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[Test] Kine : un puzzle game ingénieux, mais difficile

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Gwen Frey
  • Editeur : Gwen Frey
  • Date de sortie : 17 octobre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Kine oppose un challenge plus ardu que ce qu’on pensait

image test kine
Kine va vous opposer des puzzles de plus en plus difficiles.

La sortie de Kine, sympathique puzzle game, est l’occasion de tirer un constat. L’avénement du jeu vidéo indépendant a d’abord été perçu comme une bénédiction. On avait l’image du créateur zélé, passionné à l’extrême, vivant de rien au fond de sa chambre remplie de fils étranges, et d’écrans bardés d’informations incompréhensibles. Aussi, certains genres plus ou moins disparus, comme le point and click ou le platformer, allaient enfin revenir sur le devant de la scène. Et c’était vrai. Ceci doublé de visions parfois auteurisante, rappelons-nous de Braid. Seulement, personne n’avait perçu le danger qui guettait : la masse de sorties, de plus en plus imposante et, au final, contreproductive. Kine, oeuvre de la programmeuse Gwen Frey (qui, auparavant, a bossé sur BioShock Infinite), est un jeu de bonne qualité, mais aura-t-il droit à un vrai coup de projecteur ?

Cette situation persiste depuis des années, et c’est à nous, médias plus ou moins spécialisés, de nous emparer de la solution : jouer le plus possible, et rendre compte. C’est ainsi qu’au milieu des très grosses sorties de cette fin d’année, on a pris le temps de donner sa chance à Kine. Il s’agit, donc, d’un puzzle game dont la particularité est de vous faire incarner trois robots (Euler, Roo et Quat) à forme d’instrument de musique. Plus précisément, ils sont respectivement trombone, accordéon et tambour. Leur but est d’intégrer un groupe de jazz, mais pour ce faire il va falloir traverser des niveaux comme autant d’épreuves qui prouveront leurs compétences. Signalons que les sous-titres sont traduits en français, et c’es une bonne chose : on a tout de même droit à un récit loin d’être inintéressant, qui se développe par le biais de cutscenes faisant la part belle aux dialogues.

Le concept de Kine est simple sur le papier : dans un niveau en 3D, qui implique un déplacement par case, il faut atteindre celle qui symbolise la sortie. Bien entendu, ce socle est très vite garni de règles qui ajoutent un sacré morceau de challenge. Tout d’abord, le fait d’incarner l’un des personnages implique de devoir composer avec ses particularités. Par exemple, Euler, le trombone, va devoir maitriser son allonge. Elle peut s’avérer un handicap dans les déplacements, car c’est la représentation même de l’instrument qui pose ses limites… et ses forces Ainsi, passer au-dessus du vide peut être effectué en passant le personnage d’une extrémité à l’autre de son allonge.

Des mécaniques qui sortent de l’ordinaire

imag gameplay kine
Chaque personnage a ses spécificités.

Oui, c’est plutôt compliqué que de décrire cette mécanique. D’ailleurs, autant faire clair : les premiers instants passés dans Kine peuvent être rebutants. Gwen Frey en est consciente, du coup elle prend le temps d’introduire chacun des trois personnage par le biais de niveaux qui leurs sont dédiés. Un manière de mieux nous faire comprendre les spécificités de chacun, en rapport avec un level design qui, bien vite, va vous faire arracher vos cheveux. Après une introduction plutôt douce, il est question de gérer plusieurs instruments à la fois, sans quoi on ne pourra pas terminer un niveau. Et dîtes-vous qu’il y en a une centaine, à la difficulté croissante, de quoi vous occuper au moins six heures.

Visuellement, Kine est une bouffée d’air frais. On pourra tout de même relever ne visibilité par toujours optimale. Bien entendu, le jeu n’est pas victime d’une seule baisse de framerate, mais ce n’est pas sur ce point qu’on l’attendait. C’était plutôt sur sa direction artistique. Celle-ci donne l’impression d’un fait-main très convaincant, avec un style crayonné du plus bel effet. L’atmosphère se vaut évidemment azzy, et ce n’est pas pour rien : la bande originale, signée Mitchel Wong, joue évidemment un grand rôle dans ce constat. Enfin, la notion de rythme s’avère aussi présente, et ce grâce aux bruitages induits par les déplacements des personnages. Cela ne va pas jusqu’à s’inscrire dans les codes du gameplay, comme ce qu’on a pu voir dans un Crypt of the Necrodancer, mais cela reste tout de même amusant à l’oreille.

Note : 14/20

Kine est l’exemple typique de ces puzzle games qui ne paient pas de mine, mais dont l’apparence cache un concept plus intéressant qu’il n’y paraît. Oui, on pourra parfois regretter une visibilité imparfaite, et la difficulté de certains niveaux va faire rager dans les chaumières, c’est certain. Mais les amateurs du genre pourront trouver de quoi sortir un peu de leur zone de confort, grâce à des mécaniques difficiles à maitriser mais efficaces.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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