Caractéristiques
- Titre : Aladdin
- Réalisateur(s) : Guy Ritchie
- Avec : Mena Massoud, Naomi Scott, Marwan Kenzari, Nasim Pedrad, Numan Acar, Will Smith...
- Distributeur : The Walt Disney Company France
- Genre : Aventure, Famille, Fantastique
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 128 minutes
- Date de sortie : 22 mai 2019
- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Une bonne adaptation remise au goût du jour
Nouveau film live-action de Disney, Aladdin est réalisé par Guy Ritchie (Snatch, Sherlock Holmes, Le Roi Arthur : La Légende d’Excalibur) autant dire pas le premier venu. Après un Dumbo magique et un La Belle et la Bête très moyen, où se situe cette nouvelle adaptation ? Découvrons-le tout de suite.
L’histoire reste la même, Aladdin, un voleur au grand cœur, rencontre et sauve la princesse Jasmine, déguisée, des gardes d’Agrabah. Le charme opère et les deux jeunes gens tombent amoureux. Capturé par Jafar, le jeune héros se voit obliger de rentrer dans la Caverne aux Merveilles pour ramener une lampe. Tout ne se passe pas comme prévu et Aladdin libère le génie de la lampe qui lui propose de faire trois vœux…
Si l’histoire reste, en gros, la même, celle-ci a été mise à jour avec les codes de notre époque. Jasmine n’est pas juste une princesse attendant le prince charmant, mais veut faire partie intégrante des décisions politiques que son père, le Sultan, prend. Jafar est, maintenant, plus un politique qui veut prendre la place du Sultan pour attaquer les villes voisines et faire d’Agrabah un empire. Si sur le papier cela semble plutôt pas mal, cela ne marche pas pour tout.
Même si l’histoire est un conte des 1001 nuits, on a du mal à croire que Jasmine aurait pu avoir son mot à dire à cette époque au Moyen-Orient. Mais, si on laisse ceci de côté, la sauce prend quand même car nous retrouvons tout de même le personnage du dessin animé. Par contre, pour Jafar, cela n’est pas le cas. La direction prise par le personnage ne ressemble en rien à celle de l’adaptation de 1992. On ne retrouve pas le côté pince-sans-rire ou la fourberie du vizir. En faire un politique n’était pas forcément la meilleure des choses à faire…
Pour les autres changements, on a le droit à une intrigue secondaire pour le Génie que l’on voit venir à des kilomètres, mais qui reste sympathique. Côté chansons, nous avons les mêmes que dans le dessin animé, avec un rajout en deux parties avec Speechless pour Jasmine qui est là pour appuyer ce que l’ont disait plus haut, à savoir le désir de prendre part aux décisions concernant son peuple, et cela marche plutôt bien. On regrettera tout de même un changement, celui de la mise en retrait du Sultan qui a, ici, un rôle amoindri par rapport au film animé original. Quoi qu’il en soit, Guy Ritchie et John August ont réussi à garder, au travers du scénario, l’essence de la version de 1992 et c’est déjà pas mal.
Une bonne réalisation, mais un casting inégal
Côté réalisation, Guy Ritchie s’en sort plutôt bien. Il a de bonnes idées de mise en scène tel un long plan séquence avec l’entrée d’Aladdin/Prince Ali dans Agrabah. On sent clairement qu’il a voulu essayer des choses et rendre, en même temps crédible un univers pourtant sorti des contes de 1001 nuits. Que ce soit au niveau des designs, de la photo, des décors ou des costumes, il y a un gros travail qui a été fait et cela se voit à l’écran.
Alan Menken revient pour signer la musique du long-métrage et, tout en gardant les thèmes déjà présents dans le film original, il les actualise légèrement. On a pris plaisir à réentendre ses compositions. Les effets-spéciaux sont aussi de qualité, malgré quelques petits ratés avec Rajah, le tigre de Jasmine. Le film passe plutôt bien, il a un bon rythme et les un peu plus de deux heures de durée passent rapidement malgré l’ennui qui se fait ressentir à la fin du premier acte — mais nous y reviendrons un peu plus bas.
Maintenant, parlons du casting, et là il y a à dire. Il y a deux gros ratés dans ce film et deux bonnes surprises. Du côté des loupés, nous avons Mena Massoud qui incarne Aladdin. Le jeune acteur fait de son mieux, mais il ne correspond pas au personnage. Et même si ses talents de danseur ne sont pas à remettre en cause, ses capacités de chant sont très limitées. Un gros bémol. Le second loupé est Marwan Kenzari (Le Crime de l’Orient Express, La Momie) dans le rôle de Jafar. A aucun moment il ne nous parait dangereux. A tel point qu’il semble difficile qu’il puisse faire éprouver un peu d’effroi à un enfant. Certes cela correspond bien au personnage d’un politicien, mais il aurait fallu qu’il paraisse un minimum menaçant. Ici, ce n’est pas le cas. Numan Acar, qui incarne Hakim, le chef de la garde royale, aurait, physiquement, mieux convenu au rôle.
Au contraire, nous avons été surpris par les performances de Naomi Scott (Power Ranger) et Will Smith (Bright, La Trilogie Men in Black). La première s’en sort extrêmement bien dans le rôle de Jasmine et nous a étonnés avec ses capacités vocales. Elle chante vraiment bien et juste. Du coup, quand arrive la célèbre chanson Ce Rêve Bleu (A Whole New World en VO), on est à moitié conquis. Si Mena Massoud était au niveau, cela aurait pu donner quelque chose de mieux.
Pour Will Smith, avouons que nous avions eu des réticences quand il avait été annoncé. Et pourtant, c’est lui qui porte clairement le film avec Scott. Il faut dire que la prestation de Massoud n’aide pas et qu’avant que le Génie n’apparaisse, l’ennui commence à se faire sentir. Mais l’acteur dynamite tout dès sa première apparition. L’acteur s’approprie complètement le rôle. Sa joie de vivre, son dynamisme et sa facétie transpercent l’écran. Une très belle performance.
Aladdin est donc une mise à jour du dessin animé original. Pas complètement un copié-collé. Le long-métrage contient de bonnes idées mais est légèrement plombé par un casting inégal. Dommage, car le potentiel était bien présent pour en faire un nouveau classique.