Edit (octobre 2018) : ce post, écrit en 2010 alors que Culturellement Vôtre était encore un blog et non un webzine, ne correspond pas vraiment à la ligne éditoriale actuelle. Il s’agit d’un édito au ton personnel et d’un véritable cri d’indignation. J’ai tenu à le laisser, même en marge du site, car je considère, aujourd’hui plus que jamais, qu’une prise de conscience vis-à-vis de notre comportement individuel et collectif, en ligne ou « IRL » (in real life, pour les non-initiés), est essentiel. Les violences sexuelles ne sont pas une plaisanterie. J’ai essayé, avec les moyens que j’avais à 24 ans, avec mon indignation et mon empathie aussi, de parler à ceux qui, derrière la sécurité de leur écran, tapent ce genre de recherches dans Google. De comprendre ce côté des choses, pour pouvoir, peut-être, les atteindre et leur permettre d’entendre l’autre côté, celui des victimes, pour lesquelles tout cela est tout sauf une plaisanterie. Ce texte n’est pas parfait. Je l’ai laissé tel quel.
Des lecteurs et lectrices averti.e.s s’apercevront sans doute que, si je décris certaines situations de zones « grises », ce que je qualifie d’harcèlement sexuel à un moment donné relève en réalité du viol. Comme de nombreuses femmes de tous âges, j’ai aussi été élevée dans une société dans laquelle on nous apprend que le viol est avant tout un inconnu armé dans une ruelle sombre, et qu’une agression sans coups et sans armes de poing, où la victime ne se débat pas et ne hurle pas à la mort, n’est pas un viol. Evidemment, cela ne veut rien dire. Il y a différents types de contraintes, et qu’il s’agisse d’un ami, petit-ami, d’un proche, d’une connaissance ou d’un parfait inconnu ne change non plus rien au fait, comme je l’écrit d’ailleurs très clairement dans ce texte. C’est aussi pour ça que je n’ai jamais pu me résoudre à supprimer ce texte : nous sommes toutes et tous prisonniers de ces raisonnements, qui permettent à la culture du viol de se perpétuer, et aux violences sexuelles de continuer à exister. Libérons-nous de ces pièges culturels et idéologiques !
Et, si vous êtes victime de violences sexuelles (et ce, que vous soyez un homme ou une femme), ou si vous êtes auteur de violences sexuelles (que vous soyez un homme ou une femme, là encore) : demandez de l’aide ! Vous pouvez consulter le site de l’association de la psychotraumatologue Muriel Salmona, Mémoire Traumatique, où vous trouverez de nombreuses adresses et références en France. Les thérapies EMDR et ICV (Intégration du Cycle de la Vie) sont également très bien une fois que vous aurez pu parler à quelqu’un. Pour les violences sexuelles faites aux femmes plus spécifiquement, vous pouvez appeler le numéro (gratuit) du Collectif Féministe Contre le Viol : 0800 05 95 95.
En consultant les statistiques de mon blog tout à l’heure, j’ai eu la mauvaise surprise de découvrir que pour la cinquième fois en l’espace de 3-4 jours, quelqu’un était arrivé sur mon blog en
tapant la requête « viol en direct » depuis Google. Cela faisait un certain temps que ça ne c’était pas produit (j’avais déjà trouvé la même requête il y a quelques mois ainsi que
l’an dernier). Pire, en consultant les statistiques de mon site sur Google, j’ai appris que cette requête avait été tapée dans le moteur de recherche 36 fois au cours des 30
derniers jours! Dans mon article sur le 1er album de Tori Amos Little Earthquakes (1992), j’avais évoqué la chanson à capella « Me and a Gun » dans
laquelle l’artiste parle de manière frontale du viol qu’elle a subi à 22 ans en sortant d’un concert qu’elle avait donné dans un piano-bar de Los Angeles. C’est ironiquement vers cet article que
renvoit le moteur de recherche lorsque cet individu (il s’agit probablement de la même personne) tape cette requête terrifiante. Et cela me rend malade, bien que ce ne soit pas un fait nouveau,
que des individus puissent chercher sur Internet ce type de contenu. C’est pourquoi j’ai décidé de mettre en ligne la performance la plus glaçante de cette chanson par Tori Amos, le tout
sous-titré en français par mes soins. Pour que ces personnes soient confrontées, ne serait-ce qu’une fois, au point de vue d’une victime qui a récupéré sa dignité. Qu’ils me disent (ils
n’en feront rien et au fond tant mieux) s’ils trouvent toujours ça bandant. Evidemment, il est fort probable que ce type d’individus reste indifférent à cette chanson et à ce que j’écris ici.
Mais je ne pouvais pas voir cette requête revenir de plus en plus souvent et ne rien faire, tout aussi futile soit mon action.
Les lignes qui vont suivre ne s’adressent donc pas à mes lecteurs habituels (qui sont bien plus intelligents que ça) mais aux internautes anonymes cités plus haut:
Tout d’abord, avant de parler d’éthique et de morale, un simple petit rappel juridique: regarder et/ou télécharger des photos ou vidéos de viols, d’actes pédophiles ou de tout autre acte de
violence à l’égard d’autrui est illégal, donc puni par la loi. Même si vous n’êtes pas l’auteur du viol ou d’un quelconque acte similaire, si vous cherchez et
regardez ce type de contenu pour votre plaisir personnel, vous êtes presque tout autant responsable que le violeur ou la personne qui a enregistré et mis en ligne ces documents et serez considéré
comme complice d’un tel acte si vous ne le signalez pas immédiatement à la police. Internet est peut-être souvent considéré comme un lieu anonyme où l’on peut accéder à n’importe quel
contenu en avançant masqué, mais si j’ai pu voir que vous avez tapé cette requête tel jour par le biais de tel moteur de recherche, la police, avec les logiciels dont elle dispose, peut
retrouver votre adresse IP, même si vous en changez régulièrement ou que vous vous abritez derrière un pare-feu ou un serveur proxy. A moins que vous ne soyez vous-même un agent de police
traquant les sites hébergeant ce type de contenu (auquel cas vous n’êtes pas concerné par ces lignes et je vous remercie de tout coeur de votre action), il n’est donc pas
conseillé de taper ce type de requêtes car la lutte contre le cyber-criminalisme est active depuis un certain temps.
Moralement ensuite (ce mot vous fait-il rire?): comment peut-on prendre son pied en regardant une personne subir un viol? Je ne parle pas, évidemment, des films ou séries de fiction qui
mettent en scène des viols, mais bien d’images réelles où la violence n’est pas feinte et la victime pas une actrice. En y réfléchissant bien, peut-être
est-ce cette distinction entre fiction et réalité que vous avez du mal à cerner. Nous vivons dans une société dominée par les images et peut-être que, immergé par elles depuis votre tendre
enfance sans qu’on vous les ai expliquées, vous vous rassurez en vous disant que si cela a été filmé et mis sur Internet, ce n’est pas réel et que quelques plaisantins ont fait ça pour le
fun. Malheureusement, on ne parle pas du Projet Blair Witch, ce film de fiction filmé en caméra portée comme s’il s’agissait du film retrouvé d’un groupe
d’étudiants disparus en pleine forêt. Et si vous accolez au mot viol le terme « en direct » vous devez bien savoir au fond de vous que vous cherchez « du vrai ». De plus, la différence est
généralement visible entre un film de fiction et un document réel.
Si ce n’est pas ça, peut-être vous dites-vous: « c’est comme un film porno et puis la fille (ou le gars) en avait envie mais n’osait pas le dire, elle/il dit non pour mieux dire oui ou exciter le
violeur, etc. » Eh bien non, il ne s’agit pas d’un film porno pour la simple et bonne raison qu’un film porno, s’il montre des actes sexuels non simulés montre des actes qui sont
consentis, puisque les protagonistes sont des acteurs X rémunérés et parfaitement conscients de ce qu’ils font et qui jouent un script de fiction.
Dans le cas d’un viol dans la vraie vie, la victime n’est pas consentante (c’est la définition même du viol, que vous devez connaître puisque vous employez ce terme) et n’en a pas envie, à aucun
niveau, conscient ou inconscient. Elle ne l’a pas « cherché » non plus, même si elle porte un décolleté et une mini-jupe et que vous la jugez aguicheuse. Une femme est en droit de s’habiller comme
elle veut et porter des vêtements sexy ne signifie pas être une prostituée ou avoir envie de se faire sauter par le premier gars venu. Même si la victime connaît le violeur, qu’il s’agit d’un
ami, de son petit-ami ou d’un mec qu’elle a rencontré dans un bar, cela ne veut pas dire qu’elle est disposée à écarter les jambes sur demande. « Non » veut bien dire « non » et pas « je dis non car
je n’ose pas dire oui. »
Si un individu ne tient pas compte du refus de la personne et la bat, la menace explicitement (oralement ou au moyen d’une arme), l’intimide ou l’humilie pour parvenir à ses fins alors non, la
victime n’est en aucun cas consentante: elle n’a pas le choix ou bien se soumet à son agresseur car elle craint pour sa vie. Et ne me parlez pas de simples menaces en l’air, de mots prononcés
sous le coup de l’impulsion mais que l’agresseur ne pensait pas mettre à exécution: face à un agresseur supérieur en force et parfois en âge, personne n’est disposé à donner le bénéfice du doute
et à riposter par la force ou même les cris. Si de plus la victime connaît son agresseur, cette situation est d’autant plus douloureuse et la personne aura tendance à essayer de parler à celle-ci
pour comprendre la raison de son comportement et essayer de la dissuader, voire la supplier d’arrêter. S’il s’agit d’un parent, de son conjoint ou d’un ami, elle fera sans doute appel à ses
sentiments et lui dira peut-être qu’elle l’aime… ça ne veut pas dire qu’il s’agit d’une invitation au viol. La victime réclame simplement le respect de sa personne à son agresseur en faisant
appel (en vain) aux sentiments que celui-ci doit éprouver au fond de lui et qui devraient lui dire de ne pas prendre physiquement avantage d’une personne dont il est proche et qui l’aime. L’amour
passe par le respect des désirs et des choix de l’autre, pas par des rapports forcés qui laissent leurs victimes traumatisées et terrifiées.
Il n’y a pas que la dimension physique qui est impliquée dans un viol: un viol est une intrusion psychique qui s’immisce au plus profond de l’âme d’une personne et la laisse désemparée. C’est une
prise de pouvoir qui vise à contrôler quelqu’un, à le posséder entièrement contre sa volonté et par là-même à le détruire et le réduire au simple rang d’objet, de récipient, d’esclave. C’est un
acte de mépris et de haine, pas d’amour. Certains violeurs ont été abusés sexuellement dans leur enfance par un parent ou un tiers: cela permet certes de comprendre comment ils en sont arrivés là
mais n’excuse rien. On ne se venge pas de son malheur en s’en prenant à des personnes qui n’y sont pour rien. Leur faire subir la même chose qui a détruit notre vie ne changera rien à l’histoire
et il n’y a pas de « maintenant au moins, tu sais ce que je ressends »: personne ne souhaite ce genre de choses pour soi-même ou autrui et les gens qui n’ont pas connu de tragédies ne sont pas
forcément des imbéciles ligués contre vous; d’ailleurs, que savez-vous vraiment de leurs vies ou de leurs pensées?
Les conséquences psychologiques d’un viol sont réelles et importantes: la victime reste longtemps marquée par la haine de son agresseur et se sent souvent sale et coupable. Ressentir de la
culpabilité ne signifie pas avoir nécessairement des choses à se reprocher: simplement, la personne essaie de se persuader qu’elle aurait pu éviter ce qui s’est passé et s’en veut de ne pas avoir
réussi à dissuader le violeur, à se débattre, à fuir. Si elle connaissait ce dernier, elle se sent d’autant plus coupable et craint d’avoir provoqué le soudain dégoût d’une personne de confiance
qu’elle croyait connaître, elle a peur qu’on ne la croit pas, qu’on lui dise qu’elle l’a bien cherché ou qu’elle n’a pas exprimé son refus assez clairement surtout s’il n’y a pas eu de témoins et
que les proches n’ont rien remarqué.
Parfois, ses craintes sont telles qu’elle ne portera pas plainte et n’osera pas parler du viol à ses proches. La personne se retrouve ainsi isolée et se referme sur elle-même, ce qui conduit
fréquemment à la dépression ou au suicide. De plus, la victime a souvent peur que l’agresseur la retrouve et recommence, voire qu’il la tue et elle se met à avoir peur de sortir de chez elle ou
de rester seule, peut avoir l’impression de voir son agresseur partout où elle va. Elle fait souvent des cauchemars des années durant qui la laissent terrifiée et impuissante et garde ce
sentiment d’être considérée comme un objet et non une personne, ce qui peut engendrer une crainte des relations sexuelles et l’empêcher de mener une sexualité épanouie. Sans le soutien des
proches et/ou une aide médicale et psychologique adéquates, certaines personnes ne s’en remettent jamais et adoptent parfois des comportements auto-destructeurs car elles sont persuadées que sexe
et violence sont liés et qu’elles ne peuvent pas inspirer autre chose à un partenaire en cas de relations sexuelles. Ces personnes se retrouvent déchirées et coupées de leur corps au plus profond
d’elle-même.
Je connais personnellement des personnes qui en sont passées par là (ou qui y sont encore, des années plus tard) et je peux vous assurer qu’il ne s’agit pas d’une partie de plaisir, il ne s’agit
pas d’une façon de se rendre intéressant, de se faire plaindre. D’aileurs, les personnes que je connais ne m’ont souvent parlé qu’à demi-mots, avec gêne de cet événement de leur vie et parfois
d’autres l’ont fait pour elles car elles ont beaucoup de mal à en parler. Ne me dites pas que ces personnes ne disent pas tout car ce qu’elles cachent prouverait qu’elles étaient consentantes:
elles ont simplement honte d’avoir subi des actes qui les révulse et les dire peut leur donner l’impression d’y avoir pris une part active.
Et pour clore une bonne fois pour toute le débat sur « Est-ce un viol ou pas? », récapitulons:
– Si la personne dit « non », elle n’est pas consentante, point.
– Si l’agresseur insiste et que la personne finit par dire « oui », il faut se demander: 1/ l’agresseur l’a-t-il frappée? 2/ l’agresseur l’a-t-il menacée (menaces de mort, de coups, etc.)? 3/
l’a-t-il intimidée? (en cassant des objets, frappant des murs, en s’avançant vers la personne en la regardant d’une façon menaçante, en hurlant ou insultant…) 4/ combien de fois a-t-il dû
« demander » son consentement, combien de temps, sur quel ton? 5/l’a-t-il humiliée? (en insultant et rabaissant la personne, par des attouchements…) 6/ la personne était-elle libre de partir si
elle le souhaitait (sans qu’on la menace oralement ou physiquement, sans qu’elle se retrouve à la rue si elle n’a pas d’autre endroit où aller où de moyen de locomotion appropriés pour s’y
rendre…)? 7/l’agresseur a-t-il drogué ou saoûlé la personne? 8/ la personne avait-elle réellement les moyens de dire non ou de comprendre la situation (sourd-muets, handicapés mentaux, jeunes
enfants …)?
– Si l’agresseur ne tient pas compte du refus de la victime, il s’agit d’un viol ou abus sexuel. Quelle est la différence entre les deux? C’est la partie la plus délicate de la question car,
selon les pays, elle peut légèrement varier et il existe des situations particulières où il est difficile de trancher. Par exemple, en l’absence non seulement de témoins mais de blessures
apparentes sur le corps ou les parties génitales, s’il n’y a pas eu de violence physique directe (pas de coups portés, pas de menace de mort orale ou à la pointe d’une arme). Si certains pervers
parviennent à ressentir de l’excitation et jouir malgré une victime apeurée qui se débat ou contracte son corps par peur de la pénétration, d’autres, plus « ordinaires » ou tout simplement plus
malins, jouent avec l’esprit de leur victime pour qu’elle se rende d’elle-même.
Soyons clairs: s’il faut à quelqu’un insister de manière véhémente, en passant souvent par brimades, insultes ou chantage affectif des heures durant (ou ne serait-ce que 1h, 30mn, 15mn, peu
importe), la faire pleurer, si la personne, après tout ça, « accepte » elle ne le fait pas par envie mais parce-qu’elle n’en peut plus et/ou qu’elle a peur que les choses aillent plus loin. Menacer
de quitter son conjoint ou de l’empêcher de voir ses enfants s’il n’obtempère pas, ça s’appelle du chantage et de nombreuses personnes peuvent y être sensibles; ce n’est pas simplement une
question d’être faible ou fort. Un harcèlement répété, des insultes usent n’importe qui et finissent par engendrer la peur. S’il n’y a pas eu coups mais que l’individu a montré une vive
colère, hurlé, fait de grands gestes même sans dire qu’il allait en venir aux mains, la personne a sans doute peur pour son intégrité physique et cherche alors à apaiser son agresseur par tous
les moyens pour s’en sortir autant indemne que possible. Même si cela consiste à rentrer dans le jeu du pervers…Autant dire que les conséquences psychiques sont les mêmes que dans le cas d’un
viol: honte, cauchemars récurrents pendant parfois des années, peur ressentie de manière physique (palpitations, nausées, angoisses violentes voire paralysante, etc…).
Dans ces cas, on parle généralement d’abus ou d’harcèlement sexuel (et moral), qui est puni par la loi. La question est délicate en France en ce moment où le débat sur le harcèlement moral fait
débat. De nombreuses associations demandent à ce qu’il soit strictement pénalisé. Le problème qui se pose est: comment peut-on le définir et à quel point cette définition peut-elle être étendue
sans que cela ne donne lieu à des abus, fausses accusations, etc.? Si le type d’abus et harcèlement sexuel que j’ai décrit est théoriquement puni par la loi, la situation peut être floue. En
l’absence de témoins directs, si la victime n’a rien dit a son entourage ou a menti à ses proches en changeant les circonstances des faits par honte, elle aura souvent du mal à prouver la
véracité de ses dires si elle décide de porter plainte. Les agresseurs en ont parfaitement conscience et c’est pour ça qu’ils isolent leurs victimes et ne se comportent de manière violente qu’en
l’absence de témoins. Leur entourage leur trouve souvent des qualités (intelligents, aimables, sociables, généreux…) et ne voient pas nécessairement leur « autre face ». Si ces personnes sont
connues pour être impulsives ou colériques, ces crises ne sont généralement pas assez importantes ou caractéristiques pour que l’entourage prenne conscience de la profondeur du problème. Certains
pervers en concluent que sans témoins et sans preuves tangibles (marques de coups), il n’y a pas abus sexuel et donc que la victime ne pouvait être que consentante, sinon elle serait « attardée. »
Ces personnes se considèrent comme des « types bien » et se voilent la face de cette manière.
Malheureusement, il n’y a pas d’un côté les « gens bien » et de l’autre « les méchants ». Si vous prenez du plaisir à dominer quelqu’un sans que celui-ci soit consentant, vous avez un problème et
devez réclamer de l’aide, même si par ailleurs vous êtes apprécié à votre travail, par vos amis et que vous avez sans doute des qualités. Même si vous n’avez jamais violé ou abusé directement
quelqu’un mais que vous prenez plaisir à voir des personnes réelles souffrir, ne serait-ce qu’en photos ou vidéo, c’est tout aussi grave et vous devez réclamer de l’aide. Ne dites pas que cela
vous empêche de passer à l’acte: cela ne fait qu’entretenir vos pulsions malsaines et de plus, vous vous rendez complices de ces actes. Demander de l’aide ne fait pas de vous quelqu’un de faible:
les faibles sont ceux qui fuient leurs problèmes (ce qui arrive à tout le monde, c’est humain, soyons clairs), qui prétendent qu’ils n’ont besoin de personne même s’ils ne savent pas comment
gérer une situation délicate. Cela ne fait pas de vous un fou: si vous êtes capables de vous reconnaître dans les comportements que j’ai détaillés, alors vous faites preuve d’un minimum de
lucidité et vous avez la possibilité de vous en sortir, si vous en avez la volonté. Si ce n’est pas le cas et que vous continuez à penser que les personnes qui subissent viol et/ou maltraitances
sexuelles, physiques et/ou morales l’ont « cherché » ou « aiment ça », qu’il n’y a pas de mal à regarder des documents montrant ces actes, malheureusement, je doute que je puisse dire ou faire quoi
que ce soit qui puisse vous faire changer d’avis et vous n’avez probablement pas lu mon (très long) article jusqu’au bout.
Si vous êtes simplement quelqu’un qui a été victime d’abus sexuels de quelque nature que ce soit ou de violence physique ou morale ( y compris domestique) et qui a lu mon article pour cette
raison, sachez que vous n’êtes pas seul et cherchez de l’aide: auprès de vos proches si vous leur faites suffisament confiance, d’associations, de thérapeutes, sur des forums (il y en a de
nombreux à ce sujet)… Ne restez pas isolé, ce serait laisser votre agresseur gagner, or quelqu’un qui a besoin d’exercer sa domination sur autrui de cette manière est faible: vous ne l’êtes
pas, même si vous en avez le sentiment. Si vous connaissez quelqu’un victime de ce type d’abus, n’ayez pas peur de leur parler et de tenter de les soutenir. Aiguillez-les vers des personnes
compétentes si vous ne savez pas quoi faire et ne les jugez pas.