[Streaming] Filmo TV : Découvrez la sélection du moment de la rédaction

Créé en 2008 et au départ consacré uniquement à la VOD, FilmoTV est aujourd’hui l’un des services de streaming les plus intéressants en France pour les cinéphiles, proposant une formule abonnement à prix abordable (6,99 €/mois) avec une sélection d’œuvres particulièrement intéressante mêlant cinéma populaire, classiques intemporels, films d’auteur et cinéma de genre. Le plus : des sélections thématiques qui changent tous les mois ou presque et qui permettent de découvrir ou redécouvrir les œuvres sous un autre angle.

La rédaction Cinéma de Culturellement Vôtre vous présente ici sa sélection du moment parmi les nombreuses pépites disponibles avec l’abonnement. L’occasion de naviguer entre les époques et les genres…


La sélection de Cécile

laura dern et nicolas cage dans les rôles de sailor et lula dans le film de david lynch

Sailor et Lula de David Lynch (1990) 

Un couple en cavale, poursuivi par les assassins d’une mère en furie, la bande défilante d’un highway en guise de route de briques jaunes et Nicolas Cage chantant du Elvis Presley à une Laura Dern énamourée en boîte de nuit et sur le capot d’une voiture …

Adaptation du roman Wild at Heart de Barry Gifford tournée au moment de la saison 2 de Twin Peaks (qu’il avait plus ou moins désertée après la révélation de l’identité de l’assassin de Laura Palmer) et 4 ans après la sortie de Blue VelvetSailor et Lula est la parenthèse enchantée de David Lynch. Un conte de fées qui est aussi un road movie où l’amour et la tendresse côtoient une violence aussi bien graphique que psychologique. Hommage au Magicien d’Oz de Victor Flemming, il met en scène Laura Dern et Nicolas Cage en amoureux transis que rien ne saurait arrêter. Si Lula la lolita faussement candide est hantée par un sombre traumatisme et la vision de sa mère en méchante sorcière de l’Ouest (incarnée par la propre mère de l’actrice, Diane Ladd), Sailor, ivre de liberté après avoir passé des années en cellule, saura-t-il s’arrêter dans sa fuite en avant pour faire face au plus grand des dangers : l’amour ?

Le film le plus optimiste de David Lynch qui, malgré des scènes-choc qui avaient remué la Croisette (le film reçut la Palme d’Or en 1990), est aussi l’un de ses plus touchants et personnels.

Portrait de femme de Jane Campion (1996)

Peut-on être une femme indépendante, intelligente et en avance sur son temps dans l’Angleterre victorienne sans en payer le prix ? Jane Campion adapte le classique d’Henry James et met en scène Nicole Kidman en Isabel Archer, jeune Américaine qui refuse ses nombreux (gentils) prétendants (dont Viggo Mortensen, tout de même !) pour mieux se jeter dans les bras d’un pervers interprété par John Malkovitch.

Est-elle inconsciemment prisonnière du regard que la société porte sur les femmes ? Fuit-elle le bonheur plutôt que de risquer de le vivre pleinement ? La cinéaste ne donne pas de réponses, mais plonge sa caméra dans le regard éperdu de Nicole Kidman, tout en tension contenue, dont le désir refoulé explose le temps d’une très belle scène onirique au cours de laquelle Isabel s’imagine étendue sur un lit entourée de ses prétendants comme autant de charmants fantômes. Sans doute la scène la plus érotique (et corsetée) de toute son œuvre, soutenue par la musique troublante de Wojciech Kilar.

Sils Maria d’Olivier Assayas (2014)

Le film d’Olivier Assayas vaut avant tout le détour pour son troublant face à face à la Persona entre Juliette Binoche dans le rôle d’une actrice-star et Kristen Stewart dans le rôle de son assistante personnelle. L’actrice révélée par Twilight obtint le César du Meilleur Second Rôle pour son interprétation entre discrétion et intensité contenue et il s’agit en effet de l’un des meilleurs rôles de sa carrière. Le cinéaste utilisera encore une fois son aura discrète quelques années plus tard dans l’imparfait mais touchant Personal Shopper.

Sils Maria est en tout cas un troublant jeu de miroirs livrant en creux une réflexion sur le cinéma, les projections et le désir qu’il suscite et le star-system.

La Baie des Anges de Jacques Demy (1963)

Loin des comédies musicales qui ont fait sa renommée, Jacques Demy nous raconte ici la rencontre singulière à Nice entre une Jeanne Moreau flamboyante dans le rôle d’une accro du casino un rien arnaqueuse et un jeune homme de bonne famille un peu perdu (Claude Mann). Filmé entièrement en noir et blanc, le film brille par sa pétillance et le charme tranquille de ses deux acteurs. Pas de grands rebondissements, mais des dialogues qui fusent, de l’humour et une Jeanne Moreau resplendissante d’un bout à l’autre en charmante excentrique qui joue sa vie et ses amours à la roulette. L’actrice, habillée par Pierre Cardin, insista pour porter uniquement des costumes noir et blanc sur le tournage pour un résultat magnifié à l’écran par la très belle photo du film.

L’influence de La Baie des Anges est évidente sur le Hors de Prix de Pierre Salvadori (2006), hommage aux comédies romantiques des années 60 à la Diamants sur canapé.

El Club de Pablo Larrain (2015)

Le cinéaste chilien Pablo Larrain se penche sur un groupe de prêtres pédophiles cachés et isolés par l’Eglise dans une maison de repentance. Dans un récit à la fois dérangeant, glaçant, mais non dépourvu de touches d’humour, El Club nous raconte l’impossible rédemption d’hommes dont les actes ne nous serons jamais pleinement révélés, sans voyeurisme ni faux fuyants.

Un film audacieux, qui reste au plus près d’hommes auxquels nous ne voulons surtout pas nous identifier et dont le film propose un portrait sans concession ni fausse provoc, où la dignité a malgré tout sa place. En creux, le film interroge également la responsabilité de l’Eglise et le devenir de ces hommes dont la réhabilitation pose question.

The House That Jack Built de Lars von Trier (2018)

Il s’agit sans doute de l’œuvre la plus autobiographique de Lars von Trier. Introspection honnête et angoissée en même temps que réponse à la fois drôlissime et virulente contre les détracteurs qui ont voulu le clouer au pilori suite à son scandale cannois de 2011, ce thriller sur un serial killer angoissé et maniaque du ménage (Matt Dillon) vaut résolument le détour.

Œuvre de près de 3h, protéiforme et difficile à résumer, The House That Jack Built n’est pas dépourvue de défauts et d’excès, notamment dans son dernier acte métaphysique faisant référence à L’Enfer de Dante. Mais on lui pardonne volontiers ses quelques errements tant le cinéaste assume ses partis pris avec panache et nous donne matière à réflexion tout en nous faisant prendre un véritable pied cinéphile. Mention spéciale à la scène de chasse à la femme et à l’enfant, fusil en main, filmée à la manière d’un film de Wes Anderson.


La sélection de Mark

visuel affiche l'empire des ténèbres de wes craven

L’emprise des ténèbres de Wes Craven (1988)

Inspiré de l’ouvrage non-fictionnel de l’anthropologue Wade Davis, The Serpent and the Rainbow (également titre original du film réalisé en 1988) suit les mésaventures de Denis Allan (Bill Pullman) venu en Haïti pour percer le secret du vaudou et surtout de la méthode de zombification afin de faire progresser les techniques d’anesthésie modernes.

A partir de ce postulat, le réalisateur Wes Craven nous invite à une plongée terrifiante dans le folklore haïtien qui mélange vérité historique (les exactions commises sous le règne de Jean-Claude Duvalier) et fiction avec la présence de sorciers vaudous capables de plonger votre esprit dans un cauchemar sans fin. Un film pour les amateurs de petites pépites fantastiques.

Le sous-sol de la peur de Wes Craven (1991)

Le réalisateur Wes Craven (encore lui) a souvent aimé mélanger dans ses métrages l’humour et l’horreur. Cinq ans avant Scream, il le montrait déjà avec ce Sous-sol de la Peur.

Un jeune garçon surnommé “Fool” vit avec sa famille dans un ghetto dont les propriétaires vont bientôt les expulser. Décidé à ne pas se laisser faire, il se laisse convaincre par deux amis adultes de cambrioler une maison dont personne n’ose plus s’approcher depuis des années. Une fois à l’intérieur, le cauchemar va commencer pour lui.

Si Le Sous-sol de la Peur n’est sans doute pas son meilleur film, il en est sans nul doute l’un des plus décalés et jouissifs en particulier grâce à la composition du couple d’antagonistes (interprétés par Everett McGill et Wendy Robie de la série Twin Peaks), sorte d’ogres modernes tellement détraqués qu’ils en deviennent souvent drôles à l’écran.

La guerre du feu de Jean-Jacques Annaud (1981)

Il existe des grands films qui vieillissent mal et d’autres qui, au contraire, deviennent des classiques intemporels. La Guerre du Feu fait incontestablement partie de la seconde catégorie.

En nous invitant à suivre les aventures de trois guerriers homo-sapiens partant à la recherche du feu, élément de toutes les luttes et convoitises, Jean-Jacques Annaud sur une musique de Philippe Sarde, met en scène l’une des plus belles épopées visuelles que le cinéma ait produite, dotée de maquillages impressionnants, d’un casting crédible et reproduite en décors naturels. On se croirait bel et bien revenu à la préhistoire !

Certes le métrage est atypique par son absence de dialogues et son rythme parfois décousu, mais il n’en demeure pas moins une référence jamais égalée dans le genre.

Rio Lobo d’Howard Hawks (1970)

Rio Lobo est le dernier film du grand réalisateur Howards Hawks et également le troisième volet de sa trilogie non-officielle commencée avec Rio Bravo et poursuivie par El Dorado.

Ces trois classiques du western ont pour points communs des narrations similaires avec des propriétaires terriens despotiques, des populations terrorisées et des duels épiques pour régler les comptes. Et bien sûr, il y a John Wayne, doté d’un charisme inégalable, qui maîtrise à la perfection son personnage de héros redoutable mais vieillissant déjà décliné dans les deux métrages précédents.

Prenant pour toile de fond les suites de la guerre de Sécession, Rio Lobo s’avère le plus amer des trois métrages car il prouve que la guerre ne s’arrête jamais vraiment et qu’il y a toujours un ennemi à combattre.

Le vieux fusil de Robert Enrico (1975)

Classique du cinéma français qui a divisé les critiques lors de sa sortie pour la même raison qu’il est devenu célèbre auprès du public, Le Vieux Fusil ne fait aucun compromis avec son sujet et y gagne une incroyable puissance évocatrice à l’écran.

Manifeste sur la France d’occupation, le film alterne entre violence extrême et moments de grande tendresse afin de nous faire partager intimement cette histoire de bonheur brisé.

Philippe Noiret y est tout simplement bluffant et Romy Schneider fascinante de charme et de beauté. Leur rencontre à l’écran n’aboutit peut-être pas au couple le plus glamour qui soit, mais certainement au plus touchant, celui pour lequel on verserait une larme, celui pour lequel on pourrait prendre les armes s’il nous était ravi.


La sélection de Guillaume

image critique ne coupez pas

Ne coupez pas ! de Shin’ichirô Ueda (2017)

Alors que son remake français (Coupez ! de Michel Hazanavicius) est sorti le 18 mai, découvrez le film original japonais, qui est aussi inventif et intelligent qu’hilarant. Une comédie horrifique avec un budget 25 000 dollars dont le tournage a été effectué en huit jours par des étudiants de l’école d’art dramatique Enbu Seminar de Tokyo. Une vraie pépite à découvrir !

La piscine de Jacques Deray (1969)

Classique français de 1969 de Jacques Deray avec Alain Delon, Romy Schneider, Maurice Ronet et Jane Birkin. Une valse des corps au rythme lent. Un film brillant et captivant sur fond de fausse intrigue policière et d’enjeux moraux et sentimentaux, indémodable par ses thèmes.

Trois couleurs de Krzysztof Kiekowsky (1993-1994)

Trilogie de films (Bleu, Blanc et Rouge) cultes de Krysztof Kieslowski consacrée aux valeurs de la République (Liberté, Egalité, Fraternité) associés à chaque fois à une couleur. Une œuvre fluide, pure et complexe que nous vous conseillons fortement, avec un casting cinq étoiles (Juliette Binoche, Julie Delpy, Irène Jacob, Jean-Louis Trintignant…).

There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson (2008)

Le chef d’œuvre de Paul Thomas Anderson, tiré du roman Pétrole! écrit par Upton Sinclair en 1927, sublimé par la prestation folle et hantée de Daniel Day-Lewis (Oscar du Meilleur Acteur) et la  musique de Jonny Greenwood. Visuellement magnifique. Un film sensoriel et une œuvre cruelle, brillante, intime et jusqu’au-boutiste. Une expérience unique.


La sélection de Jérémy

if 1968 avec malcolm mcdowell

Jérémy a choisi des films qu’il n’a pas encore vus, pour vous faire partager ses envies de découvrir de nouvelles œuvres, à portée de clic ou de télécommande.

If… de Lindsay Anderson (1968)

Si on a admiré Malcolm McDowell dans Orange mécanique (Stanley Kubrick, 1971), si on est emporté par l’élan rebelle du free cinema anglais des années 60 (la Nouvelle Vague britannique), ou si on s’intéresse à l’état d’esprit de la jeunesse britannique des public schools à la veille de mai 68, son désarroi et sa soif d’un autre monde, mais encore si on a pour projet de voir tous les films primés par la Palme d’Or à Cannes, alors il faut voir If… Voilà, maintenant il n’y a plus qu’à.

Section spéciale de Costa-Gavras (1975)

Chaque film de Constantin Costa-Gavras est un dossier brûlant, rigoureusement constitué, au récit solidement bâti, avec un suspense presque hitchcockien. C’est parfois trop programmatique, certes. Section spéciale raconte la création par le gouvernement de Vichy d’une Cour spéciale pour juger six hommes considérés comme indésirables (Juifs, communistes) en représailles de la mort du militaire allemand Alfons Moser. La défense va s’organiser pour les sauver…

Tombés du ciel de Philippe Lioret (1994)

De Philippe Lioret, nous connaissons aujourd’hui ses films dramatiques, tels que Je vais bien, ne t’en fais pas (2006) ou Welcome (2009). Leur réussite fait un peu oublier que les premiers longs-métrages du réalisateur étaient des comédies. Tombés du ciel est la première d’entre elles, avec un contenu social que l’on retrouvera dans Welcome notamment : Jean Rochefort (le toujours génial) y incarne un homme qui se retrouve sans-papier, coincé dans la zone de transit d’un aéroport sans pouvoir retrouver sa vie en France.

Crossing Guard de Sean Penn (1995)

Second film de l’acteur après The Indian Runner (1991) et avant The Pledge (2001), Crossing Guard comme ce dernier a Jack Nicholson pour acteur principal, de quoi attiser la curiosité, d’autant plus que The Pledge était une enquête prenante et émouvante. Il s’agit d’une histoire de vengeance d’un homme dont la fille a été tuée par un chauffard.

Je règle mon pas sur le pas de mon père de Rémi Waterhouse (1999)

Même si Guillaume Canet peut laisser de marbre, comme toucher aussi parfois, Jean Yanne en revanche ne laisse jamais indifférent. L’un et l’autre ensemble dans une histoire de découverte mutuelle d’un fils et d’un père (assez bougon) au fil d’une série de petite escroquerie, l’affiche est prometteuse.

La Belle et la Bête de Christophe Gans (2014)

Tandis que ressort Le Pacte des Loups (2001) en version longue 4K, il est sans doute bon de se rappeler l’ambition toujours énorme de Christophe Gans, son désir renouvelé de dépoussiérer les genres, ici le conte de fées, avec des partis-pris puissants.

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