Caractéristiques
-
Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- PC
- Développeur : Moi Rai Games
- Editeur : Team 17
- Date de sortie : 8 décembre 2020
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
-
Existe aussi sur :
Monster Sanctuary propose un mariage des genres assez malin
On est souvent étonné par l’inventivité de certains petits studios en terme de conceptualisations que l’on n’avait pas vu venir. Le domaine indépendant est clairement à l’avant-garde de ce phénomène, comme on l’a vu à l’occasion des sorties de Othercide ou de Loot Rascals. Bon, le jeu ici abordé, Monster Sanctuary, n’est pas vraiment indé dans l’esprit puisque Team 17, une boîte qui a pignon sur rue, se charge de l’édition. Mais il faut le souligner : le soft est issu de Moi Rai Games, un studio d’humble facture qui signe ici son premier titre. Et nous vous le confions de suite : ce mariage de Pokémon et de Metroidvania nous a séduit, au moins en partie.
C’est donc après une année d’accès anticipé sur Steam (et cinq ans de développement, tout de même !) que Monster Sanctuary paraît dans sa version définitive. On ne vous cachera pas que nous n’étions pas forcément très attentif à l’actualité de ce jeu, toujours est-il que ses promesses avaient tendance à nous interpeler. On fait donc face à un Pokémon sur un plan 2D, avec une bonne dose d’éléments issus du Metroidvania. Mais avant d’en découvrir les mécaniques, le jeu nous dévoile son histoire, sans doute son élément le moins séduisant au final. Le récit se fait convenu, on a droit à une quête initiatique sans trop de fioritures, agréable mais parfois trop téléphonée. On ira donc gagner notre titre de gardien des monstres, non seulement afin de sauver le Sanctuaire mais aussi dans le but de marcher dans les pas de nos ancêtre. On a droit à des sous-titres français et, même si l’on relève des coquilles, c’est une bonne chose.
Des pistes d’amélioration pour une éventuelle suite
Le concept de Monster Sanctuary est la principale force de cette expérience. Et la prise en mains se fait aussi limpide qu’évidente, malgré une ergonomie des menus qui demande un temps d’adaptation. Après avoir choisi notre monstre parmi un casting de quatre starters (représentants le feu, l’eau, le terre et le vent), on se voit plongé dans un monde 2D assez imposant. Une partie importante du gameplay s’appuie sur les codes du RPG : il est nécessaire de multiplier la possession des monstres. Ici, pas question de balles pour capturer, mais d’obtenir de bon scores de combat afin d’obtenir un œuf. Lequel éclore très (trop) facilement, ajoutant une espèce à notre équipe. Ensuite, il faudra faire batailler tout ce beau monde (jusqu’à six sur le terrain) pour leur faire engranger de l’expérience dans le but de parfaire l’une des bonnes idées du soft : un arbre de compétences propre à chaque monstre. Cela imprime donc une sorte de spécificité à chacun, et cela pousse le joueur à s’impliquer dans des phases de levelling par nature nombreuse.
Monster Sanctuary est aussi un Metroidvania : la carte (qui aurait mérité d’être plus précise) se découvre au fur et à mesure, et l’on est intelligemment poussé au backtracking. Comment ? Très simple : chaque monstre a une capacité spéciale à utiliser hors des combats. Celui-ci allongera votre temps de saut, cet autre vous permet de détruire des éléments du décor. Bref, pour atteindre certains passages, aboutissant souvent à une découverte importante, ne se fait qu’en employant une équipe de compagnons bien pensés. Le problème est qu’ils sont finalement assez peu nombreux, se contentant finalement d’accompagner les besoins du terrain. Autre retenue : la courbe du challenge se fait étrange, avec des murs de difficulté soudains qui force à des phases de levelling fastidieuses. Aussi, la 2D, si elle reste lisible et la direction artistique cherche à bien différencier les environnements, imprime une sorte de raideur dans le rendu. Ceci un peu aggravé par des animations assez simplistes.
Note : 14/20
Monster Sanctuary parvient à bien marier deux genres aux mécaniques très huilées, et en tire bien des forces. Entre la capture de monstres et leur évolution de capacités via des arbres de compétences très malins, on apprécie l’utilité des capacités spéciales poussant au backtracking indissociable du Metroidvania. Quelques regrets se font quand même ressentir, comme un nombre de compagnons insuffisant, une technique manquant de panache, et surtout une histoire qui manque d’ampleur. Mais, globalement, il s’agit d’une expérience qui laisse de bons souvenirs.