article coup de coeur

[Test] FIFA 19 : le colosse aux pieds solides

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Electronic Arts
  • Editeur : EA Sports
  • Date de sortie : 28 septembre 2018
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Un jeu formellement incroyable

image jeu fifa 15
Visez la lucarne !

Chaque année, le débat revient. Il est frontal, et provoque des réactions passionnées à travers les Internets : qui de FIFA ou PES réussira à remporter le titre de champion de l’année ? Une interrogation qui confine à la petite gueguerre de clans, peut-être un peu contreproductive dans le fond. En effet, on ne mesure pas l’importance d’avoir deux licences qui se bagarrent de la sorte, l’émulsion qui s’en dégage ne peut que servir le joueur, au final. Pour 2019, cependant, on ne peut que noter un virage des deux licences, chacune vers une philosophie différente. Electronic Arts emprunte quel chemin ? Réponse dans ce test.

C’est le cas chaque année, mais on ne peut que le souligner ici : lancer pour la première fois FIFA 19 est une expérience assez impressionnante. Surtout si vous êtes du genre à vous être arrêtés voilà quelques millésimes. Les menus sont bien agencés, mais chargés en modes de jeu. Lesquels s’avèrent parfois assez obscurs, si l’on s’y frotte pour la première fois. Le contenu du soft est édifiant, et étouffe la concurrence. Outre le retour du mode The Journey, qui nous conte la fin de carrière de Hunter, on retrouve bien évidemment l’inévitable FUT, la Carrière (joueur ou entraineur), les Matchs amicaux et la ribambelle d’options qui les accompagnent, les Compétitions (dont la Coupe internationale féminine), l’Entrainement. Et la grande star de cette édition : l’UEFA Champions League, qui quitte PES pour rejoindre le concurrent. Même dans le domaine vidéoludique, tout contrat a une fin…

Alex Hunter, suite et fin

La troisième et dernière partie de The Journey régalera surtout ceux qui ont accroché aux deux premières. Cela va sans dire, mais il est bon de souligner que ce mode se destine aux joueurs qui ont suivi cette histoire, pas toujours très passionnante mais intéressante en terme de prise de risque. D’ailleurs, si vous avez des données de cette histoire, issues des précédents jeux, elles vous suivront ici et provoqueront quelques modifications dans le récit. Sans trop vous dévoiler cette fin de scénario, sachez qu’on retrouve Alex Hunter, dont la carrière va connaître un sacré coup de boost : il rejoint de Real Madrid. Cette fois-ci, il ne sera pas le seul personnage à incarner, il sera accompagné de sa demi-sœur Kim Hunter, qui rêve de participer à la Coupe du Monde féminine, laquelle se déroule en France. Enfin, on s’intéressera aussi à son ami, mais tout de même adversaire, Danny Williams, qui devra consolider sa belle montée en puissance du côté de la Premier League. Le tout nous oppose quelques choix assez gratinés, un peu plus engageants que par le passé. Le concept est toujours le même : vous allez devoir vous dépatouiller avec un système imposé par le coach, améliorer les statistiques par le biais de l’entrainement, et gérer l’extra-sportif. Même si l’ensemble est un peu cliché, on parcourt cette grosse douzaine d’heures avec un certain plaisir.

Le mode Carrière, lui, ne propose pas spécialement d’innovation. Pourtant, on le trouve encore plus complet que l’année dernière, et c’est sans aucun doute grâce à l’arrivée de l’UEFA Champions League qui, associée à l’Europa League, forme une saison très réaliste. Electronic Arts ne remet pas en cause son système de transfert, et c’est une bonne chose tant il était l’une des belles satisfaction du millésime 2018. On retrouve ce suspens, cette mise en scène limitée mais tout de même gratifiante, surtout quand on parvient à décrocher un joueur pas spécialement en adéquation avec le statut du club. Pas de transactions farfelues à l’horizon, les budgets sont serrés, mais on vous donne un conseil : qui ne tente rien n’a rien. Enfin, sachez que le jeu en ligne atteint le niveau d’excellence qu’on est en droit d’attendre de cette licence. Le matchmaking est exemplaire, et les serveurs restent stables, malgré l’affluence parfois sidérante.

Quelques nouveautés plus ou moins efficaces

image gameplay fifa 19
Les attaques fulgurantes sont nombreuses.

FIFA 19 reste une sommité en terme d’emballage. On s’y sent comme à la maison, et une fois dedans il est difficile de quitter les pantoufles. Cependant, on doit bien noter quelques décisions qui, sans aucun doute, ne feront pas l’unanimité auprès des puristes de la simulation. Si l’on remarque la disparition de quelques bugs depuis la dernière mise à jour, on ne peut que souligner la rapidité des phases de construction. On remarque trop de facilité à éliminer dans les petits périmètres et des espaces trop aisés à fabriquer. Ainsi, on parvient vite à enchainer les passes, façon tiki taka parfois très exagéré. Aussi, les passes en profondeur restent une arme trop redoutable, ainsi que l’appel au premier poteau. Les habitués de la licence pourront exploiter ces failles pourtant vieilles comme le monde, du moins en jouant contre l’intelligence artificielle.

Le gameplay de FIFA 2019 présente quelques nouveautés. Electronic Arts a modifié les sensations du tir, principalement afin de donner au joueur le choix du temps de frappe. Pour faire simple, appuyer sur le bouton adéquat déclenche la barre de puissance, mais presser une seconde fois détermine définitivement le coup de pied. Parfait dans les actions tendues, dans la surface de vérité. Aussi, l’éditeur a tenté de mettre le paquet sur les récupérations, qui figuraient au centre de critiques lors des précédents opus. Le système « 50/50 » est nommé ainsi pour son objectif : réduire les erreurs dues au mouvement en deux temps. Seulement, dans les faits, le hasard continue de frapper dans les contres, qui ont tout de même tendance à privilégier l’attaquant. Cela s’avère, d’ailleurs, en adéquation avec le principe de l’attaque forte, parfois trop apte à prendre le dessus sur les défenses. Cette particularité résulte sur un jeu très spectaculaire et, entendons nous bien, ultra agréable à prendre en mains. Seulement, si vous êtes en recherche de parties très serrées, pas sûr que ce soit pour cette fois.

Techniquement prodigieux

image fifa 19
Les vrais grands clubs gagnent toujours.

FIFA 2019 met tout le monde d’accord sur sa physique de balle. Cet élément est fait totalement partie des conditions pour obtenir un bon jeu de foot. On la trouve plus équilibrée que celle de chez le concurrent direct, moins sèche, plus ronde. Les effets transparaissent mieux, et peuvent réellement faire mouche. Les passes courtes sont certes un peu téléguidées, cela renforce l’envie de jouer sur de petits espaces, mais on remarque un gros travail sur les changements d’aile, les lobs, ce qui pousse à utiliser la largeur du terrain. La physique du soft est tout simplement brillante, on est loin des opus qui souffraient d’animations encombrantes. Ici, elles sont justes, ne se déclenchent pas n’importe comment, et ne fonctionnent pas toujours. Hors de question de se prendre pour Messi avec n’importe quel joueur. Les feintes sont assez typiques de ce constat. Si certaines pourront s’avérer trop efficaces (la feinte de frappe se place encore un peu trop aisément), d’autres, spectaculaires, demandent plus de doigté et de rythme qu’auparavant. De quoi forcer à véritablement penser les moments freestyle.

Ce qui nous emmène à aborder la partie technique de FIFA 19. Vous le savez, le moteur maison d’Electronic Arts, Frosbyte, est ici utilisé. Et le résultat est grandiose, en tous points. La fluidité ne saute jamais, bien entendu, c’est un grand classique. Mais que dire de la précision des modèles 3D (on parle bien de rendu, pas des physiques, malheureusement le fan de l’OGC Nice n’aura que peu l’occasion de se contenter de ses joueurs), de l’incroyable qualité des terrains, lesquels sont marqués par les différentes actions. Les stades sont sublimes, et les animations des spectateurs nombreuses. C’est du travail d’orfèvre, qui ravira les puristes. Côté sons, les chants et l’ambiance sont phénoménaux, on vous conseille d’en profiter au casque. Par contre, le constat est moins bon concernant les commentaires du duo formé par Hervé Mathoux et Pierre Ménès, dont le travail commence à carrément agacer. Il va falloir que le prochain millésime se pose la question de la reconduction de ces intervenants.

Note : 17/20

La question de ce début de test trouve ici sa réponse : match nul ! En effet, FIFA 19 compense ses quelques folies de gameplay, pas toujours pertinentes, par un emballage carrément jouissif. Depuis longtemps, Electronic Arts cherchait la recette afin de pousser les joueurs à ne plus quitter le jeu pendant un an. On pense que l’éditeur américain y est parvenu, mêmes si quelques éléments restent perfectibles bien entendu. Aussi, le Frosbyte est une énorme satisfaction, tant le moteur permet un visuel qui, écrivons-le clairement, fait de ce FIFA 19 le plus beau jeu de foot de tous les temps. Bravo.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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