Caractéristiques
- Titre : Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
- Titre original : Birds of Prey (And the Fantabulous Emancipation of One Harley Quinn)
- Réalisateur(s) : Cathy Yan
- Avec : Margot Robbie, Mary Elizabeth Winstead, Jurnee Smollett-Bell, Rosie Perez, Ewan McGregor, Ella Jay Basco et Chris Messina.
- Distributeur : Warner Bros France
- Genre : Action, Aventure
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 109 minutes
- Date de sortie : 5 Février 2020
- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Un scénario aussi déjanté que son héroïne
Nouveau long-métrage du DCEU après Aquaman et Shazam! et avant Wonder Woman 1984, Birds of Prey (Et la Fantabuleuse Histoire d’Harley Quinn) arrive en salles. Le long-métrage est une histoire déjantée racontée par Harley en personne – d’une manière dont elle seule a le secret. Lorsque Roman Sionis, l’ennemi le plus abominable – et le plus narcissique – de Gotham, et son fidèle acolyte Zsasz décident de s’en prendre à une certaine Cass, la ville est passée au peigne fin pour retrouver la trace de la jeune fille. Les parcours d’Harley, de la Chasseuse, de Black Canary et de Renee Montoya se télescopent et ce quatuor improbable n’a d’autre choix que de faire équipe pour éliminer Roman… Qu’est-ce que tout cela rend en images ? Découvrons-le tout de suite.
Côté scénaristique, il y a plusieurs points à aborder. En premier, la structure. La scénariste Christina Hodson a eu la bonne idée de donner une structure chaotique à l’image de la psyché de l’anti-héroïne qui raconte le film. Une bonne idée sur le papier, qui se révèle à moitié convaincante au final. Les différents flash backs qui émaillent le long-métrage ont un rendu final un peu foutraque et rébarbatif qui pourra perdre certains spectateurs en cours de route, mais comme tout se passe dans l’esprit du personnage, on pourra y adhérer. Le thème du film est bien l’émancipation des personnages qui composent ce groupe d’héroïnes. Harley doit découvrir qui elle est depuis sa rupture avec le Joker, Black Canary doit s’émanciper de son patron, Roman Sionis alias Black Mask, Renee Montoya (un personnage créé pour la série animée de 1992, comme Harley Quinn) doit s’émanciper de son capitaine qui récolte tous les lauriers à sa place et Huntress doit le faire en vengeant la mort de sa famille. Vous le comprendrez donc, ce film est féministe.
Toutes les femmes doivent s’émanciper d’un ou plusieurs hommes pour pouvoir avancer. D’ailleurs, les méchants hommes de main sont tous des hommes et durant les combats, on ne compte plus les coups qui partent dans les parties génitales masculines. Mais, paradoxalement, le long-métrage a l’intelligence de pas trop en faire et de ne pas trop appuyer non plus pour que cela passe plutôt bien.
Et pour ne pas trop en faire, Birds of Prey se concentre sur une histoire de type MacGuffin : une course pour trouver un diamant, et évidemment pas n’importe lequel. L’ensemble est emballé en développant bien la psychologie des différents personnages, sauf en ce qui concerne Huntress, qui est un peu mise de côté. Mais, au final, on sent clairement une évolution des personnages principaux. On finit sur le gros point noir du long-métrage : le rythme. A cause de sa structure, seules les vingt dernières minutes sont avares en action. Celles-ci se concentrent donc sur l’humour de son personnage principal pour faire passer le temps. Cela fonctionne parfois, mais, avouons-le, pas tout le temps, ce qui peut entraîner des longueurs et un certain ennui si vous n’adhérez pas à l’humour du film.
Une réalisation soignée
Côté réalisation, Cathy Yan (Dead Pigs) s’en sort admirablement bien. Elle a de bonnes idées de mise en scène, comme quelques plans séquences assez inspirés, et donne une vraie vision au long-métrage. Elle est bien aidée par la direction photo de Matthew Libatique (A Star is Born, Venom, Mother!) qui donne un rendu visuel éclatant de couleurs à l’image d’Harley Quinn, mais aussi un rendu très comic book sympathique. Le montage est, comme la structure du scénario, assez chaotique mais, à l’image de l’héroïne du film, cela peut sortir le spectateur de l’intrigue s’il n’y adhère pas. Les 1h49 passent tout de même assez vite car le rythme reste assez vif. La musique de Daniel Pemberton n’est pas tellement mise en avant, du coup elle passe assez inaperçue puisque ce sont surtout les chansons, d’ailleurs bien choisies et utilisées — contrairement à Suicide Squad — qui ressortent le plus de cette bande-originale.
Côté casting, Margot Robbie (Once Upon A Time in Hollywood) reprend avec brio le rôle d’Harley Quinn, toujours aussi déjantée, folle mais attendrissante. On sent que l’actrice aime ce personnage et qu’elle lui rend justice. Bien sûr, elle surjoue, mais c’est le rôle qui veut ça. Jurnee Smollett-Bell est une Black Canary crédible dans sa façon d’aborder le personnage, mais aussi dans les scènes d’action. Rosie Perez est le point faible côté casting dans le rôle de Renee Montoya : elle surjoue la plupart du temps. On dirait qu’elle n’a pas trouvé l’équilibre entre le sérieux du policier et l’humour du film. Mary Elizabeth Winstead (Gemini Man) s’en sort bien, malgré un temps assez restreint à l’écran, dans le rôle d’Huntress. Elle a une scène assez hilarante et s’en sort admirablement dans les scènes d’action. Pour la jeune Ella Jay Basco qui interprète Cassandra Cain (future Batgirl dans les comics), c’est assez mitigé, elle joue parfois juste, mais passe parfois à côté. Chris Messina est bon dans le rôle de Victor Zsaz. On sent la menace constante du personnage venant du jeu de l’acteur. Enfin, Ewan McGregor (Doctor Sleep) s’en donne à cœur joie dans le rôle de Roman Sionis/Black Mask. Il peut être tout aussi hilarant que terrifiant, surtout lors d’une scène dans sa boîte de nuit. L’acteur s’amuse, ça se sent, et du coup, nous aussi.
Au final, Birds of Prey (Et la Fantabuleuse Histoire d’Harley Quinn) est un divertissement agréable, à l’image de son anti-héroïne : déjanté, coloré, chaotique et bien réalisé. Si vous adhérez à la structure et à l’humour, vous passerez un bon moment.