Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Playstation 4
- Nintendo Switch
- Playstation 3
- Playstation Vita
- Wii U
- Nintendo 3DS
- Développeur : Sega
- Editeur : Deep Silver
- Date de sortie : 28 avril 2017
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- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Introduction
Si vous êtes accrocs aux Puzzle-Games, alors c’est une évidence : vous en connaissez les deux licences phares, qui ont traversé l’histoire du jeu vidéo, Tetris et Puyo Puyo. Le premier, sorti en 1984 et conçu par le russe Alekseï Pajitnov, est sans doute le jeu le plus vendu de tous les temps, la diversité des versions rendant le comptage exact pour le moins délicat. Mais c’est surtout la version Game Boy qui est rentrée dans l’esprit collectif, avec plus de trente millions de ventes, et surtout un système de jeu addictif au possible. Le deuxième titre, cité plus haut, est un peu moins connu chez les casuals, mais est au moins aussi renommé dans la sphères des amateurs du genre. Dérivé de Columns, Puyo Puyo s’impose notamment grâce à un mode multijoueur qui aura dévoré des centaines d’heures à bien des joueurs (dont votre humble serviteur). Ces deux softs font l’objet d’une rencontre, initiée par Sega (Yakuza Zero, Valkyria Chronicles Remastered), via la Sonic Team, intitulée Puyo Puyo Tetris. Et l’on vous doit une confidence : on avait très peur du résultat. Pourtant, il s’avère que ce dernier est bien plus qualitatif qu’espéré…
Scénario : 2/5
La note ne prend pas spécialement en compte la qualité du scénario, mais récompense l’effort de Sega pour nous livrer un mode Adventure qui se tient et propose des heures et des heures de jeu. En effet, Puyo Puyo Tetris ne se contente pas de mettre à notre disposition des tonnes de modes, que l’on vous détaillera plus bas : le titre ose carrément nous raconter un semblant d’histoire, afin de justifier cette rencontre fantasmée mais impromptue. Alors, ne vous attendez surtout pas à un récit digne d’un 2001, l’odyssée de l’espace, entendons-nous bien ! Mais écrivons que, entre les différentes épreuves de ce mode, il existe une situation, toute superficielle qu’elle est, et nous présente des personnages à la limite des Shitty Friends de Sonic. D’ailleurs, signalons pour les fans les plus pointus que l’action se situe, temporellement, juste après celle de Puyo Puyo!! 20th Anniversary, et qu’on en retrouve certains des protagonistes, dont Ringo et Carbuncle. Par contre, dommage que Puyo Puyo Tetris ne soit pas localisé en français…
Gameplay : 5/5
Et le miracle eût lieu ! On avait très peur du simple argument marketing, mais heureusement Puyo Puyo Tetris va beaucoup plus loin, on ne doit tout de même pas oublier que c’est la Sonic Team qui est derrière le titre. Il faut déjà rappeler les bases des deux légendes invoquées, car elles servent de socle à ce soft. Les deux se basent sur le même principe : des pièces tombent du haut de l’écran, vers le bas où elles se stabilisent. Dans Puyo Puyo, ces pièces sont formées de deux « puyos », chacun représenté par une couleur, et il est possible de faire tourner l’ensemble sur lui même, avant qu’il ne se colle sur d’autres pièces. Le but est d’assembler quatre puyos de la même couleur, ce qui aura pour effet de libérer de la place et, comme le jeu respecte les lois de l’apesanteur, vous imaginez bien les enchaînements possibles. Pour Tetris, ce sont des « tétriminos » qui tombent d’on ne soit où. Les différentes formes devront servir à remplir des lignes, lesquelles seront immédiatement effacées, et ainsi de suite. Petite différence : pas d’apesanteur dans le jeu développé par Alekseï Pajitnov.
Les deux concepts fusionnent à l’occasion de Puyo Puyo Tetris, mais pas n’importe comment. On sent que Sega s’est bien creusé les méninges, et la firme a dû procéder à des choix. Tout d’abord, sachez que le jeu dispose de trois tutoriels, malheureusement pas jouables mais assez pédagogiques pour que le joueur un peu inexpérimenté puisse capter l’énorme potentiel des deux softs, et du mode Fusion en particulier. On abordait succinctement le mode Adventure un peu plus haut, sachez qu’il s’agit d’enchainer des missions, comme dépasser un nombre de lignes à Tetris en un temps limité, et que plus vous avancerez, plus ces levels seront retors. C’est d’ailleurs une remarque que l’on pourra formuler pour l’ensemble de Puyo Puyo Tetris : le titre n’est pas tendre avec les nouveaux venus, lesquels seront élevés à la dure. Mais s’accrocher est toujours récompensé, ainsi la courbe de progression est assez marquée pour ne pas décourager les moins expérimentés d’entre vous.
Une fois que vous aurez essoré le mode Adventure (ou que ce dernier vous aura essoré, c’est selon), vous pourrez découvrir d’autres concepts qui, on vous prévient, pourront tourner à l’addiction dure. Cinq autres modes de jeu vous attendent dans Puyo Puyo Tetris, seul ou accompagné (jusqu’à quatre amis peuvent vous rejoindre). Le plus déroutant est clairement Fusion qui, comme son nom l’indique, utilise les puyos et les tétriminos au sein du même écran. Les deux se succèdent, et il va falloir gérer les manières de se débarrasser des uns et des autres, le tout en ayant en tête que les tétriminos détruisent les « garbage puyos« , ces maudites pièces grises que l’on reçoit quand l’adversaire réussit un joli coup. C’est de loin le mode le moins aisé à prendre en mains, mais avec un peu d’exercice on en comprend toutes les subtilités, et les parties s’enchaînent.
Le mode Party invite à la fête des bonus, qui s’imposent sur une partie de l’écran. Les briser, notamment en réussissant une ligne, envoie chez l’adversaire des effets qui peuvent être ravageurs, comme un écran plongé dans le noir que seul un filet de lumière vient éclairer. Ou encore un effet qui accentue la gravité. Hurlements de rage garantis ! Le mode Swap exercera votre aptitude à passer de Tetris à Puyo Puyo : pendant quelques secondes vous gérerez l’écran Tetris, puis l’autre, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’un des joueurs se voit battu dans l’un des softs. Big Bang vous demandera de vous débarrasser de situations établies, et ce plus vite que l’adversaire. C’est peut-être le mode le plus anecdotique de Puyo Puyo Tetris, car sur la longueur il peut s’avérer rébarbatif. Enfin, Versus, qui permet simplement de jouer à l’un des deux jeux de base, contre un adversaire qui pourra lui aussi effectué le même choix.
Et ce n’est pas tout ! Puyo Puyo Tetris propose d’autres contenus, comme ces quelques défis, vraiment pas évidents (mais pas assez nombreux), ou encore bien des bonus à débloquer grâce aux récompenses obtenues en fin de partie. Appuyons d’ailleurs sur ce bienfait : ça fait chaud à notre petit cœur de gamer que de ne pas repasser à la caisse pour obtenir des nouvelles voix, ou encore de nouvelles apparences pour les puyos et tétriminos. Vous pourrez aussi enregistrer les vidéos de vos exploits et les partager avec le monde entier, mais aussi admirer les meilleures parties des autres joueurs. Ce qui nous emmène vers le multijoueur, chronophage au possible, en ligne via la Puzzle League et son classement impitoyable, ou en local et là… c’est parti jusqu’au bout de la nuit. C’est donc une excellente surprise que le gameplay de ce Puyo Puyo Tetris, qui conserve les forces des jeux originaux tout en réussissant l’hybridation à grands coups de modes captivants.
Technique et ambiance sonore : 4/5
Si la direction artistique très colorée et délurée pourra peut-être créer une certaine lourdeur chez certains gamers plus habitués aux jeux gris et ternes (mais « trop réalistes », m’voyez), il est indéniable que Puyo Puyo Tetris rend une copie technique en tous points satisfaisante. Aucun ralentissement n’est à noter, la finesses des sprites est impressionnante (comme très souvent avec les jeux 2D passés à la bonne moulinette de la haute définition), les couleurs pétillent assez pour que l’action soit lisible à l’écran.
Côté ambiance sonore, on retrouve évidemment Hideki Abe, artiste habitué de Sega, et qui officie sur la licence Puyo Puyo depuis le second épisode (il fut aussi crédité sur les effets sonores du culte Skies Of Arcadia). Son travail brasse les identités des deux licences ici réunies, et le résultat s’avère probant : énergique et entraînant. Par contre, les voix anglaises sont parfois assez embarrassantes, ce qui, heureusement, ne touche que le mode Adventure.
Durée de vie : 5/5
Puyo Puyo Tetris apporte tout le contenu nécessaire, et la qualité adéquate, pour que les joueurs puissent s’y accrocher de très nombreuses heures. Cinq modes de jeu bien aux règles assez différentes pour créer un intérêt renouvelé, des bonus à débloquer, un mode Adventure long et attrayant, et du multijoueur à foison. Voilà l’exemple typique de jeu qui gagnera l’appellation « de chevet », et qu’on ressortira avec grand plaisir pendant un bout de temps.
Note finale : 16/20
La Sonic Team n’est pas morte, et elle réussit même à nous surprendre ! Puyo Puyo Tetris surpasse les attentes, et s’avère même une réussite fondamentale. Fusion très agréable de deux Puzzle-Games pourtant très différents dans leur philosophie, le soft domine ses sujets à grands coups de modes tous plus entêtants les uns que les autres. Le mode Adventure arrive à nous scotcher, et ce malgré une histoire un peu enquiquinante, encombrante même, mais qu’importe : vous aurez bien compris que l’intérêt se situe ailleurs. Enfin, Puyo Puyo Tetris n’est pas du genre à prendre les gamers pour des assistés, gavés de QTE et de recharges d’énergie automatique. La difficulté est au rendez-vous, et il va falloir s’accrocher afin de progresser. Un passage obligé avant de tenter le jeu online, bien peuplé et… féroce à en ragequitter (pas bien). Si l’on rajoute un prix d’ami, alors vous aurez capté le message : foncez vous le procurer !