Caractéristiques
- Titre : X-Men : Dark Phoenix
- Réalisateur(s) : Simon Kinberg
- Avec : Sophie Turner, Jennifer Lawrence, Jessica Chastain, James McAvoy, Michael Fassbender, Nicholas Hoult, Alexandra Shipp, Tye Sheridan, Kodi Smit-McPhee...
- Distributeur : 20th Century Fox France
- Genre : Aventure, Science Fiction
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 114 minutes
- Date de sortie : 5 juin 2019
- Note du critique : 8/10 par 1 critique
La saga X-Men, depuis X-Men: Le Commencement, a su garder une certaine qualité pour tous ses longs-métrages. Days of Future Past était un excellent film. Les adieux de Hugh Jackman en Wolverine, avec Logan, est mêm l’un des meilleurs films de super-héros de ces dernières années. Et X-Men: Apocalypse, malgré ses défauts, faisait office de bon divertissement. On le sait maintenant, la Fox a été rachetée par Disney qui, du coup, acquiert les droits des X-Men (dont Deadpool), et des Quatre Fantastiques. Il était donc logique que ce X-Men : Dark Phoenix soit le dernier de la saga qu’on connait avant un reboot pour une incursion dans le MCU d’ici quelques années. Alors oui, reprendre la trame du Phoenix est casse gueule. On se rappelle encore du résultat effroyable qu’était X-Men: L’Affrontement Final. Alors, a-t’on enfin une bonne adaptation de cet arc mythique des comics ?
Peu fidèle au comics, mais intéressant
Au cours d’une mission de sauvetage dans l’espace, Jean Grey frôle la mort, frappée par une mystérieuse force cosmique. De retour sur Terre, cette force la rend non seulement infiniment plus puissante, mais aussi beaucoup plus instable. En lutte contre elle-même, Jean Grey déchaîne ses pouvoirs, incapable de les comprendre ou de les maîtriser. Devenue incontrôlable et dangereuse pour ses proches, elle défait peu à peu les liens qui unissent les X-Men…
Disons le tout de suite, à part la scène d’ouverture, le reste du long-métrage n’est pas fidèle au comics mais est ce pour autant inintéressant ? Non. Avec son scénario, Simon Kinberg, qui réalise ici son premier long-métrage, a voulu se rattraper de celui qu’il a écrit pour L’Affrontement Final. Car oui, c’est bien lui qui l’a écrit ! Même si tout le côté cosmique n’est pas présent, à part pour le personnages de Jessica Chastain et de ses sbires, c’est pour mieux se concentrer sur ses personnages et avoir un thème fort, celui du pouvoir. Est ce qu’il nous contrôle ? Et si nous le contrôlons, est-ce pour faire le bien ou le mal ? On revient ici à ce que sont les X-Men, c’est-à-dire une métaphore et une critique du monde contemporain. Faire des X-Men des héros adulés du peuple depuis les dix années qui séparent la trame du film de Apocalypse est également une bonne idée. Comme le dit Xavier, tout ceci est fragile et peut se retourner contre eux à n’importe quel moment. Tout cela est bien traité, et de façon intelligente qui plus est.
Des personnages bien traités
Outre les thèmes abordés, le film se concentre vraiment sur le développement des personnages. Même si certains sont malheureusement délaissés, le traitement est satisfaisant pour la plupart d’entre eux. La plongée du côté obscur de Jean Grey/Dark Phoenix est bien abordée, non pas comme une schizophrénie, mais comme une perte de contrôle, pour ne pas dire une drogue. Un développement vraiment intéressant.
Il est en de même pour Magneto qui n’a été que vengeance depuis le premier long-métrage et qui trouve ici un meilleur développement que dans Apocalypse. Et enfin, Xavier doit faire face à ses erreurs. Pour les autres, les personnages sont moins importants, mais ils ont quand même leur moment, à l’exception de Vif-Argent (Evan Peters). Ne sachant pas forcément quoi faire de lui dans la narration, le personnage est éclipsé dés la fin du premier acte. Et c’est bien dommage…
Une réalisation réaliste
L’une des grandes forces de X-Men : Dark Phoenix est aussi sa réalisation. Pour un premier long-métrage, Simon Kinberg s’en sort avec les honneurs. Au contraire de Apocalypse, qui était très marqué comics sur le plan visuel, le réalisateur instaure un style visuel réaliste, même s’il garde un aspect comics, surtout dans les scènes d’action. Cela nous permet d’être plus concentré sur les personnages et ce qu’ils vivent.
Sa réalisation est plutôt inspirée, quoique assez classique, avec néanmoins quelques prises de risque. Il est bien aidé par la bonne photo de Mauro Fiore (Avatar, Equalizer). Le rythme du film est aussi très bien, de sorte que les 1h54 passent vite. On oserait même dire que c’est trop court et que quinze à vingt minutes en plus ne nous auraient pas dérangés — fait assez rare pour être signalé. La qualité des effets-spéciaux est aussi excellente, sauf lors du combat final, lors de 3-4 plans, où ils sont très limite. Enfin, la musique de Hans Zimmer s’avère surprenante. Il prend la place de John Ottman, qui a composé la musique de la majorité des films X-Men. Et même si le compositeur ne garde pas le thème principal qui est instauré depuis le X-Men 2, sa musique est inspirée. Son thème principal reflète la dualité du personnage de Jean Grey/ Dark Phoenix et est épique quand il le faut.
Côté casting, c’est du tout bon, Sophie Turner en tête. Elle incarne parfaitement la dualité de son personnage et offre une belle prestation en tant que lead. James McAvoy (Split, Glass), Michael Fassbender (Alien: Covenant), Nicholas Hoult (La Favorite) et Jennifer Lawrence (Red Sparrow, Winter’s Bone) connaissent bien leurs personnages et offrent tous une bonne prestation. Même s’ils sont légèrement en retrait, Alexandra Shipp, Tye Sheridan (Ready Player One), Kodi Smit-McPhee s’en sortent aussi avec les honneurs.
Enfin, la nouvelle venue dans l’univers X-Men, Jessica Chastain fait une belle antagoniste. Au final, à défaut d’être une conclusion à la saga, X-Men : Dark Phoenix constitue un excellent climax. Les thèmes abordés sont intéressants, et, si l’histoire diffère du comics, c’est quand même un coup de force d’avoir réussi ce film ! Rythmé, passionnant, bien réalisé et interprété, n’allant pas dans la surenchère ou dans le fan service facile, X-Men : Dark Phoenix est une petite réussite et un bon premier film. Dommage que la saga passe chez Disney car on sent qu’elle en avait encore sous le coude…