Caractéristiques
- Titre : Creed III
- Réalisateur(s) : Michael B. Jordan
- Scénariste(s) : Ryan Coogler, Keenan Coogler et Zach Baylin
- Avec : Michael B. Jordan, Tessa Thompson, Jonathan Majors, Wood Harris, Florian Munteanu, Mila Kent et Phylicia Rashad.
- Distributeur : Warner Bros France
- Genre : Drame
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 117 minutes
- Date de sortie : 1er mars 2023
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- Note du critique : 7/10 par 1 critique
L’opus de trop ?
Troisième volet de la saga Creed et premier long-métrage réalisé par Michael B. Jordan, Creed III continue l’histoire d’Adonis Creed, qui est devenu une idole de la boxe, entouré de sa famille et qui n’a plus rien à prouver. Jusqu’au jour où son ami d’enfance, Damian, prodige de la boxe lui aussi, refait surface. A peine sorti de prison, Damian est prêt à tout pour monter sur le ring et reprendre ses droits. Adonis joue alors sa survie, face à un adversaire déterminé à l’anéantir. Un troisième volet toujours à la hauteur ?
Sur le plan scénaristique, oui. Le script écrit par Ryan Coogler (scénariste et réalisateur de Black Panther : Wakanda Forever), Keenan Coogler et Zach Baylin nous entraîne dans une aventure assez différente de ce à quoi l’on a eu droit dans la saga Rocky ou Creed, et c’est déjà pas mal même s’il y a, évidemment, quelques allusions et clins d’œil à la saga. Dans le premier film, Adonis devait embrasser sa filiation et le nom Creed. Dans le second, il devait affronter l’héritage de son père en affrontant le fils de celui responsable de sa mort. Dans celui-ci, c’est à son passé qu’il doit faire face. Un passé que nous ne connaissons pas vraiment… Adonis est à la retraite depuis trois ans au moment où le film commence. Il entraîne un jeune devenu champion du monde et tout se passe bien avec Bianca et sa fille sourde, Amara. C’est alors que Damian, un ami d’enfance, va faire son apparition. Cela va faire remonter des souvenirs qu’Adonis avait tout fait pour oublier…
Des thèmes bien développés ?
Au travers de l’histoire, nous allons donc découvrir le passé d’Adonis, en même temps que celui de Damian, ce qui va les amener à s’affronter physiquement, ainsi que les démons de leur passé, ce qui est plutôt intéressant. La relation entre Adonis et Damian est bien développée dès l’ouverture du film, avec un flashback qui nous révèlera, en partie, ce qu’il s’est passé entre les deux personnages. Elle sera évidemment approfondie, et de manière intéressante, pendant tout le long-métrage, jusqu’à l’explosion du combat final. Nous aurons droit à des rebondissements convenus et prévisibles, mais toujours bien amenés. Le scénario est assez équilibré et les dialogues sonnent juste dans ce combat fraternel. On sent tout de même que des scènes ont été coupées pour obtenir un film de moins de deux heures. Certaines scènes des bandes annonces ne sont pas dans le montage final. Et il n’y a aucune mention de Rocky durant tout le film, ce qui est un peu dommage…
Parlons maintenant des thèmes abordés. Le principal est lié aux regrets du passé et tourne autour de l’idée d’arriver à se pardonner et à aller de l’avant. Cette dimension est bien développée et apporte véritablement quelque chose de nouveau au personnage d’Adonis. C’est aussi vrai pour les personnages secondaires. Bianca, en raison de sa surdité, à dû arrêter de chanter et compose maintenant pour les autres. Le personnage cache sa souffrance car elle sait que c’est ce qu’il y a de mieux pour elle. Il en est de même pour Mary Anne Creed, qui va devoir faire face aux conséquences de certains choix de son passé. Si ces histoires secondaires sont développées juste ce qu’il faut, on sent là aussi que certaines scènes ont été coupées. Et c’est assez dommage, car une durée de quinze à vingt minutes de plus n’aurait pas été gênante. Il en est de même pour le petit arc narratif de la fille de Bianca et Adonis, Amara, qui n’a véritablement que deux scènes au final. Enfin, vu la fin de Creed III, la boucle semble bouclée et la saga pourrait clairement se terminer ici de manière tout à fait satisfaisante. Il serait dommage de faire le film de trop.
Une réalisation sans risques, mais avec quelques fulgurances
Côté réalisation, Michael B. Jordan ne prend pas trop de risques pour son premier passage derrière la caméra. Il adopte une réalisation assez académique, à base de champ/contre-champ. Il prend très peu de risques. Même dans les combats (trois en tout et pour tout), il ne nous offre pas de plans séquences comme nous en avions dans les premier et second volets. C’et dommage car c’était, jusque là, la signature de la saga. Il a tout de même quelques idées de plans intéressantes. Pour certains d’entre eux, il s’inspire par exemple des mangas. On voit les coups portés au ralenti et leurs conséquences sur les corps.
Une assez bonne idée, mais la meilleure est réservée au combat final, pour lequel la mise en scène met en cage les personnages de Damian et Adonis pour faire passer les rounds. Pour le reste, le rythme est bon et les 2h passent sans ennui. Petite déception au niveau de la musique de Joseph Shirley, qui n’est clairement pas au niveau de celle de Ludwig Göransson, qui avait composé la musique des deux premiers opus. Elle n’a pas les envolées de ses prédécesseurs. Enfin, les effets spéciaux. Il y en a pas mal lors du dernier combat et un certain nombre d’entre eux sont assez ratés… Dommage !
La fin d’une saga ?
Enfin, du côté du casting, Michael B. Jordan connaît bien son personnage depuis trois films. Il lui apporte une nouvelle dimension au niveau de l’acting et il assure toujours lors des combats. Tessa Thompson (Thor : Love and Thunder) livre toujours une prestation honorable dans le rôle de Bianca. Jonathan Majors (Ant-Man et la Guêpe : Quantumania) fait un très bon antagoniste. Ses différentes facettes de jeu sont intéressantes et il est physiquement dans une excellente forme, ce qui le rend menaçant. Wood Harris et Florian Munteanu reprennent les rôles de Duke et Drago, et ils sont toujours à la hauteur. La jeune Mila Kent est tantôt amusante et tantôt mignonne dans le rôle d’Amara. Enfin, Phylicia Rashad a peu de scènes, mais elle les vole toujours par sa classe. Elle apporte l’émotion nécessaire lors de ses apparitions, et plus particulièrement dans une scène.
Côté scénario, Creed III est au même niveau que les deux autres opus précédents. Il apporte un peu de renouveau, mais s’avère inférieur au niveau de la réalisation, avec un Michael B. Jordan sûrement hésitant, qui reste académique malgré quelques fulgurances dans les combats. La boucle semble bouclée pour la saga Creed.