article coup de coeur

[Test] Ghosts ‘n Goblins Resurrection : un remake plein de respect

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Nintendo Switch
  • Développeur : Capcom
  • Editeur : Capcom
  • Date de sortie : 26 février 2021
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Ghosts ‘n Goblins revient tout beau, et tout difficile

image gameplay ghosts n goblins resurrection

Annoncé à la surprise générale, lors d’une cérémonie des Games Award 2020 d’une pauvreté affligeante, Ghosts ‘n Goblins Resurrection a immédiatement rejoint nos fortes attentes. Voilà une affirmation intéressante car, alors qu’on traverse une époque souvent résumée à de l’accessibilité exacerbée, cela signifie aussi qu’il existe une autre voie, très vivace elle aussi. Le phare de ce mouvement est clairement le Souls-like, mais il est aussi de bon ton de rappeler à la nouvelle génération à quel point le challenge d’un Demon’s Souls, par exemple, reste encore en retrait face à ce qu’on a pu connaître lors de la période d’or japonaise. Dès lors, on se frottait les mains à l’idée de voir revenir l’un des fleurons du jeu vidéo hardcore, dans une version tout sauf fainéante.

C’est donc quelques jours après la sortie de Capcom Arcade Stadium qu’est paru Ghosts ‘n Goblins Resurrection. On espère, d’ailleurs, que vous avez pensez à récupérer gratuitement le Ghosts ‘n Goblins qui fut proposé gratuitement jusqu’au 25 février 2021. Si c’est le cas, vous allez de suite comprendre que Capcom ne s’est pas fichu des joueurs. Tout, dans le soft qui nous intéresse ici, fait mériter le terme de « remake respectueux du titre d’origine ». Et notamment son histoire qui reste toujours aussi simple que motivante : Guenièvre est kidnappée sous le regard impuissant d’un Arthur en caleçon (à fraises). La mission est évidemment d’aller la libérer, mais ce ne sera pas aussi simple que vous le pensez. Loin de là.

Que c’est agréable, ce nouvel habillage, ces menus à la direction artistique immédiatement reconnaissable. Oh, tiens, on peut choisir son chemin pour rejoindre le dernier boss, c’est cool. Lançons la partie. Un choix de mode de difficulté, encore une nouveauté. Merci Capcom mais hey, on ne la fait pas à quelqu’un qui a failli boucler le second run sur le jeu d’origine : on y va en challenge Chevalier. Et bim. Outch. Ouille ouille ouille. Argh. Quelques minutes de pratique sur Ghosts ‘n Goblins Resurrection, et la mémoire se heurte au réel : bon sang, mais que c’est dur, que c’est cruel. Rappelons que le jeu d’origine, paru en 1985, est un run and gun sur un plan 2D qui remplace le flingue par une lance à balancer vers les quatre points cardinaux. Le tir force l’avatar à ne plus bouger, ce qui est particulièrement vicieux vu le spawn incessant de monstres. Bien entendu, Arthur peut aussi sauter, et il est question de différentes améliorations (arme, armure). Bon, ça, c’est la base, mais ça se complique vite. Tout d’abord, le jeu cherchait à garder le joueur constamment alerte : les ennemis arrivent de partout, tout le temps. Aussi, le bond ressemble à celui d’un Castlevania, d’une raideur à s’arracher la tignasse. Tout cela est donc de retour, mais à un niveau encore plus élevé.

Die and die and die and die and die and retry

image test ghosts n goblins resurrection

Il faut donc s’attendre à un trip qui ne vous accordera aucun écart, aucune inattention. Oui, dans Ghosts ‘n Goblins Resurrection il existe quatre modes de difficulté, et c’est bien vu pour les plus novices d’entre nous. « Laquais » vous propose un cheminement moins encombré en ennemis, des dégâts subis moins importants et, surtout, un respawn immédiat à l’endroit de l’échec. Voilà qui assure une partie certes terminée mais incomplète, et une mauvaise fin. Des phases entières manqueront à l’expérience, ce qui ne peut être toléré par tout joueur expérimenté qui se respecte. Dès lors, les trois autres modes de difficulté (Écuyer, Chevalier et Paladin) sont indispensables pour découvrir l’expérience dans sa globalité. Et là, préparez-vous à rager. Car Capcom a décidé de rendre l’expérience encore plus éprouvante qu’à l’époque, on peut l’affirmer après avoir goûté tout récemment au soft d’origine. Certes, on a désormais droit à un arbre de Brocéliande, qui accorde des améliorations comme un plus grand nombre d’armes portées. Mais cela ne suffira pas à rendre le run plus miséricordieux. Non, vous allez douiller.

Toute la question tourne autour de la justification de cette difficulté. Car proposer du très, très gros challenge ne suffit pas, et pourrait même briser une partie du fun. Heureusement, les développeurs de Ghosts ‘n Goblins Resurrection ont compris un point essentiel du jeu d’origine : le principe du « die and retry », de l’apprentissage par l’échec doit tout de même fonctionner. Et ça reste le cas, du moins jusqu’aux limites physiques du joueur. Ce n’est pas tout le monde qui pourra parvenir au bout du second run (on n’y arrive pas, soyons honnêtes), mais on a tout de même pu gagner en skill. Bien entendu, non sans combattre les innombrables fourberies qui ne manqueront pas de vous faire hurler dans la nuit. Cette branche qui casse, cette plateforme au déplacement imprévisible, ce rogntudju de boss qui mérite amplement l’appellation de sac à PV. Il va falloir passer par l’échec, des centaines et des centaines de fois, et se concentrer sur l’apprentissage, laisser de côté une frustration constamment proche.

Ghosts ‘n Goblins Resurrection se destine donc aux joueurs les plus calmes, zens, et expérimentés. Et le respect du matériel d’origine, indiscutable, s’accompagne d’un contenu plus solide que par le passé. On a désormais une coopération très bien fichue. Ce mode, uniquement en local, ne propose pas que d’incarner un second héros, il propose trois personnages aux différentes capacités. L’un créé un pont, l’autre a recours à une barrière de protection, le dernier est plus porté vers le dégât. Cela facilite tout de même un peu les niveaux et, surtout, c’est amusant. Côté visuel, on est encore surpris par l’excellence du RE Engine, décidément un moteur très efficace. C’est fin, fluide, détaillé, on adhère. Surtout, la direction artistique fait mouche, et cela notamment grâce au retour de l’illustrateur Tokuro Fujiwara, là encore un gage de respect de l’univers. Enfin, la bande originale va dans le sens que l’on souhaitait ardemment : une revisite des magnifiques thèmes d’origine, certes, mais si révérencieux que l’on retrouve immédiatement les sonorités tant passées à la postérité.

Note : 16/20

Ghosts ‘n Goblins Resurrection parvient non seulement à rendre hommage au jeu d’origine, mais aussi à le parfaire. C’est donc une réussite, mais cela ne doit pas faire oublier un fait : il s’agit d’une expérience ultra-hardcore, qui laissera rageur la plupart des joueurs. Toutes les spécificités du gameplay, du level design piégeux, des patterns ennemis totalement folles, a fait le voyage, et se voient même renforcées. Les nouveaux venus, tout de même en recherche de difficulté, pourront se faire la main sur le mode le plus aisé, mais au prix d’un cheminement incomplet. Tout est donc fait pour mettre les nerfs à l’épreuve, et non sans un gros travail sur la direction artistique. Tentez votre chance à vos risques et périls, mais sachez que si vous aimez souffrir, vous êtes à la bonne adresse.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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