci, nous sommes du point de vue de Blake (Christopher Abbott, émouvant). Wolf Man prend un tournant en passant du point de vue de Charlotte (Julia Garner, excellente). Même si on repasse, intelligemment, par moments au point de vue de Blake, ce changement offre une perspective différente et intéressante car la jeune femme va devoir prendre les choses en main. Alors oui, le scénario est assez simple sur le papier. On voit venir les retournements de situation et même la fin, mais l’intérêt n’est clairement pas là. Il se situe dans l’évolution des personnages et de leurs relations. C’est clairement ce qui nous tient en haleine. On notera aussi la belle prestation de la jeune Matilda Firth dans le rôle de Ginger. Un rôle pas facile à appréhender à son âge et dans lequel la jeune fille brille.
Wolf Man est donc autant un drame familial qu’un thriller surnaturel. La tension est permanente. Il n’ y a quasiment pas de musique et quand elle apparait, c’est pour appuyer les moments les plus importants du film. Le bruitage du film est donc très important et permet de faire monter la tension. Chaque craquement, cri, pas, etc. est fait pour nous assurer une expérience immersive.
Evidemment, vu le titre du film, vous vous doutez bien que le loup-garou est de la partie. Mais, comme pour Invisible Man, Leigh Whannell modernise le mythe. Ici, pas de pleine lune ou de balle en argent. Nous sommes davantage sur une contamination sanguine qu’autre chose. Une bonne idée, qui fait que Blake se transforme au fil des heures. Car oui, le long-métrage se déroule majoritairement sur une nuit. Et donc, la transformation est assez rapide. Mais, pourtant, on voit clairement les différentes étapes.
Une réalisation immersive
Tel un classique du body-horror, le corps de Blake change. En cela, si vous y allez pour voir une personne devenir un loup-garou, vous serez servis. Perte de dents, des ongles, cheveux et transformation physique, rien ne vous sera épargné. Et c’est là que la mise en scène de Leigh Whannell est intéressante. Celle-ci est clairement maitrisée et suffisamment carrée pour faire monter la tension dans les différentes scènes. Il y a aussi quelques jump scare, dont le réalisateur n’abuse clairement pas. Il mise sur l’atmosphère du film (la maison, les paysage et la forêt de l’Oregon font clairement le travail de ce côté) avec aussi, comme nous le disions plus haut, un superbe mixage sonore.
Mais au delà de ça, le passage d’un point de vue de Blake à Charlotte et inversement, via un très bon procédé de mouvement de caméra et de changements de lumières, est LA bonne idée du film. Cela permet d’avoir encore plus d’empathie pour les personnages tandis que le père de famille se perd dans sa transformation. Une mise en scène clairement à la hauteur. De plus, l’histoire est rythmée, avec une bonne montée en tension jusqu’au final.
Comme pour Invisible Man, Leigh Whannell offre une bonne relecture du mythe du Loup-Garou en changeant les codes et en le plaçant au centre d’un drame familial convaincant. Wolf Man est donc une petite réussite autant par son scénario, ses thèmes, les acteurs que sa réalisation.
