[Critique] Universal Soldier Le Combat Absolu : un retour embarrassant

Caractéristiques

  • Titre : Universal Soldier Le Combat Absolu
  • Titre original : Universal Soldier : The Return
  • Réalisateur(s) : Mic Rodgers
  • Avec : Jean-Claude Van Damme, Michael Jai White, Heidi Schanz, Bill Goldberg, Daniel von Bargen
  • Distributeur : TriStar Pictures
  • Genre : Action, Science-fiction
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 83 minutes
  • Date de sortie : 14 juillet 1999
  • Note du critique : 1/10

Une suite d’un niveau abyssal

Il aura fallu attendre sept ans pour voir une suite à Universal Soldier, film d’action et de science fiction pas trop mauvais signé Roland Emmerich. Enfin, pour être tout à fait précis, on a bien eu un téléfilm, Universal Soldier 2 : Frères d’armes, sorti un an plus tôt que le film ici abordé, mais apparemment on ne doit pas en tenir compte dans la licence canon. Bon, ça commence déjà à être bordélique, comme un avant-goût du scénario d’Universal Soldier : Le combat absolu, pour lequel Jean-Claude Van Damme, dont la carrière est alors au plus mal après l’échec catastrophique de Légionnaire, a tout de même signé. Il aurait mieux fait de rester couché, putain de journée.

Le professionnel du grand écart n’était visiblement plus en position de refuser une offre. Quand bien même celle-ci provient d’une suite au scénario totalement lunaire. Rien ne tient, dans Universal Soldier : Le combat absolu, à commencer par la cohérence avec le précédent opus. Ici, on retrouve Luc Deveraux (JVCD, donc), redevenu humain comme par magie. C’est emmené sans pincettes, et l’on doit digérer cette information sans broncher. Veronica, avec qui Luc finissait à la fin du long métrage d’Emmerich, est morte. Ally Walker a sans doute pris peur devant le script, et l’on ne peut que saluer son flair. Du couple est tout de même née une enfant, Hilary (Karis Page Bryant, aperçu dans Charmed), histoire que les scénaristes puissent s’arranger quelques séquences émotions avec Van Damme. Bon sang, que tout ça part dans le mauvais sens…

Universal Soldier : Le combat absolu entasse les décisions carrément débiles. Les soldat ressuscités sont désormais sous le contrôle d’une entité informatique, un super-ordinateur nommé S.E.T.H., dont l’intelligence artificielle va créer la problématique. Vous le voyez venir, le clin d’œil plus qu’appuyé à HAL 9000, de 2001 L’Odyssée de l’Espace ? Oui, ils ont osé : la création de l’Homme va mal prendre la décision de l’armée d’en finir avec cette expérimentation, c’est à dire lui, ce tas de ferraille armé d’une conscience. Dès lors, ce dernier décide d’envoyer les quelques Universal Soldier à sa disposition au combat, sur fond de rock bourrin du pire goût. Pour leur faire face, Luc Deveraux va montrer les muscles, et ce même s’il devra composer avec plusieurs complications.

Tout est en roue libre

Tout d’abord, l’armée totalement décérébrée, qui lui impose de trouver une solution, sinon elle fait tout péter, en se fichant royalement que des armes chimiques soient entreposées dans le secteur. Ensuite, S.E.T.H. lui en veut personnellement. Ou, plutôt, l’ordinateur désire ardemment le code de sécurité qui lui permettra de vivre éternellement. Et Luc Deveraux est le seul à le détenir. D’où le besoin de l’intelligence artificielle d’être transférée dans un vrai corps. Ce sera fait grâce à une enveloppe charnelle du genre ultra efficace, sous les traits du toujours impressionnant Michael Jai White (The Dark Knight, Black Dynamite). Universal Soldier : Le combat absolu peut tout de même compter sur cet antagoniste, qui occasionne tout de même des séquences assez amusantes.

Mais Universal Soldier : Le combat absolu ne peut s’empêcher de rappeler à quel point son ADN est crétin à souhait. Le réalisateur, Mic Rodgers, ne tente jamais de s’en éloigner, et tombe dans différentes poussées de bassesse terriblement embarrassantes, même si parfois drôle. Rappelons d’ailleurs qu’il s’agit de sa seule mise en scène, sa carrière étant surtout reconnue pour son métier de cascadeur. Le pire restant Squid, un petit génie de l’informatique incarné par un Brent Hinkley (Carnosaur, Ed Wood) complètement perché, avec les cheveux teints en bleu et des répliques abominables. Plus supportable, l’un des Universal Soldier, Romeo (le catcheur Bill Goldberg), fera pensé à un méchant de Tex Avery, tant il se prend des raclées assez gratinées, tout en lâchant des punchlines bien senties, mais tout de même embarrassantes. Il faut le voir se faire enfermer dans un ascenseur qui, en se refermant, produit une petite sonnette. Hors champs, alors que le cadre s’attarde sur la porte désormais close, on l’entend : « sauvé par le gong, Deveraux ». Oui, il nous en faut peu pour notre bonheur.

Enfin, plus exactement, on s’attache à la moindre petite occasion de ne pas s’exploser la tronche à grand coup de facepalm. Universal Soldier : Le combat absolu ne parvient jamais à dépasser le stade de la suite à l’intérêt plus que discutable, et dont les tares portent atteinte au précédent film, déjà pas extrêmement folichon même si agréable. Pourtant, la production ne peut même pas se retrancher derrière les excuses habituelles, comme un budget rachitique. Le résultat à l’écran fait parfois peine à voir, avec un arrière-goût de téléfilm très prononcé pendant les trois-quarts du temps, et pourtant le budget atteignait les 45 millions de dolars. Oui, 45 bordel de millions. Pour un peu plus de douze millions de recette. Un bon gros four donc, duquel surnage tout de même un combat final passablement impressionnant, et une poignée d’explosions qui rendraient un chouïa jaloux Michael Bay. Au-delà de ça, la médiocrité règne…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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