Caractéristiques
- Titre : Last Night in Soho
- Réalisateur(s) : Edgar Wright
- Avec : Anya Taylor-Joy, Thomasin McKenzie, Matt Smith, Terence Stamp, Diana Rigg ...
- Distributeur : Universal Pictures France
- Genre : Thriller, Epouvante-horreur
- Pays : Américain/Britannique
- Durée : 117 minutes
- Date de sortie : 27 octobre 2021
- Note du critique : 7/10 par 1 critique
De bonnes idées, mais un film prévisible
Nouveau long-métrage d’Edgar Wright (Baby Driver, la trilogie Cornetto), Last Night in Soho raconte l’histoire d’Eloise, une jeune femme passionnée de mode. Un jour, elle voyage dans le temps et se retrouve mystérieusement dans les années 1960. Elle y rencontre Sandie, qui n’est alors qu’une éblouissante chanteuse en devenir. Cependant, le Londres de cette époque cache bien des choses. De plus, le temps semble se désagréger, ce qui aura de lourdes conséquences…
Co-écrit par Wright et Krysty Wilson-Cairns (1917), Last Night in Soho est un thriller horrifique naviguant entre les années 60 et notre époque actuelle. Il y a de bonnes choses dans le scénario, mais aussi des éléments bien plus moyens. Côté positif, le parallèle fait entre les deux héroïnes qui veulent accomplir leur rêve est pertinent et bien amené. Si l’une veut devenir chanteuse et que l’autre veut devenir styliste, Eloise (Thomasin McKenzie, découverte dans Old, convaincante) va s’inspirer, visuellement des vêtements de Sandie pour ses créations mais aussi pour évoluer. Sandie (Anya Taylor-Joy, vue dans Glass, toujours sublime), a de l’assurance, ce qui fait défaut à Eloise. Grâce à ce que voit Eloise (que ce soit vrai ou non, mais évidemment, nous vous laissons la surprise), elle évolue autant physiquement que mentalement et l’on sent parfaitement cette progression du personnage tout au long du film.
Immanquablement, les choses vont mal tourner puisque l’histoire de Sandie est très sombre. Mais ce qui peut sembler évident pour Eloise l’est en réalité beaucoup moins. Et là, on tombe un peu dans la facilité scénaristique puisque l’on voit venir tous les rebondissements. Surtout pour les personnages de Jack (Matt Smith, qui offre une prestation solide), de l’homme sans nom (Terence Stamp, que l’on voit trop peu), et Miss Collins, interprétée par la fascinante Diana Riggs, malheureusement décédée depuis et à qui le long-métrage est dédié. Du coup, il n’y a pas vraiment d’élément de surprise.
De plus, le scénario essaie de jouer sur le fait qu’Eloise est soit folle, car sa mère l’était, ou que tout est vrai, mais cela est trop peu mis en avant et aurait dû être un peu plus appuyé.
Des thèmes d’actualité
Comme nous le disions plus haut, les deux personnages ont un rêve. La différence, c’est qu’elles vivent à deux époques très différentes : Eloise de nos jours et Sandie dans les années 60. Pour cette dernière, les hommes profitent d’elle et son avenir n’est pas des plus radieux. Evidemment, le parallèle s’impose avec l’actualité de ces dernières années et le mouvement #Metoo.
On voit qu’il y a une évolution entre les deux époques même si, à notre époque, cela reste contrasté, surtout avec la scène avec le chauffeur de taxi. Le thème est plutôt bien amené et aboutit à une conclusion logique où les deux personnages se comprennent mutuellement.
La forme est toujours bonne
La réalisation d’Edgar Wright est toujours excellente et inspirée. On retiendra par exemple la scène de danse où les deux héroïnes sont interchangeables, magistralement réalisée. La photo de Chung-hoon Chung est aussi magnifique, avec une utilisation des couleurs et de leur signification (le rouge et le bleu principalement) pertinente. Certaines scènes se croisent entre les deux époques pour faire le parallèle entre les deux personnages et l’utilisation des miroirs est véritablement bien pensée.
On retiendra aussi que l’horreur est bien mise en avant, même si le film ne fait pas peur. Il y a aussi, et ça c’est une habitude chez Edgar Wright, un très bon emploi des musiques – ici, des chansons des années 60 qui accompagnent parfaitement le long-métrage. Malheureusement, le rythme de Last Night in Soho est légèrement chancelant. On sent clairement la durée de quasiment deux heures. Le long-métrage aurait gagné en tempo avec au moins dix minutes en moins.
Last Night in Soho n’est donc pas parfait, et certainement pas le meilleur film d’Edgar Wright, mais il est suffisamment de qualité au niveau de la narration, de la réalisation et du casting pour nous permettre de passer un bon moment.