Caractéristiques
- Créé par : Lior Raz et Avi Issacharoff
- Avec : Lior Raz, Hisham Suliman, Shadi Mar’i, Laëtitia Eïdo, Itzik Cohen, Firas Nassar...
- Saison : 2
- Année(s) de diffusion : 2018
- Chaîne originale : Yes Stars
- Diffusion françaisee : Ciné+ Club/Netflix
- Note : 6/10 par 1 critique
Daesh rentre dans le jeu
La saison 1 de Fauda s’articulait sur la chasse de « La Panthère » comme fil rouge. Pour cette saison 2, le thème sera la vengeance. Doron et le reste de l’unité d’infiltrés israélienne pensent avoir droit à un temps mort, cependant l’arrivée d’Al-Maqdisi vient tout bouleverser. Tout droit venu de Syrie, il est de retour en Palestine pour venger la mort de son père, le Sheikh Awadalla. Alors que l’unité pleure ses morts, ils vont devoir se confronter à ce nouvel ennemi de taille, prêt à tout pour s’imposer. Il y a donc Daesh qui rentre dans le jeu et se place entre le Hamas et le Mista’arvim.
La vengeance est un thème extrêmement fort, que ce soit dans la littérature, au cinéma ou dans les séries, et cette saison 2 de Fauda ne fait pas exception. Dés le premier épisode, on comprend que Al-Maqdisi n’est pas là pour jouer. Il est ici pour tout faire exploser, littéralement, et les cadavres s’amoncellent. C’est alors une guerre ouverte où tout les coups sont permis qui commence. De ce côté-là, le thème est bien traité. Jusqu’où iriez vous pour accomplir votre vengeance ? Mettriez-vous votre famille, vos amis en danger ? Alors qu’il y avait un parallèle très intéressant entre Doron et La Panthère dans la première saison, cette fois-ci, le parallèle entre Doron et Al-Maqdisi s’articule surtout autour de leurs sentiments respectifs. Ce parti pris est un peu moins évident, mais fonctionne malgré tout, ce qui permet de suivre l’évolution des personnages principaux et secondaires. La problématique, bien exploitée, trouve son paroxysme dans le dernier épisode. De plus, cette seconde saison boucle certaines storylines ouvertes durant la première saison. Enfin, contrairement à la première saison, justement, les intrigues secondaires sont bien menées et s’incorporent parfaitement à l’intrigue principale — en particulier celle de Samir et Marwa, qui a des conséquences directes.
Moins d’infiltration, mais toujours autant de tension
Mais tout n’est pas bien exploité dans cette saison. Daesh arrive donc en Palestine et le gros problème c’est que, du coup, cela éclipse le Hamas. Il est plutôt mis en retrait alors qu’on aurait aimé une vraie relation entre Daesh, Le Hamas et le Mista’arvim. Cela aurait été bénéfique à la série. Autre petite déception, les services de renseignement palestinien font leur entrée, et si la relation avec le Mista’arvim est bien développée, on regrette de ne pas les voir en action. Encore, alors que dans la précédente saison l’infiltration s’avérait essentielle, celle-ci est ici mise de côté. C’est dommage, car il s’agissait des parties les plus prenantes. Enfin, on regrette, comme pour la première saison, que la relation politique entre Israël et la Palestine ne soit pas plus développée. Ce qui aurait été un gros plus sachant que, comme toujours, il n’y a aucun parti pris et que tout est nuancé.
Si on note des évolutions sur le fond, il y en a aussi dans la forme. Contrairement à la première saison, dont l’image possédait un grain qui donnait un style qui allait particulièrement bien à la série, cette fois-ci l’image est plus lisse, et cela s’en ressent sur l’atmosphère générale de la série. Comme si celle-ci était moins ancrée dans la réalité et la région israëlo-palestinienne. Dommage, car le reste de la réalisation s’avère assez excellente, toujours au plus proche des personnages, faisant monter la tension comme et quand il le faut et rendant les scènes d’action prenantes. En ce qui concerne les acteurs, Lior Raz assure toujours autant. Il se révèle même meilleur en dévoilant de nouveaux pans de la personnalité de Doron. Face à lui, Firas Nassar, dans le rôle d’Al-Maqdisi, s’avère menaçant mais tout aussi nuancé quand il s’agit de sa famille. Le reste du casting est aussi très bon, mais on retiendra les performances de Shadi Mar’i qui revient dans le rôle de Walid. Il trouve ici plus de matière et s’en sert parfaitement. Enfin, la française Laëtitia Eïdo reprend le rôle de Shirin. C’est simple, elle vole tout les scènes dans lesquelles elle est présente. Au final, cette saison 2 de Fauda, malgré ses défauts, s’avère tout aussi prenante que la première, avec un tension présente du premier au dernier épisode.
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