Caractéristiques
- Titre : The Operative
- Réalisateur(s) : Yuval Adler
- Avec : Diane Kruger, Martin Freeman, Cas Anvar
- Distributeur : Le Pacte
- Genre : Thriller, Espionnage
- Pays : Allemagne, Israël, France
- Durée : 116 minutes
- Date de sortie : 24 Juillet 2019
- Note du critique : 4/10 par 1 critique
Une bonne histoire mais mal exécutée
Nouveau long-métrage de Yuval Adler (Bethléem), The Operative est un thriller d’espionnage, adapté du roman The English Teacher de Yiftach Reicher Atir, qui se déroule à la fin des années 2000. Alors que le monde craint que l’Iran ne se dote de l’arme atomique, Rachel, ex-agente du Mossad infiltrée à Téhéran, disparaît sans laisser de trace. Thomas, son référent de mission, doit la retrouver entre Orient et Occident, car elle doit revenir à tout prix sous le contrôle de l’organisation… ou être éliminée. Que vaut le film ? Découvrons le tout de suite.
Yuval Adler a décidé d’écrire lui même le scénario de The Operative et, s’il arrive a proposer pas mal de bonnes choses, certaines le sont clairement moins. Côté positif : faire du film un flashback pour nous plonger dans l’univers du Mossad, de l’infiltration, et nous plonger au plus près du personnage de Rachel, est une excellente idée. On découvre son parcours, ses motivations, mais aussi ses talents. Comme celui de parler plusieurs langues, ou de maîtriser l’art du mensonge. Toute cette partie est plutôt bien gérée, et nous permet de comprendre, d’approfondir les différents personnages et leurs relations. Autre bonne chose, la vision du Mossad et de l’Iran. Le scénariste, et réalisateur, ne tombe pas dans le manichéisme en faisant de l’agence les gentils, et du pays infiltré le méchant. Tout est parfaitement nuancé et c’est appréciable. On sent aussi le conflit intérieur des personnages quand ils doivent prendre une décision difficile.
Si nous louons tout ça, il faut dire que le scénario de The Operative manque cruellement d’un élément primordial : la tension. Il n’y en a quasiment jamais et c’est du en premier lieu à cause de… la structure en flashback. Oui, si elle peut apporter de bonnes sensations, les répercussions sur le suspens sont mauvaises. Rachel étant portée disparue, on sait très bien que son personnage ne risque rien en début ou milieu, voir presque jusqu’à la fin où on revient dans le présent. Cela montre la limite de cette structure scénaristique. Du coup, nous n’avons presque jamais, sauf dans les trois dernière minutes du film, aucune tension qui monte. Un comble pour un thriller.
Un bon casting mais une réalisation moyenne
Côté réalisation, il y a aussi du bon et du moins bon. Yuval Adler opte pour un style réaliste et proche de ses acteurs, ce qui n’est pas pour déplaire. Il est bien aidé par la photographie de Kolja Brandt (Colonia). Mais comme pour le scénario, le fait qu’il n’y n’y ait pas de tension est aussi dû à la mise en scène de certaines scènes qui, avec de meilleures idées, aurait pu accoucher de plus d’urgence, plus de danger. C’est aussi la faute du montage. Le long métrage dure quasiment deux heures, il faut attendre la quasi fin du film pour être mis sur le grill. Du coup, même si le sujet est intéressant, l’ennui et les longueurs se font sentir. La musique de Haim Frank Ilfman se fait très discrète, même si utilisée au bon moment. Même si ses compositions n’ont rien de vraiment exceptionnelle, elles font le job.
Côté casting, Diane Kruger est excellente. Elle montre parfaitement, et avec subtilité, les différentes facettes de Rachel. Sans artifice, avec très peu de maquillage, elle gère parfaitement les différentes expressions de son personnage. Une belle prestation. Martin Freeman (Ghost Stories, Black Panther) fait ce qu’il fait le mieux : être le gentil de service. Et avouons qu’il y parvient très bien. Cas Anvar (Argo) est, lui aussi, excellent dans le rôle Farhad. Il tient un rôle pas facile, et l’interprète avec subtilité. Surtout vers la fin. De plus, l’alchimie entre lui et Kruger passe vraiment bien à l’écran. Au final, The Operative aurait pu gagner en qualité sans certains défauts dus à sa mise en scène. Si nous louons certains bons éléments, les faiblesses plantent le film sur une chose primordiale, la tension. Et c’est bien dommage.