Caractéristiques
- Titre : Red Sparrow
- Réalisateur(s) : Francis Lawrence
- Avec : Jennifer Lawrence, Joel Edgerton, Matthias Shoenaerts, Jeremy Irons, Mary-Louise Parker et Charlotte Rampling.
- Distributeur : 20th Century Fox France
- Genre : Thriller, Espionnage
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 141 minutes
- Date de sortie : 4 Avril 2018
- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Un thriller sans prétention
Adaptation du roman du même nom de Jason Mathews (ex-agent de la CIA), Red Sparrow raconte l’histoire de Dominika, une jeune ballerine dont la carrière est brisée nette après une chute, et qui est recrutée contre sa volonté par les services secrets russes. Entraînée à utiliser ses charmes et son corps comme des armes, elle découvre l’ampleur de son nouveau pouvoir et devient rapidement l’un de leurs meilleurs agents. Sa première cible est un agent infiltré de la CIA en Russie. Francis Lawrence (Constantine, Je suis une Légende) revient dans un thriller d’espionnage dans lequel il dirige de nouveau Jennifer Lawrence après Hunger Games : L’Embrasement et Hunger Games : La Révolte Partie 1 et 2.
Très loin de la saga Hunger Games, Francis Lawrence revient avec un plus « petit » long-métrage (69 millions de dollars de budget quand même), qui va dans le sens contraire de ce que font les films d’espionnage de notre temps et des grosses productions actuelles. Ne vous attendez pas à un déluge d’action ! Quelque part, il s’agit déjà en soi d’une qualité, car le scénario, qui n’a rien d’un film d’action, tourne surtout autour d’un jeu de duplicité, lorgnant également vers le thriller érotique par moments. Une intrigue convaincante, mais qui n’est pas sans défauts. Si l’on peut louer ce que l’ont pourrait appeler le « réalisme » des événements (Jason Matthews est aussi consultant sur le film et ça s’en ressent) et le côté old school/film noir apporté au long-métrage par instant, l’histoire est d’un classicisme des plus communs. Les nombreux retournements de situation sont assez prévisibles, et si vous n’êtes pas dupe, vous devinerez la dernière révélation.
Mais l’intérêt se trouve-t-il autre part ? Le thème du pouvoir étant au centre du film, il pourrait apparaître de prime abord étonnant de voir Jennifer Lawrence se mettre à nu littéralement dans celui-ci. Pourtant, il y a bel et bien là un message d’empowerment si l’on considère le sous-texte : l’actrice, qui avait été victime de leaks de photos intimes, semble ici reprendre le pouvoir sur son corps après avoir été exhibée sur le Net. Il n’est donc pas étonnant de voir son personnage passer de victime (sa première mission, qu’elle subit) à une espionne menant le jeu. Ce thème est mieux exploité et abouti, mais cela ne rattrape pas pour autant les défauts du scénario.
Des acteurs impliqués
Pour le coup, c’est plutôt dommage, car la réalisation de Francis Lawrence est des plus abouties. Il pose la caméra, se permettant parfois quelques lents travellings. Il apporte un style réaliste et étonnamment intemporel, même si Red Sparrow se déroule de nos jours. Les cours de l’école d’État dans laquelle est formée Dominika sont montrés de manière brute de décoffrage — et c’est aussi pour ça qu’on parle de nouvelle Guerre Froide dans le film. On louera également les costumes de Trish Summerville et les décors de Maria Djurkovic. Le tout mis en valeur par la très belle photo de Jo Willems. Si elle ne restera pas dans les annales, la musique de James Newton Howard est à l’image du style du film, intemporelle. Parfois d’un classicisme sans nom (la scène d’ouverture), et parfois plus moderne, avec des sonorités électroniques. On regrettera cependant de vraies longueurs. Certes, le long-métrage possède un rythme lent qui lui sied bien, mais l’une des intrigues secondaires, qui tire inutilement en longueur, fait que l’ennui se fait sentir.
Encore une fois, c’est bien dommage, car le casting est proprement excellent. Jennifer Lawrence dévoile ici l’une de ses meilleures performances avec Mother! ou Happiness Therapy. Elle porte parfaitement Red Sparrow. Ses choix de carrière deviennent de plus en plus intéressants. Elle est secondée par Joel Edgerton, lui aussi excellent. Sa stature, son charisme et l’alchimie avec Lawrence font de lui un atout majeur. Matthias Shoenaerts livre une prestation solide. Sa froideur et l’accentuation de sa ressemblance avec Vladimir Poutine contribuent à nous le montrer comme une menace permanente. Ils sont rejoints par les expérimentés Jeremy Irons et Charlotte Rampling. Si le premier a un rôle pivot qu’il joue de façon classique, il est bon de voir la seconde dans le rôle de Matrone de l’école des Moineaux, auxquel elle apporte un petit plus.
Au final, Red Sparrow est un thriller d’espionnage, tendant parfois vers l’érotique, classique et prévisible mais bien réalisé. Le film le plus abouti visuellement de Francis Lawrence, bien aidé par les performances de ses acteurs.
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