Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Développeur : Square Enix
- Editeur : Square Enix
- Date de sortie : 29 mars 2019
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- Note : 8/10 par 1 critique
Idéal pour bien tout comprendre à la licence
Quelques semaines après la sortie retentissante de Kingdom Hearts 3, que nous avons testé et adoré, Square Enix se lance dans une grande opération : la sortie conjointe de Kingdom Hearts HD 2.8 Final Chapter Prologue et Kingdom Hearts HD 1.5 + 2.5 ReMIX, au sein d’une seule et même compilation : Kingdom Hearts : The Story So Far. L’occasion ou jamais, pour les retardataires, de rattraper le train lancé à pleine vitesse. On a aussi une pensée pour ces nouveaux venus, et autres connaisseurs désirants retrouver la licence sur PlayStation 4, car cette sortie est un véritable événement à savourer.
Initialement non-prévue en Europe, Kingdom Hearts : The Story So Far débarque finalement sur le Vieux Continent. Et, avant de voir avec vous ce qu’on peut en attendre, tout autant en terme de contenu que de qualités ludiques, il nous faut resituer ce qu’est Kingdom Hearts. Voilà l’une des licence d’Action-RPG les plus importantes de l’Histoire du jeu vidéo. La série, trop souvent résumée à la rencontre, effectivement folle sur le papier, de Disney et de Square Enix, est surtout l’œuvre du surdoué Tetsuya Nomura (et de ses précieuses équipes, bien entendu), artiste parmi les plus importants non seulement de l’éditeur japonais, mais aussi de ces trente dernières années. Directeur graphique sur Final Fantasy 6, avant de totalement exploser avec Final Fantasy 7 (pour lequel il s’occupe du scénario, des personnages, et de l’aspect des combats), le japonais est aussi aux commandes de Kingdom Hearts depuis le commencement.
Un programme qui va vous rassasier
Et non, Kingdom Hearts n’est probablement pas né de la rencontre d’exécutifs de Square (pas encore Square Enix à l’époque) et de Disney, dans un ascenseur, comme le veut la légende très « story tellingisée ». Par contre, ce rapprochement avait de quoi surprendre, surtout de la part du géant américain pourtant si prompt à maitriser le moindre centimètre de son catalogue. Malgré ce fait, Kingdom Hearts ne propose pas une adaptation des univers que vous connaissez tous, mais les soumet au seul scénario imaginé par Tetsuya Nomura. En résulte une série de jeux tout à fait étonnants, qui n’a pas son pareil dans l’industrie vidéoludique. Mieux, Square Enix considère, carrément, cette licence comme l’un de ses trois piliers, avec les indéboulonnables Final Fantasy et Dragon Quest. Et l’on ne peut que comprendre cette position : vous vous apprêtez à découvrir des softs grandioses… mais aussi étrangement sous-évalués par un public en recherche de ce qu’il appelle des titres adultes. Parce que, vous savez, les muscles de Gears of War, c’est terriblement mature. Hein. Bon, passons.
The Story So Far, voilà un sous-titre très à-propos. Sans en perdre le sens, on peut le traduire par : « l’histoire jusqu’à maintenant ». C’est une bonne approche, et parfaitement logique, car la licence vient de boucler son premier arc avec Kingdom Hearts 3. Dès lors, le contenu de cette compilation fait sens, et le voici dans son entièreté :
Kingdom Hearts HD 1.5+2.5 ReMIX
- Kingdom Hearts Final Mix
- Kingdom Hearts Re:Chain of Memories
- Kingdom Hearts 358/2 Days (avec les cinématiques remastérisées en HD)
- Kingdom Hearts II Final Mix
- Kingdom Hearts Birth by Sleep Final MIX
- Kingdom Hearts Re:coded (avec les cinématiques remastérisées en HD)
Kingdom Hearts HD 2.8 Final Chapter Prologue
- Kingdom Hearts Dream Drop Distance HD
- Kingdom Hearts 0.2 Birth by Sleep –A fragmentary passage–
- Kingdom Hearts χ Back Cover
Si vous vous posez la question, oui Kingdom Hearts : The Story So Far propose ces jeux à l’identique des deux compilations précédemment sorties. Seulement, il y a une grande différence : son prix, 39,99 euros. Ce qui occasionne un rapport qualité et prix complètement barjot. Aussi, l’ensemble s’habille dans un écrin spécialement conçu pour l’occasion. Deux raisons qui nous poussent à penser que l’achat se justifie, dès lors que vous êtes en position de découverte, ou de complétion d’une collection Kingdom Hearts.
Tous les jeux, dans leurs meilleurs versions
Maintenant que vous situez l’ampleur de l’offre, il faut appuyer sur les qualités ludiques de Kingdom Hearts : The Story So Far. Avec cette compilation jusqu’au-boutiste, vous découvrirez les différents softs dans leurs meilleures versions. Ceci n’est pas un détail anodin, tant l’on sait que certains joueurs ont pu être déboussolés par les sorties, re-sorties, voire re-re-sorties de certains épisodes. Tous les titres apparaissent dans leur dernière itération, donc avec l’ensemble des boss cachés, et des films secrets qui font l’un des charmes de la série. Aussi, les jeux parus sur consoles portables ont fait l’objet de réajustements, notamment d’ordre techniques (le duo 1080p et 60 fps reste constant). Si Dream Drop Distance nous parait toujours le plus compliqué à aborder de par les spécificités de sa plateforme d’origine, la Nintendo 3DS, il faut tout de même souligner que le résultat se tient bien, et ce malgré la mécanique des Avales-rêves, sorte de chasse aux monstres pas spécialement passionnante déjà à l’époque.
Point commun à tous les jeux embarqués dans Kingdom Hearts : The Story So Far, la grande qualité de la prise en mains. On vous conseille, au passage, de pratiquer les épisodes dans l’ordre de leur sortie, afin de bien se rendre compte de la courbe de progression des équipes de Square Enix. Aussi, on pourra être témoin d’un fait passé assez inaperçu à l’époque du tout premier Kingdom Hearts : son challenge corsé. D’ailleurs, la série a su jouer avec la difficulté, et Tetsuya Nomura est parvenu à trouver le bon équilibre assez rapidement. S’agissant d’Action-RPG, attendez-vous à des combats rugueux, lesquels font appel à votre sens du rythme. Le meilleur, de notre point de vue (et en ne comptant pas celui de Kingdom Hearts 3, le best of the best), restant le système de combat de Kingdom Hearts II Final Mix, avec l’apparition de la jauge de Flux, permettant une fusion avec un autre personnage, ou une invocation. On peut aussi découvrir de nombreuses et impressionnantes actions contextuelles, et un vaisseau Gummi enfin supportable, à défaut d’être mémorable.
Des grands titres à (re)découvrir d’urgence
Le casting de Kingdom Hearts : The Story So Far compte plusieurs grands jeux. Les deux numérotés le sont, indubitablement. On a aussi une grande affection pour Chain of Memories, 358/2 Days et Birth By Sleep. Et pour des raisons différentes, ce qui traduit bien une autre spécificité de la licence, ou plutôt de la vision de Tetsuya Nomura et de ses équipes : toujours proposer un gameplay pensé pour la console visée. Le premier cité est l’un des plus grands exploits de l’Histoire des jeux vidéo. Faire rentrer autant de contenu dans une cartouche de Game Boy Advance était surréaliste. La version ici proposée est le remake, comprenant un doublage et de la 3D, histoire de ne pas trop souffrir du portage sur consoles de salon. Mais tout de même, gardez en mémoire que les aventures que vous y vivrez sont aussi longues que sur l’ancienne console de Nintendo. La folie. On y découvre aussi des combats par le biais de cartes à dénicher et à collectionner. 358/2 Days se démarque de par son cheminement, autour de missions annexes aussi importantes pour l’évolution du personnage que du scénario. Enfin, Birth By Sleep est peut-être le plus difficile d’accès de notre point de vue. Ce préquel mixe plusieurs des mécaniques rencontrées dans la série, pour un résultat aussi exigeant que fun à maitriser.
Kingdom Hearts : The Story So Far, c’est aussi l’occasion de bien rattacher les wagons du scénario. Ne passons pas par quatre chemins : si Kingdom Hearts 3 peut être compris en one shot, grâce à ses Archives des Souvenirs, vous n’y capterais pas l’incroyable profondeur des thèmes contenus dans la licence. De ce fait, il est donc très conseillé de se lancer dans cette compilation, et de découvrir petit à petit le scénario. Celui-ci vous fera découvrir un nombre assez prodigieux de personnages secondaires, mais surtout des antagonistes aussi surprenants qu’imprévus. On ne saurait que trop insister sur ce fait : si vous voulez prendre conscience de la puissance terrible de Kingdom Hearts 3, surtout dans son dernier tiers, vous devez comprendre les rapports qu’entretiennent chacun des protagonistes. Pourquoi est-il aussi déchirant de découvrir certains représentants de l’Organsation XIII dans certaines postures ? Pourquoi Xenahort figure-t-il au Panthéon des meilleurs méchants du jeu vidéo ? Il n’est pas possible de bien répondre à ces interrogations sans avoir vécu la montée en puissance proposée par l’ensemble de la licence.
Avec Kingdom Hearts 3 en ligne de mire
Kingdom Hearts : The Story So Far contient, aussi, le fameux film χ Back Cover. Fameux car cette œuvre contient une foule de clés de compréhension pour Kingdom Hearts 3. Si vous ne connaissez pas cet épisode non-joué, il est fort à parier que vous ne comprendrez que partiellement l’importance des Oracles, ces responsables des unions dont la place n’est certes pas centrale en terme de présence à l’écran, mais dont les actions sont primordiales pour capter les spécificités de la valeur des Keyblades. Globalement, il nous faut aussi souligner la relative complexité de l’ensemble. En fait, le scénario n’est pas spécialement difficile à suivre, la licence pâtit surtout d’avis parfois moqueurs de certains joueurs peu enclins à s’investir dans une série aussi grandiose. Mais les thèmes principaux se veulent assez simples en réalité, même si quelques circonvolutions vous demandent de vous accrocher un minimum.
Qui aurait pu prévoir que Kingdom Hearts suivraient une route aussi couronnée de succès, provoquant des millions de ventes et une attente bruyante des fans entre chaque épisode ? Pas grand monde. Kingdom Hearts : The Story So Far nous livre chacune des raisons de cette constatation, et même un peu plus. En rejouant à l’intégralité de ces opus, on a été frappé par la générosité de l’ensemble, mais aussi par la volonté de donner le meilleur dans chaque domaine qui fait la réussite d’un soft. La musique fait aussi partie de ces critères. Assez sensible à ce sujet depuis quelques années, nous étions passés à côté de la puissance de ces bandes originales. Il faut souligner le gigantesque travaille d’une compositrice de génie : Yoko Shimomura, que vous connaissez aussi pour ses travaux sur Street Fighter 2, Final Fantasy 15 ou Parasite Eve. Beaucoup de ses thèmes restent gravées dans nos mémoires, et ce malgré les différentes plateformes d’origine des jeux. Ce qui termine de faire de ces différents épisodes de véritables passages obligés pour tout joueur voulant découvrir précisément cette série, ou pour les gamers désirants parfaire leurs connaissances des grands classiques du jeu vidéo.
Note : 17/20
Kingdom Hearts : The Story So Far est un véritable fantasme pour tous les joueurs qui désirent découvrir la licence, avant de se lancer dans Kingdom Hearts 3. Vous y comprendrez pourquoi ces softs sont aussi importants, notamment grâce à des qualités de gameplay que l’on ne peut que saluer. Œuvre grandiose dirigée par un artiste de premier ordre, Tetsuya Nomura, la série doit aussi être parcourue pour bien capter les tenants et aboutissants qui résultent sur l’épisode tout juste sorti, début 2019. Enfin, saluons le tarif de cette compilation, et son rapport qualité et prix : pour 39,99 euros, vous avez droit à une flamboyante aventure qui dépasse les deux cents heures de jeu. Voilà ce que l’on peut qualifier de titre indispensable.