Gros plan sur Scènes de la vie Impressionniste
Amateurs d’art, la Normandie vous tend les bras ! Organisée du 16 avril au 26 septembre 2016, la troisième édition du Festival Normandie Impressionniste ne demande qu’a être découverte par le plus grand nombre, avec un programme que l’on qualifiera d’incroyablement garni. Véritable bouquet d’activités, avec plus de 150 expositions qui vont D’Alençon à Eu, en passant par Hérouville-Saint-Clair ou Gréville-Hague, ce festival est sans aucun doute un événement majeur non seulement pour les amateurs du courant impressionniste, mais aussi pour les curieux de tous bords. Nous avons pu nous déplacer pour visiter certaines de ces expositions, et parmi celles-ci Scènes de la vie Impressionniste tient une place toute particulière.
Tout d’abord, précisons que ce troisième Festival Normandie Impressionniste est placé sous le thème du portrait. Un choix courageux, étant donné que les peintres de ce mouvement ont passé leur carrière à élargir les cadres plus qu’a les serrer. Ce qui ne veut absolument pas dire que le portrait ne fut pas un exercice de style digne d’intérêt pour les Monet, Renoir, Manet et autre Morisoti. Très marqués par l’évolution urbaine et les transformations sociales à l’œuvre dans leur société, ces artistes ont pu trouver dans la taille de plan ici relaté un cadre pour exprimer leurs sentiments. Si le thème du gros plan est évidemment intenable dans un Festival d’une telle ampleur, les visages décrits sont autant de témoins d’une époque de changements, et les naturalistes ont bien capté ce fait.
L’exposition de Rouen, Scènes de la vie Impressionniste, est l’exemple typique d’un parcours réussi. Le visiteur se lance dans une douzaine de thèmes, articulés chronologiquement grâce à une bonne centaine d’œuvres importantes et parfois très rares. On commence par Monet et la caricature, exercice de style qui a lancé l’immense peintre notamment grâce à ce portrait farceur de Léon Manchon. Le trait caustique nous étonne, et l’on comprend mieux pourquoi ces quelques dessins ont attiré l’œil d’un Eugène Boudin impressionné.
Un parcours au rythme exemplaire
On passe ensuite à l’un des moment forts de l’exposition Scènes de la vie Impressionniste : Portraits de famille. Dans ces quelques représentations du quotidiens, on s’aperçoit que les impressionnistes aiment à décrire autant des situations que la position sociales de leurs sujets. Renoir, Cézanne ou Degas n’ont évidemment pas la même approche, pour cause de situations personnelles totalement différentes, mais nous y trouvons chez touts la même volonté de transposer leur volonté d’ascension sociale. Un impressionniste qui réussit n’hésitera pas à le faire savoir en immortalisant les répercussions de jours plus aisés sur leurs proches. Une réalité étonnante et intéressante.
Le parcours de Scènes de la vie Impressionniste continue ainsi jusqu’aux Portraits de groupes, dominés par l’imposant et sublime Un vendredi au Salon, de Jules Alexandre Grün. En passant par L’enfance de Renoir à Cassatt avec le grand classique Le Berceau de Berthe Morisot, et certaines choses moins vues mais tout aussi marquantes comme Jean Monet sur son cheval mécanique, de Claude Monet, qui illustre très bien ce que l’on disait concernant la démonstration de l’ascension sociale. Autre excellent moment, Correspondances nous présente des scènes de lecture, comme le Jeunes filles lisant de Pierre-Auguste Renoir, qui sont mis en relation avec de véritables écrits signés d’artistes impressionnistes.
Scènes de la vie Impressionniste, dans le splendide Musée des Beaux-Arts de Rouen, est une exposition dont on ressort avec de forts sentiments. Le cheminement est de grande qualité, le visiteur parcourt l’endroit avec fluidité et en tire la sensation d’en apprendre plus sur l’univers des impressionniste, notamment en se rendant compte que l’œuvre gigantesque cache parfois des passages plus intimes. Scènes de la vie Impressionniste est un très grand moment de ce Festival Normandie Impressionniste 2016.
Scènes de la vie Impressionniste, une exposition au Musée des Beaux-Arts de Rouen. Du 16 avril au 26 septembre 2016. Entrée : 11 euros (plein tarif), 8 euros (tarif réduit).