[Test] Willy Jetman : un shooter 2D fun et difficile

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Last Chicken Games
  • Editeur : Badland Publishing
  • Date de sortie : 31 janvier 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Willy Jetman ne révolutionne rien, mais reste satisfaisant

image gameplay willy jetman
Willy Jetman vous réserve bien du challenge.

Si l’année 2020 promet d’être très, mais très chargée en immenses sorties (sans compter les nouvelles consoles prêtes à débarquer), la sortie de Willy Jetman : Astromonkey’s Revenge rappelle que le secteur du jeu vidéo indépendant ne sera pas en reste. Certes, Dragon Ball Z : Kakarot et Kingdom Hearts 3 : ReMIND attirent beaucoup de regards, à juste titre, mais notre mission est aussi de vous emmener vers d’autres titres aussi amusants. Journey to the Savage Planet, Hardcore Mecha comptent déjà parmi les belles surprises de ce millésime. Le titre que l’on aborde aujourd’hui s’avère plus humble, moins mémorable, mais tout de même une preuve de plus de la bonne vitalité du secteur.

Développé chez le studio espagnol (barcelonais, pour être précis) Last Chicken Games, et édité par Badland PublishingWilly Jetman : Astromonkey’s Revenge a cette aura que dégagent les jeux indépendants conscients de leurs limites. Faire avec un budget rikiki, une équipe réduite, ce genre de choses. Du coup, ce shooter 2D à grosse tendance aventure sait exactement où se situe la ligne jaune. Première constatation, le scénario ne se prend pas vraiment au sérieux. Pas de sourire en coin désagréable, mais plutôt une ambiance joyeusement légère, et pas mal de références à la pop culture. On incarne un personnage qui, rêvant de folles quêtes intersidérales, s’engage comme… éboueur de l’espace. Pas de quoi se prendre pour Luke Skywalker, mais des événements inattendus vont lui permettre de s’armer et de prouver ses capacités, quand bien même l’intelligence artificielle de son vaisseau n’y croit pas une seconde. Le récit, entièrement sous-titré en français, n’est pas d’une grande ampleur. On voit même venir les problématiques à des kilomètres (oh, une entreprise qui cache son jeu…), mais ce n’est pas là l’important : on rigole et on est bien poussé vers l’avant, c’est tout ce qui compte.

De prime abord, Willy Jetman : Astromonkey’s Revenge ressemble aux centaines (milliers ?) de jeux indés à l’apparence pixel art, et s’inscrivant dans une 2D à tendance aventure. Dans les faits, c’est un peu moins le cas. Tout d’abord, on s’éloigne des genres usités (mais qu’on apprécie aussi) comme le Metroidvania, le Rogue-lite ou le Souls-like. On fait face à un shooter 2D d’aventure, voire carrément d’exploration, avec de petits codes RPG. Du gun, de la farfouille et de l’amélioration, voilà donc le sémillant programme qui vous attend. Mais pas sans quelques subtilités. La première, c’est le jet pack de Willy, qui vous pousse à toujours rester en mouvement. En effet, les adversaires ont des patterns qui exploitent le fait que vous pouvez rester un temps en lévitation. Les méduses volantes restent hors de portée si vous restez plantés au sol, les boss balancent des tirs qu’on ne pourra pas éviter simplement en sautant, etc. Voilà ce qui vous sautera tout d’abord aux yeux, le soft envoie beaucoup d’action, et vous oppose un challenge très corsé. Parfois trop. Vous allez périr, rager, et pas qu’un peu.

Attention à la difficulté, parfois très élevée

image test willy jetman
N’oubliez surtout pas de sauvegarder dès que l’occasion se présente.

Heureusement, Willy Jetman : Astromonkey’s Revenge ne vous laissera pas longtemps dans la position de faiblesse des débuts. En liquidant des ennemis, en ramenant des déchets dans des points de recyclage, ou encore en récupérant des objets très importants, vous allez progresser, gagner de la monnaie à dépenser pour faire évoluer l’arsenal. Celui-ci va vite se compléter, avec de nouvelles armes à fabriquer dès que vous dénicherez les plans nécessaires. Ces pétoires donnent à l’ensemble une petite saveur Mega Man : elles sont toutes plus puissantes contre un type précis d’ennemis. Il faudra donc passer de l’une à l’autre à la volée, si vous voulez arriver en fin de cheminement. Celui-ci se révèle un peu court, et ce n’est pas la quête des vingts statues cachées, à échanger au village contre des récompenses, qui change la donne. Autre regret, les réactions du personnage restent assez lourdes bien que précises. Cela se ressent surtout lors des combats de boss, au cours desquels la moindre erreur se paie cash. On a donc une impression d’injustice latente surtout que, en cas d’échec, le jeu vous renvoie à la dernière sauvegarde manuelle. On vous conseille, donc, d’user abusivement des save points.

On le signalait plus haut, Willy Jetman : Astromonkey’s Revenge s’inscrit dans une direction artistique en pixel art. On se croirait dans un jeu de la fin des années 1980, début 1990, et ce n’est pas un mal. Le character design reste soigné, avec quelques petites références rigolotes, qu’on vous laisse découvrir. Surtout, le résultat évite la bouillie de pixels qui, parfois, tend à rendre ce style visuel difficilement digérable (n’est-ce pas, Straimium Immortality). Cela reste lisible à l’écran malgré le nombre d’ennemis affichés, et c’est un bon point. Il règne un vrai respect pour les softs rétros, et le joueur le ressent. Heureusement, la fluidité est elle-aussi assurée. Quand aux musiques, elles sont à l’avenant et terminent de faire de cette petite expérience un jeu de bonne qualité.

Note : 14/20

Willy Jetman : Astromonkey’s Revenge n’est certes pas un titre qui révolutionnera l’industrie, mais il reste fun et assez corsé pour intéresser les joueurs en recherche de bonnes petites expériences. Si l’on trouve quelques passages vraiment trop difficiles (certains boss vous front criser), notamment à cause de réactions de l’avatar un peu pataudes, on apprécie tout de même le game design limpide qui offre la part belle à l’exploration et aux améliorations. Ajoutons une ambiance assez comique, nappée de références à la pop culture, et l’on obtient un soft à ne pas sous-estimer.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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