Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Ordinateur/PC
- Xbox One
- Développeur : Codemasters
- Editeur : Codemasters
- Date de sortie : 26 février 2019
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Un incontournable du jeu de course
Sorti voilà quasiment trois ans, l’imparfait DiRT Rally a tout de même relancé un genre en pas très grande forme. Si les grands noms de la course automobile, on pense surtout à Forza Motorsport et Gran Turismo, répondent toujours présent à l’appel, on a bien du mal à retrouver d’autres licences sur le long terme. Et pourtant, un troisième larron vient bousculer l’ordre établi. Ce challenger, c’est nul autre que Codemasters. Un nom que les vieux de la vieille connaissent bien, notamment pour les très populaires Colin McRae Rally et Micro Machines V3. Pourtant, et ce depuis un ou deux softs clairement loupés (ah, le nanardesque Turning Point !), le studio se fait moins actif, bichonne ses titres, lesquels se concentrent sur la course automobile. Parmi les meilleurs jeux de Formule 1, toutes époques comprises, on retrouve clairement F1 2017 et F1 2018. Un Codemasters plus sage donc, plus en forme aussi, se charge donc de réveiller le Sébastien Loeb qui sommeille en nous avec DiRT Rally 2.0.
Sans cacher trop longtemps notre sentiment envers DiRT Rally 2.0, le jeu nous a bluffé, par bien des aspects. Commençons par la grande question qui vous brûle certainement les lèvres : Codemasters est-il parvenu à proposer des sensations de conduite au moins au niveau de l’exigeant prédécesseur ? Rappelons que celui-ci pouvait clairement rebuter les non-avertis, tant les voitures ne se domptaient qu’à l’issue d’un long, passionnant mais parfois rebutant apprentissage, mené sur des routes aussi cabossées que la tôle de notre pauvre caisse. Sachez que, oui, le soft fondamentalise l’aspect simulation, pour un résultat dépassant d’assez loin ce que la série a jusqu’ici proposé. Car le studio de développement a surtout cherché à amenuiser le temps de digestion du gameplay, en rendant plus logiques certains comportements.
Les sensations de conduite ont été perfectionnées
DiRT Rally 2.0 peut, ainsi, compter sur un meilleur équilibre entre simulation forcenée et ouverture à un public qui, tout de même, mérite aussi de pouvoir aborder la licence. Mais attention, cela ne signifie pas non plus que le titre devient seulement « easy to play ». Non, il faudra, pour survivre à certaines spéciales, maitriser entièrement les rouages, les réactions. Pour accompagner ce besoin, Codemasters propose enfin de pouvoir choisir les pneus, parmi d’autres réglages qui régaleront les férus de détails et autres adorateurs du centième de seconde gagné. En rendant possible ce travail de préparation, le studio de développement se devait aussi de revoir l’adhérence au sol, afin de créer une envie de se frotter à cette feature pas innocente. Et c’est exactement ce qu’ils ont fait. Attention, donc, a bien prendre en compte les informations délivrées en pré-course, concernant le type de sol rencontré. S’il est humide, vous risquez de faire une sacrée tronche avec vos pneus slick.
Car c’en est terminé des voitures qui agrippent le sol de manière excessive. DiRT Rally 2.0 brille notamment par les réactions des bagnoles, bien entendu en rapport au modèle. Une MINI Cooper S brillera dans les virages, tandis qu’une Chevrolet Camaro GT4-R va vous donner des sueurs froides dans les lignes droites. C’est, d’ailleurs, l’une des améliorations apportées par cet opus : il est hors de question de se contenter d’appuyer sur le champignon. Outre que les imperfections de surface se ressentent immédiatement, c’est le feeling du freinage qui surprend agréablement. Si les ayatollahs du transfert de masse remarqueront quelques incohérences, et ceci accompagné d’une tendance au sur-virage imposant un véritable temps d’adaptation, on remarque surtout une physique plus logique en fin de compte. Dès lors, on ne peut que vous conseiller de passer du temps à expérimenter sur les amortisseurs, cela fait gagner pas mal de précieuses dixièmes.
Le mode Mon écurie pas assez fignolé
Le gameplay, à la manette précisons, gagne donc en sensations. On attendait aussi DiRT Rally 2.0 pour son contenu, qu’on espérait plus costaud et soigné que chez son prédécesseur. Là, le constat est moins festif. Le plus positif, c’est l’emballage des épreuves. On a droit à des présentations très soignées, des vidéos tirées de faits réels. Tout cela ajoute de l’intérêt aux courses, du moins Codemasters fait en sorte que le joueur soit plus impliqué. Aussi, les modes sont assez nombreux pour nous occuper un nombre incalculable d’heures : comptez sur une durée de vie immense, non seulement grâce au contenu le plus classique, mais aussi aux défis, qu’ils soient quotidiens ou hebdomadaires. Pas de doute, le joueur acharné aura de la matière pour assouvir sa passion monomaniaque, et ce malgré une retenue sur le nombre de courses disponibles, que l’on abordera plus bas.
Par contre, la qualité du mode Carrière, intitulé Mon écurie, reste encore trop en-dessous des attentes. DiRT Rally 2.0 aurait gagné à proposer beaucoup plus d’interventions de problématiques liées au monde de la course. Hélas, le côté gestion, avec les parties Garage et Staff, sont bien trop légères, même si leur influence sur les épreuves est indéniable. Mais ce manque de mise en scène se constate assez cruellement. On se contente de créer un pilote, de gagner des crédits, et de les dépenser dans des voitures de plus en plus puissantes. Une routine trop basique, à l’heure des carrières scénarisées, comme on peut le voir dans d’autres jeux de sport. Par contre, on ne peut nier la plutôt bonne courbe de progression, et la présence d’un véritable challenge. Alors certes, Mon écurie ne provoquera pas une quelconque empathie pour notre avatar, mais les qualités de conduite précédemment décrites se chargent tout de même de garder un stade élevé d’intérêt.
Techniquement assez solide
DiRT Rally 2.0 propose aussi un mode Historique plutôt savoureux, que l’on ressent comme une véritable respiration entre deux épreuves plus tendues. On y retrouve des bolides bien connus des amateurs, comme la Subaru Impreza, la Renault 5 Turbo, ou encore la très (trop) caractérielle BMW M3 Evo. Bien entendu, les classiques Contre-la-montre, Championnat personnalisé, et le FIA World Rallycross Championship nous gratifient de leur présence, le tout avec les licences officielles. Par contre, côté courses, on fait un peu la grimace. Un jeu de rally sans présence de la Suède, donc d’une surface glace, c’est tout de même fort de café. Et pour aller plus loin dans le ressentiment que l’on peut éprouver face à ce choix, sachez qu’il faudra opter pour le Season Pass pour que cette épreuve, mais aussi Monte-Carlo (!) rejoignent le soft. Carton jaune pour Codemasters, sur ce coup.
DiRT Rally 2.0 peut donc s’appuyer sur de meilleures sensations de conduite, mais devra faire avec un contenu assez classique dans l’ensemble. Pour terminer, il faut aborder l’aspect technique du soft. Là, le résultat est tout de même assez probant pour qu’on en sorte satisfait. L’impression de vitesse nous a fait prendre quelques cheveux blancs, et ce sans perte de fluidité : c’est du vrai 60 images par seconde. Si les décors manquent peut-être un peu de personnalité, on fait tout de même face à des panoramas bien détaillés, avec des ciels sublimes. Bon, on vous conseille de tout de même garder les yeux sur la route. Sur la surface, les textures se révèlent un peu inégales, avec des revêtements parfois somptueux (le bitume), et des sols mouillés qui ont tendance à scintiller. Mais, dans l’ensemble, le jeu est agréable à l’œil. Et à l’oreille, le constat est encore meilleur. On vous conseille d’y jouer au casque, pour encore mieux profiter de tous les petits détails que votre voiture dégage. La voix du co-pilote, en français et assurée par le très expérimenté Stéphane Prévot, reste perfectible, surtout dans sa tonalité, même si l’on remarque une justesse des informations bluffante.
Note : 16/20
DiRT Rally 2.0 est une preuve de plus de la très bonne santé de Codemasters. Si le titre est encore trop léger dans la mise en scène de son mode Mon écurie, et si l’on ne peut que fustiger la décision de ne pas embarquer, de base, une épreuve sur glace, tout le reste nous a hautement séduit. Les sensations de conduite gagnent en cohérence, et surtout on sent le jeu plus accessible, sans pour autant brimer sa saveur de simulation poussée. Voilà qui termine d’installer ce soft, et la licence, sur le podium des incontournables du jeu de course.