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[Critique] Nomadland : Une Magnifique Ode Américaine

Caractéristiques

  • Titre : Nomadland
  • Réalisateur(s) : Chloé Zhao
  • Avec : Frances McDormand, David Strathairn, Linda May, Swankie et Bob Wells.
  • Distributeur : The Walt Disney Company France
  • Genre : Drame
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 108 minutes
  • Date de sortie : 9 juin 2021
  • Note du critique : 8/10

Un film entre documentaire et Fiction

Après Les chansons que mes frères m’ont apprises, The Rider et bientôt Eternals pour Marvel, Chloé Zao nous livre son nouveau long-métrage qui a été multirécompensé (dont Meilleur Film et Meilleure Réalisatrice aux Oscars). Nomadland raconte l’histoire de Fern, qui décide de prendre la route à bord de son van aménagé, après l’effondrement économique de la cité ouvrière du Nevada où elle vivait, et d’adopter une vie de nomade des temps modernes, en rupture avec les standards de la société actuelle. De vrais nomades incarnent les camarades et mentors de Fern et l’accompagnent dans sa découverte des vastes étendues de l’Ouest américain.

Si le scénario est inspiré du livre Nomadland de Jessica Bruder, il s’en détache pour plusieurs raisons.  Dans le roman, on s’intéresse à un groupe, et non à un personnage comme c’est le cas ici. Le temps d’introduire Fern, de comprendre ce qu’elle a vécu (la fermeture de l’usine de sa ville et le décès de son mari Bob), et nous partons sur les routes avec elle à bord de son van aménagé. On découvre comment vivent ces « nomads » qui, pour la plupart, sont retraités, vont de petits boulots en petits boulots tout en restant dans des aires de caravanes. Et c’est là que la scénariste/réalisatrice change sa narration, puisque nous faisons la connaissance de vraies personnes, qu’elle suit et interviewe via son actrice principale. Grace à ce procédé, on découvre la vie de ces personnes qui deviennent des personnages à part entière. Une plongée dans la pauvreté et la solitude certes, mais aussi dans la solidarité, l’entraide et la générosité.

C’est la force de son long-métrage :nous faire découvrir toute une facette des Etats-Unis que nous ne connaissons pas. Cette partie est certainement la plus intéressante. Chloé Zao revient à une narration plus fictionnelle dans son dernier acte avec le personnage de Dave. Est-ce que Fern va retrouver un semblant de vie normale ? Va-t’elle se donner une seconde chance ? Evidemment, il y aura des réponses à ces questions mais cette dernière partie, pourtant essentielle dans l’évolution du personnage, est certainement la plus faible. C’est sûrement le seul défaut du film.

Une actrice au sommet

image frances mcdormand nomadland

Concernant la réalisation, Chloé Zao fait ce qu’elle fait de mieux. Elle tourne avec de la lumière naturelle, sans fioriture, et pourtant tout ses plans son magnifiques. Il y a toujours un cadre ou une lumière qui nous émerveille. Elle tourne quasiment tout le temps avec une caméra à l’épaule, ce qui donne au long-métrage cet aspect documentaire qui lui va à ravir.  En plus d’être scénariste et réalisatrice, Zao assure aussi le montage de Nomadland. Là aussi, le résultat est convaincant. Malgré un rythme assez lent, on ne voit pas filer les 1h48 qui viennent de s’écouler. De plus, la transition entre la partie documentaire et la partie fiction se fait en douceur et naturellement. Enfin, la musique de Ludivico Einaudi reste assez discrète et se fond bien dans l’ensemble.

Evidemment, comment passer à côté de l’interprétation de Frances McDormand, qui a remporté l’Oscar de de la Meilleure Actrice pour ce rôle comme pour 3 Billboards en 2018, dans le rôle de Fern ?Elle est d’une justesse et d’une simplicité magnifiques. Elle n’a quasiment pas de dialogue et tout passe par ses gestes, son attitude et ses yeux. Une superbe performance. David Strathairn, qui interprète Dave a peu de scènes mais il est aussi juste et on croit à la relation amicale entre son personnage et celui de Fern.  L’alchimie entre McDormand et David Strathairn est palpable à l’écran. N’oublions pas les autres « personnages » du long-métrage que sont Linda May, Swankie et Bob Wells. Leurs sincérité est bouleversante.

Au final, Nomadland est une magnifique ode américaine, entre documentaire et fiction, aussi maîtrisée, qu’inspirée et inspirante, portée par une interprétation magnifique et touchante de son actrice principale.

Article écrit par

Adore le cinéma en général, que ce soit les gros blockbusters ou les plus petits films, les séries TV et les jeux vidéo. Il réalise de nombreux tests de blu-ray et films en UHD 4K et couvre l'actualité cinématographique en salles.

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