Après le succès de ses expositions temporaires dédiées à LEGO et Playmobil, Mini-World Lyon a trouvé une bien belle manière de souffler ses 1 an puisque le parc d’exposition, qui avait ouvert ses portes le 30 juin 2016, met à l’honneur depuis le 1er juillet et jusqu’au 31 août la revue intergénérationnelle par excellence, capable de susciter l’émerveillement des petits comme des grands : Le Journal de Mickey.
Une exposition intergénérationnelle à l’approche ludique
Conçue en coordination avec l’éditeur du magazine jeunesse, Hachette, cette exposition propose de découvrir son histoire, son évolution, mais aussi les dessous de sa fabrication et des grands noms ayant marqué son histoire, le tout à travers des panneaux à hauteur d’enfant, également tout à fait lisibles des adultes sans contorsion. La scénographie, relativement épurée, est en parfaite cohérence avec cette idée d’évolution de génération en génération : en effet, des montages de courts-métrages Mickey sont projetés sur les murs, afin de montrer les changements dans l’apparence de la petite souris aux grandes oreilles au fil du temps. Mini-World Lyon a par ailleurs obtenu du spécialiste des figurines de collection Leblon-Delienne le prêt de 2 statues en « taille réelle » de Mickey et Donald qui trônent fièrement au milieu de la salle et que les visiteurs pourront admirer, sans toutefois pouvoir toucher. Le moment de poser pour un petit selfie ! L’aspect ludique et pédagogique est également important puisque, au-delà de l’exposition et son approche historique, un petit atelier propose aux enfants d’apprendre à dessiner Mickey. Les gônes pourront ensuite, en échange de leur dessin, recevoir un petit cadeau et, à l’issue de l’événement, le 31 août, recevoir une récompense si leur oeuvre est sélectionnée parmi les meilleures. Parmi les lots à gagner, des facs-similé du tout premier numéro du Journal de Mickey, en 1934. Le même qui avait été proposé avec le numéro des 60 ans du magazine, en 1994, et que de nombreux enfants de cette génération avaient eu l’immense plaisir de découvrir en allant acheter la revue au kiosque.
Venons-en tout de suite au fait : l’intérêt de l’exposition et la pertinence de son contenu. En ce qui concerne ce dernier, nous n’avons aucune objection véritable. L’histoire du magazine est présentée de manière succincte et imagée, et ses différentes grandes périodes sont couvertes de manière pertinente, sans assommer le visiteur sous des tonnes de texte. Il en est de même pour la présentation de ses différents aspects (bandes-dessinées, reportages, rubrique des lecteurs, etc.) et de ses spécificités. Les illustrations montrent de nombreuses couvertures, planches, mais aussi des visuels intérieurs. Notre véritable réserve concerne la présentation de ces informations, exclusivement sur panneaux de plexiglas, sans planches ou dessins originaux. Bien évidemment, il y a des raisons pragmatiques à cette absence, que l’on pourra juger étonnante ou, du moins, regrettable : les originaux possédés par Hachette étant d’une valeur inestimable, leur intégration n’a pas été rendue possible pour des questions d’assurance. L’éditeur a alors retravaillé les panneaux présentés durant le Festival de Bande-dessinée d’Angoulême il y a deux ans pour cette exposition de Mini-World Lyon. L’aspect pédagogique est bien là, la nostalgie aussi — parents, enfants, mais aussi grands-parents pourront s’amuser à retrouver les couvertures des numéros qu’ils possèdent, notamment — mais on peut avoir l’impression qu’il manque un peu quelque chose… et que certains textes ne sont pas assez gros. Petit bémol donc, qui n’enlève cependant pas l’intérêt de l’exposition dans le cadre d’une sortie familiale.
Mini-World Lyon : des mondes miniatures animés pour retomber en enfance
Car se rendre à Mini-World Lyon est une expérience globale, qui ne se limite jamais aux expositions temporaires : le parc vaut aussi le détour pour ses 4 mini-mondes de miniatures animées, qui feront briller les yeux des petits et retomber en enfance les adultes qui ne juraient que par les petits trains, maquettes et Polly Pockets. A partir de maquettes de diverses origines (maquettes d’architectes, commerciales et autres) récupérées et customisées, Mini-World Lyon a conçu de petits mondes reliés les uns aux autres, imaginaires mais inspirés de lieux réels, et également parsemés de références à la culture populaire, de Retour vers le futur à Astérix, en passant par La Belle et la Bête. C’est avec jubilation que nous voyons ainsi des petits trains traverser ponts et tunnels et passer d’un décor à l’autre, tout en admirant de nombreux paysages de ville, montagne ou campagne intégrant maisons, monuments et commerces. Une cartographie merveilleuse où un village d’irréductibles gaulois jouxte une cathédrale et des habitations plus modernes par exemple, et où l’on pourra trouver un labyrinthe, un terrain de golf, ou encore un chalet sous la neige avec ses décorations de Noël. Lyon au moment de la Fête des Lumières est également représenté, au sein de décors qui intégreront d’une année sur l’autre les créations des artistes. Les différents mini-mondes passent du jour à la nuit, avec une lumière déclinant progressivement, pour notre plus grand plaisir. Chaque monde possède en outre des perspectives intéressantes, notamment en ce qui concerne les chemins de fer, donnant le sentiment de nous trouver immergés au coeur d’un terrain de jeu géant.
La mise en scène des coulisses du parc est également une belle réussite : on peut ainsi voir la plateforme permettant de répartir les trains sur tel ou tel rail, et le visiteur passe systématiquement devant le centre de contrôle ouvert pour accéder aux salles du Mini-World. Sur les nombreux écrans, on voit les différents mondes, vus à travers les nombreuses caméras, qui permettent de surveiller les visiteurs, mais surtout de guetter les éventuelles pannes techniques afin que le technicien, l’oeil rivé aux écrans, puisse y remédier au plus tôt. Les visiteurs pourront également déjeuner sur place grâce au restaurant La Place, au centre duquel trône une fontaine ou bien emporter un souvenir en passant par la boutique.
Mini-World Lyon est donc une belle réussite, fort différente des maquettes artisanales et décors de cinéma du Musée de la Miniature du Vieux-Lyon, mais qui parvient, à partir de matériaux de sources différentes, à créer un univers enchanteur rempli de détails à débusquer, façon Où est Charlie ? L’exposition estivale consacrée au Journal de Mickey permettra, après cette visite attirant beaucoup de monde, de souffler un peu dans une salle bien plus spacieuse, où petits et grands auront l’occasion de découvrir l’histoire du plus célèbre magazine jeunesse, créé il y a plus de 80 ans en France et sans équivalent étranger, qui se vend aujourd’hui encore à pas moins de 1 million d’exemplaires. Si l’on pourra regretter le manque d’interactivité (aucune vidéo d’archive autour du magazine ou des grands auteurs de BD Disney n’est proposée) et l’absence de reproductions de planches en plein format, cette exposition possède un intérêt pédagogique certain et servira de prétexte à réunir les différentes générations, qui pourront partager de nombreux souvenirs liés au magazine. Les enfants seront également ravis de découvrir des extraits des courts-métrages Mickey à travers les temps, à commencer par sa première apparition en 1928 dans « Steamboat Willie ».
Exposition Le journal de Mickey au Mini-World Lyon du 1er juillet au 31 août 2017. Pôle de commerce et de loisirs du Carré de Soie, 3 avenue de Bohlen, 69120, Vaulx-en-Velin. Ouvert du mardi au dimanche du mercredi au vendredi de 11h à 18h, week-end et jours fériés de 10h à 19h. Ouvert 7 jours sur 7 de 10h à 19h pendant les vacances scolaires (zone A). Tarifs : 9€ pour les enfants de 4 à 12 ans, 14€ pour les adultes. Pass annuel adulte à 25€ pour les enfants et 35€ pour les adultes.