Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Nintendo Switch
- Développeur : Toybox
- Editeur : Arc System Works, PQube
- Date de sortie : 14 juin 2019
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Le Visual Novel qui vous accompagnera tout cet été
Comment débuter autrement cet article que par une déclaration d’amour au distributeur PQube ? On n’en distribue pas souvent, il faut les mériter. Koch Media figure, par exemple, parmi les autres grands bienfaiteurs de la diversité du jeu vidéo, en nous permettant de découvrir toute une tripotée de softs japonais. Pour en revenir à PQube (Aggelos, Gal Gun 2), c’est exactement le même constat : leur gros travail, pour nous faire découvrir notamment une foule de Visual Novels, est à chérir. Surtout que, pour cet article, on a droit à un titre qui nous faisait très envie : WorldEnd Syndrome.
Pourquoi avoir nourri un engouement pour la sortie de WorldEnd Syndrome ? La raison en revient à Arc System Works, grand spécialiste des jeux de baston. Dragon Ball FighterZ, Blazblue Cross Tag Battle, Guilty Gear Xrd Revelation 2, excusez du peu. Ils éditent, ici, un soft développé par Toybox (Little Dragon Café), là encore une boîte pas spécialement connue pour leurs Visual Novels. Et tout ce beau monde doit, donc, faire avec les spécificités d’un genre pas aussi simple à gérer que l’on pourrait le croire. Premier constat : le studio a compris que le scénario est, bien évidemment, la base de la réussite de ces softs principalement textuels. On incarne un personnage qu’il va falloir nommé, plongé dans une situation bien étrange. En effet, le joueur incarne le tout nouvel élève de l’école de Mihate, où, selon la légende urbaine, des revenants plongent le lieu dans le chaos tous les cent ans. Oui, pile quand vous allez y poser les pieds.
Vous l’aurez compris, WorldEnd Syndrome s’inscrit dans ces Visual Novels qui manient la vie estudiantine et le fantastique, voire carrément l’horreur. Car le cheminement se fait sombre, parfois même perturbant, voire un peu violent. Pas de débordements sanglants à prévoir, mais quelques meurtres pourront surprendre, de manière positive : le mystère global s’en retrouve épaissi. Il règne une ambiance qui confine au malaise, bien soutenue par un choix courageux mais efficace : on débute l’histoire dans l’ignorance la plus totale. L’avatar va se dévoiler au fur et à mesure, ainsi que son passé et, par développement, ses motivations. Il s’agit, d’ailleurs, de l’une des belles réussites de ce titre : il ne joue pas de suite cartes sur table, et laisse le gamer dans une position de découverte presque permanente. Sentiment qui va exploser avec la fausse fin, laquelle va carrément donner une seconde personnalité à l’expérience.
Une écriture très qualitative, mais seulement sous-titré en anglais
Avant cette fin cauchemardesque, WorldEnd Syndrome est un Visual Novel très intéressant dans son récit, mais plus que classique du côté de son gameplay. On sait que ce genre est avant tout textuel, mais ici c’est très prononcé, du moins avant l’événement qui va tout bouleverser. On ne vous le décrira pas, sous peine de spoiler, mais sachez que le soft change, ensuite, radicalement. En effet, le but sera d’éviter, à tout prix, d’atteindre le final dramatique qu’on a découvert. Du coup, on se retrouve à maitriser nos déplacements d’un lieu à l’autre, tout en s’attachant à gérer un emploi du temps journalier proposant le matin, l’après-midi et le soir. Idéal pour aller discuter avec des personnages secondaires, mais aussi d’autres événements inhérents à la vie scolaire. Il ne faut pas non plus s’attendre à de l’exploration poussée, mais tout de même : c’est comme si un autre jeu démarrait à cet instant, ce qui ajoute à la surprise constante proposée par le soft.
Autre point à ne pas négliger : la drague. Votre avatar, dans WorldEnd Syndrome, va rencontrer cinq jeunes filles qui ne le laisseront pas de marbre. À vous de choisir celle dont le background, et le physique, vous plaît le plus. Mais sachez que toutes proposeront un cheminement différent, et une fin qui le sera tout autant. Cela a, bien évidemment, un impact sur la durée de vie, laquelle est plutôt équilibrée. Comprenez par là que, pour un run complet, il faudra compter sur une dizaine d’heures de jeu. Multipliez par cinq si vous vous laissez happer par la très bonne rejouabilité. Et rajoutez-en encore un chouïa afin de dénicher tous les objets à collecter. Le 100% demande, donc, de l’investissement.
Reste à aborder la technique de WorldEnd Syndrome. Un Visual Novel ne se jauge pas comme un jeu vidéo d’un autre genre, de par ses spécificités. Ici, on se trouve face à un résultat qui force le respect. Si quelques environnements se font un peu trop classiques, ils sont tous agrémentés de quelques animations dans le décor, et c’est toujours une bonne chose. La direction artistique se révèle un bonheur pour les yeux, avec un style peint du plus bel effet. Quant au character design, il est plus soigné dans le cas des filles, que de celui des garçons. On sent clairement où étaient les priorités, et l’on ne va pas en vouloir au jeu pour cela. Enfin, la musique, composée par Takashi Nitta (Tokyo Twilight Gost Hunters, Root Letter), est aussi de l’ordre du très plaisant. Si la bande originale aurait peut-être gagné à proposer un peu plus de thèmes, ceux-ci sont tous parfaitement dans le ton des situations traversées. Quant au doublage, proposé en version originale, il est d’un sérieux sans aucune fausse note. Finalement, le seul véritable regret s’avère l’absence d’une traduction des sous-titres en français. Du coup, on conseille tout de même de maitriser un bon niveau d’anglais.
Note : 16/20
Très belle surprise que ce WorldEnd Syndrome ! Si votre niveau d’anglais est au moins bon, vous allez découvrir une histoire qui marrie idéalement des éléments de terreur, de vie scolaire, et de drague. Ce Visual Novel met le paquet pour nous surprendre, et y parvient la grande majorité du temps, comme ce twist en plein milieu du cheminement, débouchant sur une légère couche de gameplay en ajout. C’est malin, finement écrit, et assez ample pour qu’on s’y plonge quelques dizaines d’heures. Une réussite qui fait plaisir.