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[Test] ToeJam And Earl Back in the groove : come back sympathique

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
  • Développeur : HumanNature Studios
  • Editeur : HumanNature Studios
  • Date de sortie : 1er mars 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Un roguelite bien funky

image test toejam and earl back groove
L’ambiance et l’humour ont été poussés au-delà de ce que l’original produisait.

Débutons ce test par un aveu : si votre dévoué serviteur n’est pas né de la dernière pluie, le phénomène ToeJam & Earl, sorti en  1991 sur Mega Drive, lui est passé par-dessus de la tête. Pire : même des années plus tard, en découvrant ce titre devenu culte, il était difficile d’y voir le grand jeu qui a fait fureur aux États-Unis, du moins après la sortie très confidentielle du premier opus. Édité par Sega, qui a même réfléchi à faire de ce duo sa mascotte, avant l’avènement de Sonic, le soft développé par Greg Johnson peut pourtant compter sur une très solide fanbase. Pourtant, en découvrant ce quatrième opus, sous-titré Back in the Groove, on a eu une épiphanie : mais, mais… Mais en fait c’est mortel !

Passons rapidement sur le scénario de ToeJam & Earl : Back in the Groove, car il se veut anecdotique, mais tout de même exposé dans un petit film d’introduction. On retrouve bien évidemment le duo déjanté du soft d’origine, mais désormais accompagné de deux copines : Lewanda et Latisha. Toute cette joyeuse bande bien funky traverse l’espace à bord d’un vaisseau loin d’être aussi cool qu’eux : une vieille carlingue, mais avec une sono qui déchire. Dans leurs pérégrinations, le groupe tombe nez-à-nez avec la planète Terre. Cela tombe bien, ToeJam voulait justement y revenir, afin d’impressionner Lewanda. Seulement, au moment de lancer le caisson de basse auxiliaire, histoire de montrer aux terriens ce qu’est un bon funk, Earl appuie sur un étrange bouton rouge, lequel créé un trou noir. Après le crash, voilà nos extraterrestres repartis pour récupérer les dix pièces du vaisseau échoué.

Ce n’est pas spécialement l’histoire de ToeJam & Earl : Back in the Groove qui séduit, mais son univers totalement barré. La direction artistique en est la première responsable, mais aussi la profusion de détails, laquelle prend à contrepied le vide relatif du premier opus. Car, il faut le rappeler, le soft d’origine avait tout pour rebuter : un manque d’informations criant, des graphismes loin de coller une quelconque baffe, et un gameplay lourd au possible. Ce quatrième épisode semble mettre un point d’honneur à balayer quelques uns de ces faits, notamment en blindant le cheminement de personnages hauts en couleurs, qu’ils soient amicaux ou non. Attention, car il va falloir composer avec un horrible tondeur de gazon, mais aussi avec le plus agréable Gandhi, tout en évitant la diabolique bonne femme à pétition, et aux cheveux verts. Mais, avant d’aller plus loin sur le rôle de chacun, il est temps d’aborder le gameplay.

L’univers coloré et totalement barré fait son effet

image gameplay toejam and earl back groove
De nouveaux personnages font leur apparition.

ToeJam & Earl : Back in the Groove ne cache pas sa filiation à Rogue. Mais, pour le découvrir, il va falloir ne surtout pas se décourager, après un premier contact très abrupt. HumanNature Studios, qui s’occupe de cet épisode aussi bien dans son développement que son édition, a tenu a garder intact cette découverte des règles au prix de l’expérimentation. Et bien leur en a pris ! Bon, on comprend assez vite qu’il faut trouver les dix pièces du vaisseau, au sein de niveaux à rejoindre grâce à un ascenseur, lui aussi planqué dans ces levels. C’est bien simple, le jeu se veut un pur roguelite dans l’esprit, avec une forte tendance à l’exploration, à la farfouille. Mais pas que. Vous vous en doutez, il va falloir se frayer un chemin dans ce milieu hostile, ceci après avoir opté pour un personnage. Rien ne débutera avant cette sélection, parmi six héros (ToeJam, Earl, leurs versions « oldskool », Latisha, Lewanda), et trois autres qu’il faudra débloquer, portant le total à neuf. Chacun possède ses propres capacités, comme une meilleure vitesse de déplacement ou une taille d’inventaire plus ou moins conséquente, donc la sélection doit être réellement réfléchie, selon votre style de jeu.

Vous avez choisi l’avatar ? Très bien, il est temps de se lancer dans la chasse à la pièce de vaisseau. Attention car, malgré la direction artistique bien cool, et l’ambiance délirante, ToeJam & Earl : Back in the Groove ne propose pas une aventure de tout repos. Du moins, si l’on dépasse le très aisé mode Facile. Chaque étage contient son lot de surprises, comme cette vahiné dont le chant vous ralenti, ou ce troll d’internet qui vous balance des insultes en pleine face. Voilà de quoi vous intimer de rester prudent dans votre recherche, même si des éléments vous rendront la vie plus facile. Tout d’abord, les cadeaux. Indispensables à la progression, surtout dans les modes de difficulté élevés, il devront, comme les fioles d’UnExplored, être expérimentés pour en connaître les effets. Ceux-ci vont de sauts précieux, grâce à des chaussures à ressorts, jusqu’à la possibilité de dévoiler le prochain ascenseur, en passant par l’ajout d’une bouée temporaire, permettant de ne pas perdre d’énergie dans l’eau. C’est aussi en ouvrant un paquet qu’on pourra obtenir une arme, tel un lanceur de tomates, afin de se débarrasser des humains embarrassants, au prix d’une visée pas hyper bien fignolée. D’ailleurs, il faut préciser que la prise en mains n’est pas des plus idéales, à cause d’une perspective parfois trop dans l’à-peu-près.

Les bonus, malus, ou le caractère des personnages croisés ne se dévoilent qu’en les expérimentant. Ce qui fait de ToeJam & Earl : Back in the Groove un jeu faisant appel à notre sens du courage, mais aussi de la curiosité. Oui, les premiers contacts sont rudes, mais chaque pas effectué nous fait comprendre un peu mieux le concept. On se prend à passer du temps à fouiller chaque élément du décor, en recherche d’un cadeau, ou des dollars permettant de multiples achats. Sachez aussi que l’expérience engrangée, notamment en ouvrant un présent, est à dépenser chez Le Sage, un vieil homme déguisé en carotte. C’est chez lui que les capacités montent de niveau, permettant ainsi d’être plus costaud. Et ce sera surtout utile dans les derniers étages, de plus en animés. D’ailleurs, ce genre de protagoniste est accompagné d’une bonne dose d’humour, savoureux et bien piquant. Si l’on ajoute, un mode coopératif assez fun, une bande son entrainante, une durée de vie un poil légère, et une technique sans fausse note, on obtient un résultat qui nous a enchanté.

Note : 14/20

ToeJam & Earl : Back in the Groove aurait pu se perdre dans les méandres des remasters douteux, et il n’en est rien. Beaucoup plus une suite qu’un remake, le jeu de HumanNature Studios est même parvenu à créer de l’intérêt chez votre humble serviteur, pas spécialement fan du premier opus. Le concept farfelu, mais loin d’être idiot, cette saveur roguelite bien corsée dans les niveaux de difficulté élevé, et l’univers bien funky se charge de nous enchanter, et ce malgré quelques petits soucis de prise en mains et une durée de vie insuffisante. Un bel hommage, très clairement.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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