[Test] Empire Of Sin : la mafia presque comme si vous y étiez

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Romero Games
  • Editeur : Paradox Interactive
  • Date de sortie : 1er décembre 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Empire Of Sin remet John Romero sur les devants de la scène

image gameplay empire of sin

Décidément, Paradox Interactive aura été l’un des éditeurs les plus actifs de cette année 2020. Principalement tournée vers le jeu de gestion et de stratégie, cette entité tente de donner ses lettres de noblesse à ces genres peu souvent gâtés sur console. Une mission loin d’être évidente tant elle a précédemment été synonyme d’échec, la proximité à l’écran d’un PC semblant être une condition sine qua non au bon fonctionnement de la gestion, mais aussi de la stratégie ou du 4X. Qu’à cela ne tienne, Paradox Interactive persiste, parvient parfois à des résultats probants, et lance Empire Of Sin. Un titre qui ne vous parle peut-être pas, mais dont la parution est entourée d’une certaine attente auprès des vieux briscard du jeu vidéo…

En effet, les développeurs de Romero Games sont à la manœuvre, et ils forment nul autre que le studio d’une légende de l’industrie : John Romero. Vous ne le connaissez pas de nom ? Ce n’est pas grave. Si on vous dit Doom, Quake, et cheveux longs ? Là, voilà, vous le replacez. Un peu disparu des radars depuis un certain nombre d’années, celui qui a révolutionné le FPS nous livre, avec Empire Of Sin, sa vision du jeu de gestion. Et, bien évidemment, elle ne pouvait qu’être sulfureuse. Le soft nous transporte au début du vingtième siècle, quand la pègre  faisait sa loi et les gangsters travaillaient encore les apparences. On était loin des rodéos sauvages, et plus dans le borsalino. Le but de l’expérience est de prendre le contrôle d’une ville, en usant d’une stratégie qu’il vous faudra bien sous-peser, et ce quartier par quartier. Miam miam.

Empire Of Sin développe un scénario (sous-titré en français) qui, s’il évite de trop faire ressentir un cheminement pré-défini, propose tout de même un récit assez présent, notamment par des séquences de dialogues parfois assez longues. Et avec choix de répliques à la clé. Cependant, tout débute par le choix de l’avatar, un boss à sélectionner parmi une quinzaine dont certains vous rappelleront bien des choses. Chacun possède ses propres caractéristiques, et surtout ses bonus qui ne doivent pas être pris à la légère. Par exemple tout ce beau monde possède un skill, comme la drague d’un ennemi pour le soudoyer, ou l’utilisation du poison. Et ensuite, on est lâché dans la ville, où il va vite falloir choisir son camp. Ne pensez pas partir à l’abordage des différentes familles n’importe comment : dans cet univers il faut faire preuve de malice afin de contrôler un territoire de plus en plus imposant.

La gestion plus plaisante que les combats

image jeu empire of sin

Cette quête au territoire se fait notamment en se lançant dans des missions que vous confieront les lieutenants que vous ne tarderez pas à multiplier. C’est ici qu’Empire Of Sin parvient particulièrement à nous convaincre, quand il nous place en tant que décisionnaire notamment dans le destins des familles ennemies. Un choix malheureux aura des répercussions, et la jouer totalement pacifique, ou totalement guerrier, ne pourra que vous projeter vers une chute certaine. L’autorité, le respect d’un gang, cela se construit et se conquiert, notamment en engrangeant de l’argent. L’aspect gestion sera donc primordial : il faut se lancer dans la propriété de commerces peu scrupuleux, comme des bars ou des bordels, et chercher à les pérenniser en soignant la décoration ou la réputation. Le jeu se fait ici très agréable, il s’agit certainement des mécaniques les plus réussies qui l’habitent car elles donnent l’impression d’un véritable renouvellement.

L’autre incontournable d’Empire Of Sin est son système de combat, et là ça se gâte un peu. Pas que ces phases soient ratées, loin de là, mais elles se font trop répétitives notamment à cause d’une quantité assez surréaliste de batailles. On y passe trop de temps, alors que la partie gestion nous intéresse un peu plus, ce qui déséquilibre l’expérience. Toujours est-il que l’ensemble reste fonctionnel : on est dans un tour par tour qui nous rappelle immédiatement les Desperados 3 et autres XCOM. On a donc au programme des points d’action qui conditionnent vos prises de décision, comme l’utilisation des armes ou la mise à couvert. On pourra tout de même se réjouir d’une possibilité de perfectionner l’avatar, par exemple en lui achetant des armes toujours plus efficaces par exemple.

Empire Of Sin peut donc se targuer de proposer au moins une moitié de bon socle, ce qui est déjà pas mal pour une nouvelle licence. Dans les améliorations à apporter si, un jour, Romero Games se lance dans une suite, on place la technique comme une priorité. Le jeu n’est pas moche, loin de là, on apprécie même sa direction artistique qui nous plonge idéalement en pleine époque de la prohibition. On s’y croirait. Par contre, le soft se révèle parsemé de bugs, que ce soit d’affichage ou de collision. Malheureusement, ces derniers se déclarent principalement dans les phases de combat, et l’on a parfois observé une intelligence artificielle aux actions pour le moins douteuses. Et l’ergonomie des menus, si elle n’est pas catastrophique, aurait pu faire l’objet d’encore un peu plus de soin. Vraiment dommage, surtout que la durée de vie se fait réjouissante : un run vous occupera bien des heures, et la rejouabilité est particulièrement bonne.

Note : 14/20

Avec Empire Of Sin, Romero Games et Paradox Interactive livrent un jeu de gestion efficace, même s’il existe quelques regrets. Il est simplement dommage que les combat, peu amusants, se fassent si présents, au point parfois de rendre l’expérience rébarbative. Ainsi, on en est à espérer une suite, laquelle pourra aussi régler les quelques bugs rencontrés ici ou là. Reste que ce soft pourra clairement plaire à un public de passionnés du genre, mais aussi de l’époque des gangsters dignes de ce nom.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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