[Test] Evergate : exigeant et enchanteur

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Nintendo Switch
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
    • Xbox Series X/S
  • Développeur : Stone Lantern Games
  • Editeur : PQube
  • Date de sortie : 18 août 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Evergate, aussi mignon que redoutable

image test evergate

Autrefois occasion idéale pour tenter de se faire une place au soleil, le milieu du jeu vidéo indépendant est désormais victime de son propre succès. Ce sont des dizaines et des dizaines de softs qui sortent tous les mois, pas toujours de grande qualité et noyant les possibles pépites sous des tonnes de titres bien moins intéressants. La question est aussi terrible que la réponse : si les Braid, Splosion Man et consorts paraissaient en 2021, serait-ils autant couronnés de succès populaire que voilà plus de dix ans ? La réponse est évidente, chacun le sent, et c’est bien dommage. Pour étayer ce constat, on peut aussi observer l’annonce d’un Evergate, certes loin d’être le jeu du siècle mais dont le principe et l’ambiance avait tout, dès son officialisation, d’un projet intéressant. Quelques secondes dans un Indie World, un buzz quasiment inexistant, et pourtant la qualité est bien là.

Avec ses airs indéniables d’Ori, Evergate part, il est vrai, avec l’image d’un exploitant d’univers ayant fait mouche. Cependant, le récit, car Stone Lantern Games nous en propose un, prend ses distances avec celui de la licence tenue par Moon Studios. Pas de problématiques lacrymo-dramatiques, ici il est question d’incarner Ki, une petite âme aussi égarée qu’amnésique, va devoir parcourir des niveaux afin de remettre l’Evergate en état de fonctionner. C’est à ce prix qu’il retrouvera tous les souvenirs de sa vie antérieure, sauver l’univers de la menace Cyclone, et ce grâce à la Flamme Spirituelle, un pouvoir lui permettant bien des exploits. Si le jeu propose des phases de dialogues, toutes sous-titrées en français c’est à souligner, on peut tout de même écrire que la narration se fait heureusement assez équilibrée, ne fait jamais trop d’ombre au gameplay. Et tant mieux, car le récit n’est pas assez puissant pour cela.

Evergate est un puzzle game, et le joueur doit s’attendre à une multitude de niveaux utilisant intelligemment le concept de la Flamme Spirituelle. Le système est en fait très simple : la petite âme étant limitée dans ses capacités naturelles, elle a recours à une visée qui multiplie les possibilités, mais uniquement si une fleur blanche spéciale est elle aussi dans la même visée. En cours de saut, par exemple, vous pourrez utiliser ce pouvoir, et le temps s’arrêtera, ou plutôt freinera très nettement le temps de prendre une décision, de viser un cristal. En ayant l’un de ces derniers dans la ligne de mire, il nous reste à déclencher le pouvoir permettant de rebondir et, ainsi, d’atteindre des endroits autrement inenvisageables. C’est autour de cette mécanique que tout se joue, avec bien des variations qui viendront apporter de la nouveauté, donc du rythme, comme la création de plates-formes ou d’enflammades destructrices.

Une prise en mains difficile

image gameplay evergate

L’idée est bonne, mais on ne peut nier que la prise en mains d’Evergate est rustique. Ce n’est pas la quasi-absence de tutoriel qui est en cause, mais plutôt l’association des touches, voir même l’ergonomie discutable de la Nintendo Switch (on est toujours en guerre contre ces boutons beaucoup trop petits et cette accroche maladroite). Dans les premiers temps, et cela peut perdurer un moment, il est difficile d’enchainer les figures, ce qui est pourtant une condition importante pour produire de bon temps. Car le soft est exigeant. Dans les différents tableaux, il est question de récupérer des objets à collecter, mais aussi de terminer rapidement afin de gagner des points (ou essences) permettant de débloquer des pouvoirs, activables un seul à la fois. Voilà une bonne chose, car ainsi Ki gagne en statistiques, et cela a un impact direct sur nos prestations. Malheureusement, cela ne règlera pas la tonne d’informations à prendre en compte, et le côté exigeant de l’expérience, parfois même frustrant, enferme le jeu dans un Die & retry parfois cruel.

La durée de vie d’Evergate est plutôt bonne, comptez une bonne douzaine d’heures si vous voulez tout débloquer (sont des niveaux), moitié moins si vous courrez tout droit vers la fin. Bien entendu, son challenge élevé en fait un candidat tout désigné pour la communauté speedrun, d’ailleurs le soft embarque une option timer pour qui veut l’afficher à l’écran. Une bonne idée. Techniquement, Evergate est un véritable plaisir pour les yeux. Il faut d’abord préciser le plus important pour ce genre d’expérience : le résultat est totalement fluide. Ensuite, les environnements, assez nombreux et diverses, sont dessinés à la main, et il s’en dégage une agréable poésie. Le constat est le même en docké ou en nomade, on pourra donc passer de l’un à l’autre sans problème. Côté ambiance sonore, c’est aussi très soigné, que ce soit en cours de niveaux avec des thèmes parfaitement accordés à l’atmosphère, ou à l’occasion d’un écran titre à la musique enchanteresse.

Note : 15/20

Evergate est l’exemple typique de ces jeux indépendants qui, s’ils ont tout de même attiré un certain public passionné, n’a pas été assez mis en avant lors de sa sortie. Comme il n’est jamais trop tard, on ne peut que vous conseiller de vous y pencher, en ne perdant pas de vue que le résultat se veut exigeant, et parfois même un peu décourageant dans les premiers instants. L’ambiance, l’intelligence des mécaniques, parvient tout de même à nous accrocher à la console, et l’on en sort satisfait à plus d’un titre.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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