Caractéristiques
- Titre : Shadowchaser 2
- Titre original : Project Shadowchaser II
- Réalisateur(s) : John Eyres
- Avec : Frank Zagarino, Bryan Genesse, Bet Toussaint, Daniel Bonjour
- Distributeur : Nu Image Films
- Genre : Action, Science-fiction
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 94 minutes
- Date de sortie : 1994
- Note du critique : 5/10 par 1 critique
Un bon petit film de série B
C’était en 1994, alors que l’équipe de France allait lamentablement rater la Coupe du Monde aux États-Unis. Deux ans après la sortie de Shadowchaser, et son petit succès en vidéo, voilà que Nu Image Films lance la suite de cette série B très modeste, et un peu plombée par un milieu de métrage très poussif. On se demandait bien ce que donnait cette suite, aussi connue, sous nos latitudes, sous le titre État de Siège. Eh bien, c’est pas trop mal, ma petite dame !
Tout comme pour les différentes suites d’Universal Soldier (dont on vous propose nos critiques ici, là, ou vers ce lien), Shadowchaser 2 ne fait pas le choix de la cohérence scénaristique avec le précédent opus. Pour faire plus simple, c’est comme si les événements de Shadowchaser ne s’étaient jamais déroulés. Donc, si vous vous posez des questions, quant à la nécessité d’avoir suivi la série dans l’ordre : cela n’a aucune importance. On retrouve, par contre, tous les éléments qui, au milieu d’un récit un peu lourd, avaient tout de même attiré notre attention. Un groupe terroriste, mené par un androïde très mystérieux (et totalement cinglé), prend d’assaut une base nucléaire le soir de Noël, tuant tous les occupants. Tous ? Non, car trois grains de sable vont gripper la machine : Frank, le concierge alcoolique mais pro de la tatane sautée, ainsi que Laurie, cadre de l’usine et son fils Ricky. Ce trio va devoir déjouer une menace majeure pour les États-Unis, car les vilains cherchent à mettre la main sur la bombe ultime…
Bon, c’est pas avec ça qu’on deviendra des Prix Nobel, mais Shadowchaser 2 assume totalement son statut de série B à grand spectacle. On sent que le scénariste, Nick Davis (qui fait désormais carrière dans les effets spéciaux, avec à son actif Edge of Tomorrow), a vu et apprécié Die Hard, tant on y retrouve ces personnages imprévus, en position d’infériorité numérique, mais armés d’une volonté à toute épreuve. Signalons tout de même que sa propension au plagiat saute aux yeux, et qu’il explosera dans ADN – La Menace, petite péloche bis pas dénuée de charmes. Le réalisateur, John Eyres, est désormais plus à l’aise, et s’aventure vers l’action bien violente, à base de fusillades qui font des gros trous, et de combats où tous les coups sont permis. Entre ces poussées, on a tout de même droit à un récit un minimum sympathique, et des problématiques aisément identifiables. Tout coule peut-être un peu trop de source, on voit venir l’enlèvement de Ricky à des kilomètres, mais les situations ainsi construites fonctionnent, divertissent.
Quand un cyborg rencontre Die Hard
Les personnages de Shadowchaser 2 parviennent même à prendre un chouïa de consistance. Cela reste très superficiel, mais l’alcoolisme de Frank, interprété par le passe-partout Bryan Genesse (que votre Mamie connaît très bien pour sa longue participation à Amour, Gloire et Beauté) va mener ce protagoniste vers la remise en question. Aussi, la belle Laurie (Beth Toussaint, vue dans Fortress 2) va devoir non seulement sauver son fils, mais aussi apprendre à mieux le connaître, elle qui passe bien du temps sur son lieu de travail. En face, les terroristes font un peu pâles figures. Ce camp se résume à une suite de vilains grimaçant, bientôt mis hors d’état de nuire. C’est très différent pour l’androïde, qui ne porte pas de nom. Il est le lien avec le précédent opus, même si le protagoniste n’en est pas issu. On retrouve l’imposant Frank Zagarino (que les amateurs de jeux de stratégie connaissent pour avoir figuré dans les ignobles cinématiques de Command & Conquer : Soleil de Tiberium), tous biscotos dehors, cheveux et sourcils blanchis. Si sa performance physique reste assez remarquable, on aurait apprécié que le scénario nous en apprenne plus sur lui. Car, en l’occurrence, le fait de ne rien en savoir frustre un peu, malgré une certaine aura. Surtout quand il hurle en mitraillant tout et n’importe quoi.
Si vous recherchez une bonne petite série B amusante, pour animer votre samedi soir un peu morose, alors que la dernière daube de Disney ne vous intéresse pas, Shadowchaser 2 est fait pour vous. D’autant plus si vous appréciez les doublages français à la limite du nanardisant. Le budget est certes rikiki, on le sent surtout dans la répétitivité des décors, mais on a tout de même droit à des séquences bien fignolées, et à quelques explosions de bon ton. Cela se termine sur de l’incrustation immonde, mais on pardonnera amplement, tant le long métrage nous apporte exactement ce qu’on peut en attendre.