Caractéristiques
- Titre : Asteroid City
- Réalisateur(s) : Wes Anderson
- Scénariste(s) : Wes Anderson
- Avec : Tilda Swinton, Adrien Brody, Tom Hanks, Margot Robbie, Rupert Friend, Jason Schwartzman, Scarlett Johansson, Hong Chau, Bryan Cranston, Jeffrey Wright....
- Distributeur : Universal Pictures International France
- Genre : Comédie dramatique
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 106 minutes
- Date de sortie : 21 juin 2023
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- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Un scénario intéressant, mais…
Nouveau long-métrage écrit et réalisé par Wes Anderson (The French Dispatch, L’île aux Chiens), sélection officielle du Festival de Cannes 2023, Asteroid City est une ville minuscule, en plein désert, dans le sud-ouest des États-Unis. Nous sommes en 1955. Le site est surtout célèbre pour son gigantesque cratère de météorite et son observatoire astronomique à proximité. Ce week-end, les militaires et les astronomes accueillent cinq enfants surdoués, distingués pour leurs créations scientifiques, afin qu’ils présentent leurs inventions. À quelques kilomètres de là, par-delà les collines, on aperçoit des champignons atomiques provoqués par des essais nucléaires… Alors, nouvelle réussite pour Wes Anderson ?
Sur le fond, il y a à redire. Le scénario est un peu fourre-tout, même si nous voyons ce que veut nous montrer le scénariste/réalisateur, à savoir une pièce de théâtre filmée comme dans les années 50. Certaines étaient diffusées en direct à la TV durant cette décennie. Du coup, il nous présente autant la pièce, divisée en trois actes, en elle-même que sa création et les problèmes qu’elle a rencontrées à travers de petites scènes disséminées tout au long du métrage.
En soit, c’est un hommage à cette période et cela fonctionne plutôt bien. C’est plutôt la pièce en elle-même qui pose problème. Outre le nombre de personnages trop important, Wes Anderson apporte des thèmes qu’il a l’habitude de traiter, comme la famille, au travers d’un père qui annonce à ses enfants que leur mère est décédée trois semaines plus tôt et dont tout le reste de la famille doit faire le deuil. Cet aspect-là du film fonctionne très bien.
… un peu fourre tout
Le reste des personnages en dehors de la famille ne sont que des personnages fonction qui connaissent peu ou pas d’évolution. Pire, certains ne sont là que pour nous faire rire, comme le gérant du motel (le toujours aussi amusant Steve Carell). Alors oui, Asteroid City est clairement marrant et nous fait rire, mais cela est-il suffisant ? Non.
Pourtant, Wes Anderson aborde aussi les peurs des années 50 (comme le nucléaire ou la peur d’une troisième guerre mondiale), mais il reste très superficiel de ce côté-là. Comme nous le disions, cela est dû au nombre de personnages trop important. Du coup, on a le sentiment de se retrouver face à un fourre-tout d’idées, mais qui ne vont pas au bout, même si un sentiment d’onirisme plane sur tout le long-métrage. Dommage !
Une réalisation maîtrisée
Cela est d’autant plus dommage que la réalisation est toujours le point fort du réalisateur. Déjà, il joue avec les formats. Entre le noir et blanc en 1.33:1 pour les scènes à la TV et de fabrication de la pièce de théâtre au 2.39:1 en couleur pour la pièce en elle-même, on a clairement l’impression de voir la fabrication de son univers, mais aussi un hommage aux années 30. Cela passe aussi par une photographie haute en couleurs.
Même du côté technique, ses travellings montrant, en plans séquences, de petites scénettes amusantes, sont toujours intéressants. Une réalisation clairement maîtrisée. Les costumes et décors sont aussi de qualité. Nous croyons à cet univers farfelu.
L’autre vrai problème du film est aussi son rythme, qui n’est clairement pas équilibré, de sorte que l’on voit l’ennui poindre alors que la durée du film n’est que d’1h44. Enfin, la musique du français Alexandre Desplat accompagne bien cet univers.
Un défilé de stars
Côté casting, c’est un défilé de stars que nous avons là. Tilda Swinton (Trois Mille ans à t’Attendre), Adrien Brody (Blonde), Tom Hanks (Elvis), Margot Robbie (Babylon), Rupert Friend, Jason Schwartzman, Scarlett Johansson, Hong Chau (The Whale), Bryan Cranston (Last Flag Flying), Jeffrey Wright (The Batman), Tony Revolori (Scream VI), Maya Hawke, Jeff Goldblum, Edward Norton, Willem Dafoe (Sailor et Lula) et Steve Carell font tous partie de cette aventure. Ils sont tous impliqués malgré que certains n’aient qu’une scène.
Asteroid City est donc un Wes Anderson mineur, un hommage aux années 50 et au théâtre un peu fourre-tout, mais toujours bien réalisé et interprété par un casting cinq étoiles.
