article coup de coeur

[Test] Granblue Fantasy Versus : la baston compte un nouveau champion

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • PC
  • Développeur : Arc System Works
  • Editeur : Cygames
  • Date de sortie : 13 mars 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Granblue Fantasy s’illustre aussi dans le versus fighting fighting

image gameplay granblue fantrasy versus
Granblue Fantasy Versus est un véritable grand spectacle.

Alors que, côté versus fighting, Capcom est à la traine sur cette génération de consoles, un autre acteur occupe le terrain de manière magistrale : Arc System Works. Le studio japonais, qui signe ce Granblue Fantasy Versus, est né à la fin des années 1980. Un vieux de la vielle longtemps resté connu des spécialistes de l’archipel, avec des licences aussi pointues et exigeantes que Guilty Gear et BlazBlue. Cette donnée a commencé à être remise en cause, tout doucement, avec le surprenant Persona 4: Arena, mais l’absence d’une traduction française se sentait passer, et pas qu’un peu. Six ans plus tard, c’est enfin la véritable consécration du côté de l’Occident, avec le très populaire Dragon Ball FighterZ. Depuis, le studio marche sur l’eau, et chaque nouveau projet est scruté par un public large, alors même que la philosophie des développeurs n’a pas bougé d’un iota, avec ce qu’il faut de jeux destinés aux hardcore gamers (jouez à Guilty Gear 20th Anniversary Edition pour vous en convaincre), et d’autres plus abordables (Kill La Kill : If). Où se situe le jeu que nous abordons ici ?

Le réponse est simple : Granblue Fantasy Versus s’adresse à des joueurs qui, dans un versus fighting, recherchent le fun immédiat. Et ce n’est pas un hasard, puisque le soft est issu d’une licence très connue par les amateurs de « gacha », ces jeux sur smartphone qui vous font passer des heures pour essayer de gagner des lots dans une loterie. Seulement voilà, on ne parle pas de n’importe laquelle des itérations de ce concept. Non, Granblue Fantasy c’est LE gacha, celui qui a retourné le Japon depuis 2014, un véritable phénomène de société téléchargé des millions de fois. Car la loterie n’est qu’une composante de l’expérience : tout ce qui se passe autour est de l’ordre du J-RPG, avec ce qu’il faut de combats au tour par tour et d’histoire grandiloquente. Plus rare, la direction artistique est hyper-soignée, grâce à la participation d’un duo qui parlera de suite aux amateurs du genre : l’artiste Hideo Minaba et le compositeur Nobuo Uematsu, des grands noms qui ont notamment participé à Final Fantasy VI et Lost Odyssey. Tout cela résulte aujourd’hui sur une envie d’attirer un public large, autant des connaisseurs du versus fighting que des novices.

Et le résultat s’en ressent très rapidement, Granblue Fantasy Versus est un plaisir dès sa prise en mains. On se fait la même réflexion que lors de notre découverte de Dragon Ball FighterZ : on n’avait pas éprouvé une telle facilité d’accès depuis Street Fighter 4. Comprendre par là que ce n’est pas de la pure simplicité, mais plutôt une approche qui permet à tous de s’éclater, et pas seulement à ceux qui maitrisent le lexique très intimidant, voire carrément obscur, de ce genre pourtant à la base très populaire. Le nouveaux venus pourra s’amuser à lancer des combos, faire des quarts de cercle, et de suite contempler l’impact sur son adversaire. Mais Arc System Works ne va pas le laisser trop longtemps en roue libre, le studio distille des mécaniques avec parcimonie, et surtout très funs à utiliser. Voilà la grande force de ces premières heures : nous pousser à comprendre, à analyser, sans pour autant nous noyer dans des Guard crush et autres Astral heat (suivez notre regard vers BlazBlue) qui, on doit bien l’écrire, peuvent limiter l’amusement à bas niveau.

Ces mécaniques salvatrices ne sont pas là par hasard. Granblue Fantasy Versus a l’intelligence de se souvenir que la licence tire vers le RPG. Donc, on a le droit à un système de compétences. Elles se déclenchent en pressant la gâchette R1 et une direction. Vous allez vite capter l’intérêt d’en balancer une en fin de combo, histoire d’exploiter la faille défensive de l’adversaire. Ceci fait, il faudra un laps de temps avant que la compétence ne se recharge mais gardez à l’esprit que le personnage en embarque plusieurs. Il faut donc apprendre à gérer l’utilité de toutes, et surtout le bon timing pour les sortir afin de ne pas se retrouver à poil beaucoup trop tôt. À cela s’ajoute la super attaque, ici appelée Kaiho Ogi, qui ne se déclenche que lorsque votre santé est haute et la jauge spéciale remplie. Ce qui pousse, évidemment, à être offensif sans trop prendre de coups. Pour vous protéger, d’ailleurs, sachez qu’il faudra avoir recours à la gâchette R2, un choix répandu dans le versus fighting actuel mais qui a tendance à nous chagriner un peu : on préfère le plus naturel modèle à la Street Fighter 2, sur ce cas précis.

Accessible oui, mais aussi fun à maitriser

image test granblue fantasy versus
La direction artistique est au top.

Des mécaniques très accessibles, mais plus difficiles à bien maitriser à haut niveau. N’espérez pas vous en tirer à si bon compte quand il sera venu le temps de vous confronter aux poulpes des modes en ligne. Avant d’aller vous prendre des méga-roustes (ça sent le vécu par ici), il nous paraît nécessaire de passer du temps à bien expérimenter chacun des personnages disponibles. Là, on pointe du doigt une qualité de Granblue Fantasy Versus, mais aussi l’une de ses limites : les invités sont tous mémorables, mais triés sur le volet. Le roster a cela de très fort que chacun des combattants propose un archétype, des sensations qui lui sont propres. Lancelot, par exemple, est le parfait exemple d’une allonge mi-distance, qui demande une véritable science de la contre-attaque. Gran, lui, plaira aux fans de Ryu et Ken, idéal pour les joueur qui aiment balancer des attaques-projectiles mais aussi harceler l’adversaire au corps-à-corps. Clairement celui que l’on conseillera aux débutants. Ladiva fait office de Zanghief du casting, etc. On remarque aussi un focus sur les protagonistes aériens : Zeta et Metera excellent dans ce domaine. Au total, ce sont quinze combattants que vous pourrez découvrir à l’heure où nous écrivons ces lignes (en comptant les DLC, et en sachant que Zooey rejoindra le roster le 28 avril), tous avec leurs propres compétences et super attaques. C’est tout de même trop peu, même si l’effort pour bien les caractériser est à souligner.

Le menu principal de Granblue Fantasy Versus en met plein la vue : les modes sont nombreux. Tout d’abord, sachez que l’univers, méconnu du grand public occidental, sera plus clair grâce au Journal de Lyria, dans lequel vous trouverez une galerie, des rediffusions de combats mais aussi, et surtout, une encyclopédie complète qui revient sur le background des personnages, des lieux et des armes. Le Menu principal (bis, donc) propose Arcade, Défis, Versus (en local), En ligne, et surtout le mode RPG. C’est le mode histoire du jeu, il vous proposera de suivre un récit sur une dizaine d’heures, en vous faisant incarner plusieurs combattant et en mélangeant quêtes annexes et duels contre des boss. On regrette simplement que les phases d’action, que l’on pourrait comparer à du beat’em all, ne soient pas un peu plus techniques. Mais tout de même, elles apportent un peu de diversité au concept, et nous récompense d’informations sur l’univers. Surtout, on y gagne de l’expérience, car ce mode ne s’intitule pas RPG pour rien : il sera question de gagner des niveaux, mais aussi d’avoir accès à une boutique. Ce ne sera pas à prendre à la légère car, assez vite, les combats plus classiques vont devenir assez difficiles. Cela reste bien plus entrainant que le décevant mode solo de Dragon Ball FighterZ, Arc System Works est en progrès sur cet élément. Soulignons ici un élément décisif : le jeu est entièrement sous-titré en français, et la traduction s’avère plutôt soignée. Un très, très bon point.

Enfin, Granblue Fantasy Versus en met plein la vue côté direction artistique. On sent bien le style de Hideo Minaba, avec ces grands espaces naturels qui semblent en totale harmonie avec les constructions humaines (ah, Albion et Amalthea !). C’est bourré d’un charme naturaliste intense pour les décors, et les personnages ne sont pas en reste. Même si vous n’êtes pas trop clients du style manga, vous ne pourrez que vous sentir impressionnés par le rendu de certains. On apprécie le mélange des genres, entre combattants à l’apparence humble, mais aussi des gros musclors et autres donzelles plus ou moins courtement vêtues. On en prend plein les mirettes, et c’est pareil avec les artworks des menus, tous plus divins les uns que les autres. L’animation n’est pas en reste, et heureusement la fluidité est assurée. La bande originale, elle, est assurée par plusieurs compositeurs (Nao Tokisawa, Tsutomu Narita, Azusa Chiba, Yasunori Nishiki et Hidenori Maezawa), qui parviennent tous à bien sauvegarder le style très héroïque des musiques de la licence. Sachez, pour terminer sur une ultime bonne note, que le titre est disponible en version physique, grâce à l’excellent travail du distributeur Just For Games.

Note : 17/20

On se demandait quand on allait enfin retrouver un versus fighting véritablement marquant sur cette génération de consoles. On tient enfin notre réponse, avec un Granblue Fantasy Versus qui assure sur quasiment tous les points, aussi bien pour les fondus du genre que pour les débutants. Si l’on aurait aimé un roster plus conséquent (on conseillera, donc, l’édition Character Pass Set), le reste donne envie de s’y attarder longtemps. Le mode RPG s’avère conséquent, et surtout le gameplay permet à tous de se perfectionner au fil des parties, avant d’aller se confronter aux cinglés des modes en ligne. Un nouveau challenger se confirme donc, il va falloir compter avec cette licence.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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