[Critique] Mission : impossible – Dead Reckoning – Partie 1 : Un divertissement épique et jouissif

Caractéristiques

  • Titre : Mission¨: Impossible - Dead Reckoning - Partie 1
  • Titre original : Mission: Impossible – Dead Reckoning Part One
  • Réalisateur(s) : Christopher McQuarrie
  • Avec : Tom Cruise, Rebecca Ferguson, Simon Pegg, Hayley Atwell, Ving Rhames, Vanessa Kirby, Henry Czerny, Shea Whigham, Pom Klementieff et Esai Morales.
  • Distributeur : Paramount Pictures France
  • Genre : Action, Espionnage, Aventure
  • Pays : États-Unis
  • Durée : 163 minutes
  • Date de sortie : 12 juillet 2023
  • Acheter ou réserver des places : Cliquez ici
  • Note du critique : 8/10

Un blockbuster efficace au rythme enlevé

Cinq ans après Mission : impossible – Fallout, et malgré un tournage perturbé par le Covid 19, la première partie du septième volet des aventures de Ethan Hunt, Mission : impossible – Dead Reckoning, arrive enfin sur nos écrans ce 12 juillet 2023. Puisqu’on ne change pas une équipe qui gagne, c’est Christopher McQuarrie, scénariste du brillant The Usual Suspects (1995) et collaborateur attitré de Tom Cruise pour Jack Reacher, Edge of Tomorrow et des deux précédents  Mission impossible (Rogue Nation et Fallout), qui revient à la réalisation et à l’écriture.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la complicité entre le réalisateur et l’acteur principal et producteur de la saga fait mouche. Dans Dead reckoning – partie 1, Hunt et son équipe de l’IMF se lancent dans une nouvelle mission périlleuse et haletante :  détruire une intelligence artificielle capable de menacer l’humanité entière si elle tombe entre de mauvaises mains.. S’engage alors une course poursuite du Désert du Sahara aux canaux de Venise, tandis que certains fantômes du passé d’Ethan refont surface…

Dans cette septième aventure, le mot d’ordre est encore une fois le rythme. Découpage nerveux, scènes prenantes et multiples rebondissements, on ne voit tout simplement pas passer les 2h46 du film, agrippés aux fauteuils de notre cinéma. La musique de Lorne Balfe est quasiment omniprésente, et accompagne aussi vigoureusement qu’harmonieusement les scènes d’action et les moments plus calmes de dialogues. Quant au montage de Eddie Hamilton, nommé aux Oscars pour Top Gun : Maverick, il est vif et génère une tension jubilatoire. La première scène du long-métrage est tellement captivante qu’il faudra attendre trente minutes avant de voir apparaître sur l’écran le générique de la saga.

Le film est souvent drôle, toujours palpitant et intense, et démontre le grand savoir-faire de Christopher McQuarrie. Les principaux éléments qui ont fait le succès de Mission Impossible sont de retour : action, infiltration, retournements de situation et aventure autour du monde. Chacun des volets de la saga semble pousser le curseur encore plus loin, pour notre plus grand plaisir !

Un premier volet un peu brouillon

image hayley atwell partie 1 dead reckoning mission impossible
Copyright Paramount Pictures

Si Dead Reckoning – Partie 1 est un divertissement de très haute facture, son scénario est peut-être la seule ombre au tableau. La quête des personnages se répète beaucoup, l’objet recherché ne cessant d’être trouvé, puis de disparaître à nouveau, un peu artificiellement. Bien sûr, il ne s’agit que de la première partie d’un projet de plus grande envergure qui n’a pas encore dévoilé toutes ses cartes. Néanmoins, les enjeux semblent un peu moins travaillés que dans les précédents films de la saga, et certaines péripéties sont un peu brouillonnes. On peut également ressentir une légère impression de déjà-vu face aux retournements de situation désormais habituels dans la saga.

Par ailleurs, l’ennemi du film est assez peu identifiable, ce qui l’empêche de convaincre pleinement. Il s’agit en effet d’une intelligence artificielle, et non d’un grand antagoniste, caractérisé et reconnaissable. La menace est tangible – l’Entité agit comme un parasite numérique qui pourrait infiltrer la Bourse, l’Armée, la Nasa ou encore le Renseignement – mais un peu trop évanescente pour être véritablement incarnée et concrète.

Enfin, s’il est indéniable qu’à peine sortis du cinéma, on brûle d’impatience de voir la suite, l’écriture ne parvient pas toujours à insuffler de véritable angoisse, ni en ce qui concerne les enjeux, ni pour les personnages du film. Ces derniers sont très investis, mais ne suscitent pas l’empathie que l’on devrait ressentir face à des situations aussi périlleuses. On retrouve avec plaisir les anciens personnages de la saga – Luther Stickell (Ving Rhames), Benji Dunn (Simon Pegg), Ilsa Faust (Rebecca Ferguson) ou encore Alanna Mitsopolis (Vanessa Kirby), mais également toute une nouvelle génération d’acteurs talentueux : au premier plan, Hayley Atwell (Captain America : First Avenger, Avengers, l’ère d’Ultron, Ant-Man…) qui interprète Grace, mais également Pom Klementieff (Paris) ou Mariela Garriga (Marie).

Le fait d’associer constamment danger et jeu, et de placer les personnages dans une série d’épreuves risquées mais avant tout ludiques, ne permet pas au spectateur de s’impliquer émotionnellement et de ressentir de la peur. L’action est prenante et addictive, c’est indéniable, mais elle manque souvent de gravité.

Du grand spectacle

Copyright Paramount Pictures

Christopher McQuarrie l’a annoncé : l’histoire de Mission : Impossible – Dead Reckoning “emmènera littéralement les spectateurs aux quatre coins du monde”. Effectivement, le spectateur est transporté dans les magnifiques déserts d’Abu Dhabi, dans le dédale des ruelles vénitiennes, à travers la Città eterna, Rome, et dans les vastes montagnes de la Norvège, qui remplacent les Alpes autrichiennes. La production du film a réussi pour la toute première fois à fermer les rues de la capitale italienne durant toute une journée – cela avait déjà été fait de nuit – y compris l’une des plus célèbres : la Via dei Fori Imperiali. La course-poursuite en voiture dans les escaliers de la Trinità dei monti est mémorable, de même que les plans aériens nocturnes sur le Palais des Doges de Venise, ou encore le saut en moto depuis le flanc de la montagne Helsetkopen en Norvège. Les plans sont magnifiques et subliment les lieux représentés à l’écran.

Mais rien de tout cela ne serait possible sans la présence héroïque de Tom Cruise. Même s’il n’a plus rien à prouver, l’acteur et producteur à la carrière longue de cinq décennies se démène encore dans des cascades toujours plus époustouflantes. Son saut en parachute à 1200 mètres d’altitude, avec une moto Honda CRF 250 qu’il pilote sur une rampe spécialement construite à flanc de montagne, est tout simplement la cascade la plus dangereuse qu’il ait jamais accomplie. On a pourtant encore en mémoire son ascension du Burj Khalifa dans Protocole Fantôme ou la scène de l’Airbus 1400M dans Rogue Nation. Un an de répétitions et 13 000 sauts en motocross ont été nécessaires pour effectuer cette nouvelle prouesse.

Le film est ambitieux, avec toujours plus de gadgets et de moyens. On retiendra également une scène ébouriffante à bord de l’Orient-Express, qui défie les lois de la gravité… Quant aux combats, ils sont inventifs et leurs chorégraphies sont très lisibles. Tout est mis en œuvre pour faire passer au spectateur un moment mémorable et spectaculaire. Si la cascade réalisée pour la deuxième partie de Mission : Impossible – Dead Reckoning n’a pas encore été révélée, Christopher McQuarrie laisse néanmoins entendre qu’elle sera « encore plus effrayante » que celle de ce premier volet. L’attente jusqu’en juin 2024 risque d’être décidément très longue !

Mission : Impossible – Dead Reckoning – Partie 1 est donc un long-métrage épique, spectaculaire et jouissif, qui propose un moment de pur divertissement doublé d’un magnifique voyage autour du monde. S’il peine parfois à convaincre dans son scénario et par la profondeur de ses personnages, il n’en est pas moins un film de grand spectacle comme on en fait peu, à voir absolument sur un grand écran de cinéma.

L'avis de Guillaume Creis : 4/5

Mission : impossible – Dead Reckoning – Partie 1 est un film d’espionnage moderne, moins spectaculaire que ses prédécesseurs, avec un rythme entraînant et prenant. Un divertissement de qualité et spectaculaire avec une réalisation toujours au top, des décors magnifiques, des scènes d’action superbement chorégraphiées et un casting qui donne tout mais, surtout, avec l’introduction du personnage de Grace, interprété par une Hayley Atwell talentueuse. Clairement le meilleur opus de la saga, qui monte toujours en qualité. On attend donc la seconde partie, qui sortira dans un an, le 26 juin 2024.

Article écrit par

Lorsqu’elle n’enseigne pas l’italien, Lucia Piciullina aime discuter de sa passion pour le cinéma, le théâtre et les comédies musicales. Spécialisée en littérature young adult et grande amatrice de polars et thrillers, elle rejoint Culturellement Vôtre en février 2020 pour y partager ses avis lecture et sorties culturelles.

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