Caractéristiques
- Titre : Là où chantent les écrevisses
- Titre original : Where The Crawdads Sing
- Réalisateur(s) : Olivia Newman
- Scénariste(s) : Lucy Alibar d'après le roman de Delia Owens
- Avec : Daisy Edgar-Jones, Taylor John Smith, Harris Dickinson, Michael Hyatt, Sterling Macer, Jr. et David Strathairn.
- Distributeur : Sony Pictures France
- Genre : Drame, Thriller
- Pays : Américain
- Durée : 125 minutes
- Date de sortie : 17 août 2022
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- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Reese Witherspoon adapte le roman à succès de Delia Owens
Second long-métrage d’Olivia Newman (Mon Premier Combat) et adaptation du roman éponyme de Delia Owens, Là où chantent Les écrevisses raconte l’histoire de Kya, une petite fille abandonnée, qui a grandi seule dans les dangereux marécages de Caroline du Nord. Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur la « Fille des Marais » de Barkley Cove, isolant encore davantage la sensible et résiliente Kya de la communauté. Sa rencontre avec deux jeunes hommes de la ville ouvre à Kya un monde nouveau et effrayant ; mais lorsque l’un d’eux est retrouvé mort, toute la communauté la considère immédiatement comme la principale suspecte.
Best-seller de 2018 et produit par Reese Witherspoon qui avait mis en avant le roman dans son célèbre club de lecture, Là où chantent les écrevisses est adapté, au scénario, par Lucy Alibar. La structure est assez simple. Nous découvrons le cadavre d’un jeune homme et, après une très courte enquête, les autorités arrêtent Kya. Ce n’est que lorsque son avocat arrive et essaie d’apprendre à connaître l’histoire de la jeune fille que nous avons droit à des flashbacks. A partir de là, le long-métrage alterne entre le procès de Kya et son histoire, jusqu’à ce que les deux temporalités se rejoignent. Une structure assez classique, mais intéressante. Cela nous permet d’apprendre à connaître l’héroïne, ainsi que les personnages secondaires, mais aussi le monde dans lequel elle évolue.
Un film d’époque à mi-chemin entre drame, thriller et romance
On passe donc assez facilement de la comédie romantique au drame en passant par le thriller selon les épreuves que le personnage traverse. Autre bon point : le retournement final ne nous amène pas de flashbacks explicatifs qui auraient été de trop. Un procédé que l’on voit pourtant encore trop souvent au cinéma. Ici, le spectateur n’est pas pris pour un imbécile et comprendra de lui-même. Si l’on a aimé les thèmes abordés ici, comme l’exclusion d’une communauté et les violences faites aux femmes (avec le parallèle fait entre Ma et Kya), qui, d’ailleurs, trouve un écho assez moderne ici, on regrette tout de même que certains ne soient davantage développés, comme celui de la proie et du prédateur, qui est souvent cité, mais très peu abordé. Aussi, nous sommes dans un état du Sud des Etats-Unis dans les années 50-60 et il aurait bienvenu, historiquement parlant, de faire le parallèle entre Kya et Mabel et Jumpin, un couple de commerçants afro-américains qui ont aidé Kya. Pour le reste, l’intrigue est maîtrisée et, même si le rythme du long-métrage est relativement lent, on ne s’ennuie pas.
Une réalisation maîtrisée sublimant les décors de la Caroline du Nord
Concernant la réalisation d’Olivia Newman, on peut dire qu’elle s’en sort plutôt bien, surtout que la majorité de l’intrigue se déroule dans un marécage. Et pourtant, elle arrive à proposer des lieux d’action différents, mais surtout magnifiques, avec des décors et une direction photo naturels. Elle fait du marécage un personnage à part entière et laisse les acteurs s’exprimer autant qu’elle fait des pauses sur les décors et parvient à faire particulièrement bien monter la tension lors de scènes prenantes. Du coup, on s’attache vraiment au personnage de Kya. Le montage est également bien ficelé. On passe aisément des flashbacks au procès avec un rythme lent mais sans longueurs inutiles. La musique de Mychael Danna s’avère intéressante. Le compositeur parvient autant à accentuer les moments de tension, qu’ils soient dramatiques ou romantiques. Il passe de l’un à l’autre avec une belle facilité.
Du côté des acteurs, Daisy Edgar-Jones (l’excellente série Normal People) montre son talent sur grand écran. Elle est un excellent lead par sa prestation car on s’attache vraiment au personnage de Kya, ce qui est assez dur vu qu’elle montre rarement ses sentiments. Une belle performance et une révélation. Taylor John Smith est aussi bon et émouvant dans le rôle de Tate. Harris Dickinson (The King’s Man) a un rôle à double-emploi dans le rôle de Chase et il interprète ces deux facettes de la bonne façon. Michael Hyatt et Sterling Macer, Jr sont touchants dans les rôles de Mabel et Jumpin. Enfin, David Strathairn (Nightmare Alley) assure toujours dans le rôle de l’avocat Tom Milton. Il apporte son savoir-faire à l’ensemble.
Là où chantent les écrevisses est donc un bon film, à mi-chemin entre comédie romantique, drame et thriller, avec de superbes images et des acteurs convaincants. Il aurait fallu que certains thèmes soient plus approfondis ou même traités pour que cela fonctionne parfaitement mais, au delà de ces réserves, on passe un bon moment.